MANIFESTATIONS CONTRE PAUL BIYA : La BAS désillusionnée
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Ce mouvement d’activistes d’une partie de la diaspora se proposait de mobiliser jusqu’à 20.000 manifestants contre la présence du chef de l’Etat à l’hôtel Intercontinental. La manifestation n’a rassemblé que quelque 250 personnes environ, qui ont rencontré la police sur leur chemin.

Une tempête dans un verre d’eau.

La veille encore, la Brigade anti-sardinards (BAS), un mouvement d’activistes « d’une partie marginale de la diaspora », bluffait l’opinion par le truchement de certaines de ses égéries sur sa capacité à mobiliser 20.000 manifestants, afin déloger Paul Biya de l’hôtel Intercontinental où le président camerounais séjourne depuis la semaine dernière. Mais samedi 29 juin, en lieu et place de la mobilisation monstre annoncée en vue de «l’assaut final », on aura droit, d’après la police, à un regroupement de quelque 250 manifestants venus de divers pays d’Europe au siège européen des Nations unies et non loin de l’hôtel Intercontinental, leur principale cible.

Pourtant, avant même leur intrusion le 25 juin au hall de l’établissement hébergeant Paul Biya et une échauffourée avec des membres de la sécurité rapprochée du chef de l’Etat, l’ambassadeur du Cameroun en Suisse prévenait déjà à travers un communiqué: « L’ambassade qui a pris toutes les dispositions utiles conformes au droit et à la pratique diplomatique, en relation avec les autorités compétentes, met en garde contre les risques personnels encourus par les contrevenants à la réglementation en vigueur en Suisse, ainsi que contre les possibles dérapages des actions violentes envisagées à l’hôtel Intercontinental ».

Ignorant cette mise en garde, une poignée d’agitateurs ont débordé le périmètre circonscrit pour leur manifestation qui les confinait à 500 mètres de l’hôtel, pour tenter de force de prendre d’assaut le lieu de résidence du chef de l’Etat protégé par ailleurs par sa sécurité. Mais les activistes ont rencontré la police sur leur chemin. Quelques-uns, après avoir percé le premier cordon de la police en vue d’une incursion vers l’hôtel du chef de l’Etat, ont essuyé des tirs de gaz lacrymogène, un canon à eau a aussi été mis à contribution pour éloigner les manifestants. Le portail des camerounais de Belgique. Malgré cette désillusion, la BAS ne désarme pas. L’espoir de parvenir à ses fins réside désormais dans une pétition initiée par un député suisse pour décider les autorités helvétiques à déclarer Paul Biya persona non grata en Suisse. Dans un communiqué rendu public dimanche 30 juin, elle invite « le gouvernement fédéral suisse sous les trois jours qui suivent cette déclaration à compter de ce lundi à obtenir que monsieur Biya et toute sa délégation puissent quitter la Suisse ».

Ce que le gouvernement suisse pourrait difficilement se permettre, à tout le moins parce qu’il vient de se proposer comme facilitateur du dialogue sur la crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Tout en saluant « celles et ceux de nos compatriotes de la diaspora qui se démarquent de ces actes infâmes » en « mettant en avant l’intérêt supérieur de la nation et l’image du Cameroun », le gouvernement, par la voix de son porte-parole et ministre de la Communication, a dénoncé « la démesure des actions menées ». L'info claire et nette. René Emmanuel Sadi a exprimé l’indignation du gouvernement et « sa réprobation totale face à ce spectacle ubuesque qui déshonore le Cameroun, orchestré par des concitoyens qui ne sauraient se prévaloir d’une quelconque légitimité face aux millions d’autres Camerounais, à l’intérieur comme à l’extérieur, qui demeurent fidèles aux institutions républicaines », et à celui qui les incarne. Car, rappelle le Mincom, « Paul Biya n’est ni le Président d’un groupe, ni d’une tribu ou d’une formation politique, mais bel et bien le Président de tous les Camerounais, sans exclusive ».

Il semble manifestement difficile de le faire comprendre à ceux-là qui s’illustrent par leur « activisme pernicieux », qui ne reculent plus devant rien pour « étaler sur la face du monde leurs sentiments antipatriotiques » au point d’« en arriver si gravement, à attenter à l’honorabilité de celui qui incarne au plus haut point les aspirations profondes, les nobles ambitions et la fierté » du Cameroun. Qui ne sont pas à leur premier coup…Déjà, le 26 janvier, c’est-à-dire au lendemain Motivés par le saccage de certaines ambassades du Cameroun au lendemain de la proclamation des résultats de l’élection du 7 octobre 2018 par le Conseil constitutionnel, la BAS s’était illustrée par le saccage de certaines ambassades du Cameroun en Europe, allant même jusqu’à profaner les symboles et emblèmes nationaux.

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