Trois membres des comités de vigilance assassinés
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Ils sont tombés dans une embuscade tendue par des présumés terroristes de Boko Haram dans la nuit du 27 au 28 juillet 2019.

Selon les témoignages des habitants de Kangaleri, dans la nuit de samedi 27 juillet au dimanche 28 juillet, des présumés combattants de la secte terroriste Boko Haram ont égorgé trois membres des comités de vigilance qui faisaient des navettes entre Kangaleri et Doublé. Leurs corps ont été retrouvés au niveau de Masla, à une trentaine de kilomètres de Mora sur la nationale numéro 1, Mora-Kousseri.

Si les conditions de leur mort restent pour le moins troubles, certaines sources bien informées dans ce village indiquent que les trois jeunes hommes seraient tombés dans une embuscade des éléments de Boko Haram. Pour s’en expliquer, Boukar Maloum, un riverain confie : « le ministre des travaux publics (Emmanuel Nganou Ndjoumessi Ndlr) est venu à Tchakarmari le 18 du mois courant pour réconforter les populations à la suite d’une attaque meurtrière de Boko Haram en avril 2019 avec entre autres les mains de vivres, des denrées alimentaires et un moulin à écraser. Depuis ce jour, les gars de Boko Haram rodent pour venir nous piller et emporter tout ». L'info claire et nette. Selon ses explications, c’est le don présidentiel qui les aurait attirés. Pour Hassan, un cultivateur de Kangaleri, le mode opératoire de Boko Haram est simple.

« Ils viennent dans la nuit, mettent le feu à nos maisons, emportent nos productions, nos biens et nos animaux, pillent nos magasins où sont stockées nos denrées et s’en vont au Nigéria. Et quand ils entendent qu’on nous a amené de l’aide du chef de l’Etat comme c’est le cas, ils reviennent faire la même chose », explique-t-il. Le chef de canton de Limani dont dépendent les villages frontaliers Kangaleri, Tchakarmari, Bonderi, Touski et Homaka ne sait plus à quel saint se vouer. Sa majesté Bichaïr Hachemi confie, « ils viennent régulièrement brûler les concessions, les boutiques, le bétail, entre autres. Ils ont égorgé et tué nos frères et ils ont pillé les maisons et les magasins. Ils sont vraiment cruels. Nous résistons et nous remettons nos vies entre les mains de Dieu. On n’a nulle part où aller ».

C’est désormais la peur dans le ventre que vivent les habitants de tous ces villages situés juste à côté de la route nationale numéro 1 Mora-Kousseri, surtout au lendemain de la distribution du don présidentiel. Le 11 octobre 2015 vers 6 heures et demie, Kangaleri a enregistré son premier attentat-kamikaze perpétré par deux femmes et qui a fait 9 morts et 29 blessés.

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