Ngoh Ngoh : un caillou dans la chaussure de Paul Biya ?
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C’est la lancinante question que se posent aujourd’hui de nombreux observateurs en scrutant de près les actes posés par Ferdinand Ngoh Ngoh, ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République dans son magistère.

Un zeste de poisse. Un parfum d’incompétence. Un récurrent mauvais choix des hommes. Voila en peu de mots, à quoi rime le magistère de Ferdinand Ngoh Ngoh à la présidence de la République. Et curieusement, depuis qu’il est aux affaires, le Cameroun essuie tous les mauvais vents : Boko Haram ; crise anglophone ; retrait de la Can 2019 ; affaire Kamto… Et la série noire ne semble pas prête à s’arrêter. C’est ainsi que dans la nuit du 31 mai, des explosions de fortes amplitudes ont secoué la cité balnéaire de Limbe. Elles provenaient en fait des installations de la Sonara.

Pourquoi la Sonara maintenant ? Là encore, on se souvient qu’après la nomination de Ibrahim Talba Malla au poste de ministre délégué à la présidence de la République en charge des Marchés publics, malgré l’instruction du chef de l’Etat de le voir rester à son poste à la Sonara, Ferdinand Ngoh Ngoh va vite s’empresser d’y nommer Jean Paul Simo Njonou, un de ses anciens collaborateurs de la présidence de la République. Une sorte de prime car c’est ce Simo Njonou, indiquent nos sources, qui passait son temps à dresser des rapports incendiaires contre Talba Malla. C’est une preuve supplémentaire que Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence de la République est au centre de tout. Les nominations que l’opinion lui attribue soulèvent toujours beaucoup de controverse dans le pays. Même quand on lui délègue la signature, c’est davantage le tollé général dans l’opinion.

Le cas Camair-Co est encore plus édifiant. Le dernier changement de management à la tête de cette compagnie aérienne est la preuve que depuis plusieurs années, Ferdinand Ngoh Ngoh est celui qui nomme les Dg de cette compagnie, exception faite des Hollandais Van Elk et Mathhijs Boertien qui étaient à la création et au lancement de Camair-Co. C’est d’ailleurs Ferdinand Ngoh Ngoh qui fait limoger Boertien en septembre 2013 seulement 9 mois après sa nomination. Et c’est le début de la descente aux enfers de l’étoile du Cameroun. Avec aux commandes Frédéric Mboto Edimo, représentant de l’Asecna au Cameroun. L’illusion de nationaliser le management de la compagnie s’est vite heurtée aux limites managériales de ce dernier. Ensuite, sa volonté de doubler et de s’opposer au Pca, Edouard Akame Mfoumou dans certains dossiers sensibles de la compagnie ont contraint Ngoh Ngoh à le renvoyer au quartier. Puis arrive le tour de Jean Paul Nana Sadjo. L’attelage Akame Mfoumou-Nana Sandjo va se plier en quatre pour sortir Camair-Co de son trou d’air.

30 milliards de Fcfa

Leurs efforts vont être couronnés par l’aboutissement de ce plan de relance. Pour la petite histoire, c’est bien Jean Paul Nana Sandjo qui concocte ce plan qui sera plus tard adoubé par les experts de Boeing et par le président de la République. Toutes les certifications sont obtenues. Les avions sont localisés. Les banques s’apprêtent à financer lorsque, tel un « flairsou » Mebe Ngo’o, convaincu qu’il ne pourra rien tirer de ce pactole, met en branle son activisme pour faire capoter le plan en obtenant le limogeage du duo Akame Mfoumou – Nana Sandjo. D’un côté, Mebe Ngo’o a une folle envie de contrôler les 30 milliards de Fcfa du plan de redressement prêts à être virés par les banques. De l’autre, il a cette phobie de voir Akame Mfoumou réussir à redonner des couleurs à la compagnie, ce qui aurait eu le mérite de rehausser sa côte auprès du chef de l’Etat. Suffisant donc pour que Mebe Ngo’o réussisse à avoir la tête de ces 2 patriotes avec l’onction de Ngoh Ngoh. Mebe Ngo’o qui a ses plans pour l’argent du redressement a déjà dans ses bagages un certain Ernest Dikoum, présenté pour la circonstance comme un oiseau rare. Sauf que la présence de Mefiro Oumarou comme Pca ne va pas permettre à Ernest Dikoum d’évoluer à la façon d’un renard dans un poulailler.

Le résultat est connu. Selon certaines sources, après avoir réussi à remettre au Sg/Pr certains documents compromettants sur Ernest Dikoum, c’est Mefiro Oumarou qui sera limogé. Ernest Dikoum, encadré par un pion de Ngoh Ngoh, Louis George Njipendi Kuotu n’arrivera pas à implémenter le redressement de la Compagnie jusqu’à son limogeage le 27 mai dernier et son remplacement par son Pca, Louis Georges Njipendji Kuotu. L’échec est au rendez-vous. Mais Ferdinand Ngoh Ngoh s’obstine à placer son pion qui est un parfait ignorant et inculte en matière de transport aérien. Les mauvaises langues indiquent d’ailleurs que, cet ancien collaborateur du Sg/Pr, sorti de l’Enam s’est fait remarquer par la fréquence vertigineuse de la tenue de ses Conseils d’administration. Ce qui témoigne qu’il voulait à tout prix prendre la tête de la Camair-Co. D’ailleurs sa dernière passe d’armes avec Ernest Dikoum au sujet de la location d’un avion Embraer sous fonds d’énormes commissions à engranger a tourné à son avantage sur arbitrage du parrain Ngoh Ngoh. La question fondamentale qui revient en boucle aujourd’hui, est celle de savoir combien de milliards ont été engloutis dans cette affaire simplement du fait des mauvais choix de Ngoh Ngoh ? Passons !

Pour peu qu’il ait fait preuve d’un peu de lucidité, Ngoh Ngoh aurait du se rendre compte qu’avec l’échec patent d’Ernest Dikoum qui n’a pas pousser d’un pas le plan de redressement validé par le chef de l’Etat, il aurait été sage de remettre les clés de la maison au concepteur dudit plan à savoir Jean Paul Nana Sandjo. Nos sources indiquent d’ailleurs qu’à Camair-Co où on sentait déjà la fin de Dikoum arriver, des employés avaient commencé à faire lire des messes pour implorer le retour de Nana Sandjo dans la maison. Ngoh Ngoh en a décidé autrement. Camer.be. Avec un nouveau management à Camair-Co, on est reparti pour une nouvelle aventure sans lendemain. Du coup, le constat que l’on est en droit aujourd’hui de faire est clair : depuis qu’il est Sg/Pr, Ferdinand Ngoh Ngoh nomme 3 catégories de personnes : sa famille, ses amis et camarades de classe, ses collaborateurs. La preuve ? Allez voir qui est le Sg/Pr adjoint ? Le Dg/Armp ? Le Dg/Sonatrel ? Le Dg/Camwater ? Le Dg/Sonara ? Le Dg/Camair-Co ?

D’ailleurs, il n’y a pas que sur la Camair-Co que Ferdinand Ngoh Ngoh est désormais vertement critiqué pour ses mauvais choix. Du coup, remonte en surface le fiasco de la Can 2019. A ce sujet, certains analystes prédisent déjà qu’on va droit vers l’échec du Chan 2020. Tout simplement parce que Ferdinand Ngoh Ngoh s’obstine à vouloir faire jouer les matchs sur les 5 sites prévus pour la Can 2021, histoire de montrer au chef de l’Etat que tous les retards décriés hier ont été rattrapés. Pourtant, Il n’en est rien. En effet, du côté de la Fécafoot qui maitrise bien la réalité du terrain avec l’état d’avancement des chantiers, il serait opportun que le Chan se joue sur les 2 sites qui sont déjà prêts à savoir Yaoundé Mfandena et Limbé. Le portail de la diaspora camerounaise de Belgique. En tout cas, pour de nombreux observateurs, le bilan de Ngoh Ngoh depuis qu’il est Sg/Pr sera l’un des plus tristes que n’aura eus un Sg/Pr au Cameroun. Ces observateurs lui attribuent tous les mauvais moments que traverse le Cameroun aujourd’hui : l’échec de la Can 2019, la crise sécuritaire généralisée, la crise économique, la crise anglophone. « Il faudra au moins 25 ans pour se remettre des gaffes de Ngoh Ngoh devenu le visage de l’incompétence et de la mal gouvernance au Cameroun », témoigne, sous anonymat, un cadre de la présidence de la République. C’est tout dire.

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