QUÊTE DU POUVOIR SUPRÊME : Kamto, théoricien du coup d’Etat populaire
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Il s’est autoproclamé président de la République au lendemain de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. Depuis lors, le leader du MRC planifie des actions pour renverser le pouvoir. C’est l’objectif des manifestations populaires organisées le week-end dernier au Cameroun et dans certains pays européens.

L’assaut des ambassades du Cameroun en Europe avait été planifié de longue date. Par exemple, le 22 janvier 2019, l’ambassade de la République du Cameroun en France porte à la connaissance du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères « qu’un groupe d’activistes hostiles au président de la République du Cameroun dénommé ‘’La Brigade anti-Sardinards (BAS) de France’’ menacent à travers les réseaux sociaux de manifester à l’ambassade du Cameroun en France, le samedi 26 janvier 2019, et promettent de prendre en otage le personnel de la mission diplomatique ».

Si l’ambassade « prend très au sérieux ces menaces » et sollicite le concours des autorités hexagonales, le gouvernement français, à la différence de la Belgique qui a déployé les forces de l’ordre pour sécuriser la représentation diplomatique camerounaise sur son territoire, reste sans réaction. L'info claire et nette. Pourtant la convention de Vienne sur les relations diplomatiques, à l’alinéa 2 de son article 22, dispose : « L’Etat accréditaire a l’obligation spéciale et le devoir de prendre toutes mesures appropriées afin d’empêcher que les locaux de la mission ne soient envahis ou endommagés, la paix de la mission troublée ou sa dignité amoindrie. »

Les jours suivants viennent confirmer les inquiétudes de l’ambassade du Cameroun en France. Samedi 26 janvier, une horde de hors-la loi s’introduit par effraction dans l’enceinte de notre représentation diplomatique, et se rend maître des lieux, met tout sens dessus dessous, saccage les différents bureaux. « Ils ont cassé le mobilier, pris des passeports de nos compatriotes. Certains ont été déchirés, d’autres ont été dérobés », note une source sur place. Les dégâts matériels sont jugés importants d’après les premières estimations. Car il a fallu attendre deux heures environ pour que la police française vienne enfin déloger

ses hordes en furie. Comme par hasard, cet assaut des ambassades du Cameroun coïncide avec les manifestations du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) pour protester notamment contre un prétendu hold-up électoral. Tout porte même à croire que les actions de la BAS et du MRC sont bien coordonnées. D’ailleurs, samedi 26 janvier à Douala, Maurice Kamto harangue une foule qui boit ses propos comme du petit lait : camer.be. « Nous ne sommes plus à l’époque où nous disions : ‘’Gardez votre calme, parce que nous croyions avoir affaire à des gens raisonnables, à des dirigeants responsables’’. Nous avons compris qu’ils n’entendent que le langage de la force. Jusqu’au bout nous allons nous battre. Aujourd’hui, c’est le point de départ ». Le masque tombe enfin. Les manifestations présentées comme pacifiques se veulent en réalité violentes.

Pour le ministre de l’Administration territoriale au cours d’un point de presse donné le même jour à Yaoundé en compagnie du ministre de la Communication, avec les marches illégales au Cameroun et le vandalisme de l’ambassade du Cameroun à Paris, Maurice Kamto et ses partisans ont franchi la ligne rouge. Surtout que dans les locaux de la représentation parisienne ou à Berlin en allemagne, ils ont détruit les effigies de Paul Biya pour les remplacer par les portraits du leader du MRC. Pour certaines sources au sein de l’appareil de l’Etat, si les pouvoirs publics n’avaient pris aucune disposition préalable, les manifestations dites pacifiques organisées par le MRC ont auraient pu conduire à des scènes similaires à celles vécues à Paris. Même si d’autres font remarquer que pour quelqu’un qui prétend avoir gagné l’élection présidentielle, la mobilisation était un fiasco.

A l’issue des heurts avec la police, le ministre de la Communication fait état de 117 manifestants interpellés et gardés à vue, dont 62 à Yaoundé, 42 à Bafoussam et 13 à Mbouda. A Douala, la situation plus tendue a conduit à l’interpellation de sept personnes « ramenées au siège du MRC ». On enregistre aussi, dans la capitale économique, six blessés « dont deux activistes notoirement connus ». Il s’agit de Célestin Djamen et de Michelle Ndoki. Le Minat précise que toutes les personnes interpellées seront traduites en justice. Dans la même veine, le MRC court le risque d’être dissous et ses activités interdites à travers tout le territoire national.

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