C’est la substance du communiqué du mouvement Femmes Debout pour le Cameroun reçu à notre rédaction dont nous publions l’intégralité.

Ce 8 mars, nous, femmes camerounaises ne célébrons pas.  

Nous avons mal au cœur, nous avons mal pour nos enfants, mal pour nos familles et mal pour nous-mêmes. Nous avons mal pour notre pays. Nous avons mal.
 
Nous, femmes camerounaises, avons mal et nous en avons marre. Marre d’une guerre qui tue nos enfants, civils et militaires ; d’une guerre qui a fait de nous des refugiées. Marre d’un régime qui ne respecte pas les droits les plus élémentaires de ses citoyens. Marre d’un gouvernement qui ne donne pas accès aux services les plus basiques : eau, électricité, routes, écoles, hôpitaux ; nous avons besoin de faire des kilomètres, de la gymnastique, des sacrifices démesurés.  Juste pour donner l’eau à boire à nos enfants.

Nous femmes camerounaises, nous disons STOP ! STOP ! STOP !
 
M. le Chef d’Etat,
Nous, femmes camerounaises disons STOP ! Nous ne voulons rien savoir de vos nominations, de vos institutions que vous mettez en place à tort et à travers sans résultat pour le peuple. Nous ne voulons rien savoir des élections truquées que vous organisez pour la énième fois.
 
M. le Chef d’Etat,
Nous, femmes camerounaises, mères et nourricières qui entretenons cette société, nous disons STOP ! M. le Président nous devons nous parler.  Nous parler avant que cela ne soit trop tard pour notre pays.  Nous sollicitons un rendez-vous avec vous pour vous discuter autour de trois questions :  

1. Comment ensemble pouvons-nous mettre fin à la guerre que vous avez commencé, pour que nos enfants arrêtent de s’entretuer ?
2. Comment ensemble pouvons-nous organiser la refondation de notre pays ? Nous les femmes, nous voulons le respect des droits fondamentaux, l’unité nationale, la démocratie. En plus nous voulons l’électricité, l’eau, les écoles et les routes. Seules les nominations, élections et autres actes administratives qui aboutissent à ces résultats nous intéressent.
3. Comment ensemble allons-nous faciliter la transition politique non-violente pour le Cameroun ?

 M. le Président, nous vous demandons un rendez-vous pour d’ici le 16 mars, 2018.  Nous invitons toutes les camerounaises et camerounais à nous rejoindre pour ce rendez-vous.  Nous demandons à tous les leaders politiques et candidats à la présidentielle de nous rejoindre pour ce rendez-vous. Nous demandons à tous les leaders de la société civile : associations, organisations religieuses et secteur privé de nous rejoindre pour ce rendez-vous.
 
M. le Président, nous n’en pouvons plus. Nous devons sortir notre pays du gouffre dans lequel il est.
Nous, femmes camerounaises, sommes debout pour le Cameroun. Nous ne nous assiérons que quand vous nous aurez donné audience et répondu à nos questions.
 
Par ordre et pour les Femmes Debout pour le Cameroun
Kah Walla