Comment Boko Haram a changé le Cameroun
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Boko haram fait partie du quotidien des  Camerounais ; l’armée est en guerre contre les jihadistes, dans le nord du pays. Le groupe terroriste a-t-il durablement changé le pays, son économie, son potentiel éducatif ou encore sa capacité militaire ? éléments de réponse en infographie.  

Depuis près de trois ans, le  Cameroun est en proie à l’insurrection de la secte salafiste Boko Haram. Non seulement, le groupe jihadiste a perpétré, depuis 2014, de nombreuses attaques et commandité divers attentatssuicides sur le sol camerounais, mais il a également recruté au sein de la population du nord du pays. Dans l’Extrême-Nord notamment, où Yaoundé peinait déjà à promouvoir le développement, l’impact sur l’éducation et l’économie s’avère considérable, comme le montre le dernier rapport de l’Ong International Crisis Group (Icg), publié mercredi 16 septembre. Voici dix chiffres pour comprendre comment Boko Haram, certes affaibli depuis 2016, a changé le Cameroun.

46%
Le taux net de scolarisation atteignait 84,1% à l’échelle nationale en 2014 ; il n’est plus que de 46% dans l’Extrême nord du pays. Il n’est même que de 20% autour de Fotokol, Kolofata et Mayo Moskota, plus affectés par le conflit avec Boko Haram.

1 400
Depuis mars 2014, le conflit a fait au moins 125 morts côté forces de sécurité et au moins 1 400 morts parmi les civils. Boko Haram aurait également enlevé plus d'un millier de personnes, dont une majorité de femmes et de filles.

880
Les forces de défense estiment avoir tué environ 2 000 et arrêté au moins 970 membres présumés de Boko Haram. 880 resteraient actuellement incarcérés (dont 755 en attente de jugement).

290
Les attentats-suicides ont fait au moins 290 morts et plus de 800 blessés de juillet 2015 à octobre 2016. Depuis octobre 2014, 37 engins explosifs improvisés (IED) ont été désarmés par l’armée à l’Extrême-nord du pays, 26 ont explosé.

4 000
Depuis 2011, Boko Haram aurait recruté 3 500 à 4 000 Camerounais, en particulier dans les zones frontalières du Nigeria. Les autorités estimaient toutefois en juin 2016 que moins de 1 000 demeuraient actifs. Boko Haram offre souvent aux recrues une moto, une prime de recrutement (entre 300 et 2 000 dollars) et promet parfois un salaire (entre 100 et 400 dollars), en plus d’une somme d’argent à la famille en cas de décès.

575 M
Le Fonds monétaire international (Fmi) évalue l’impact budgétaire de l’augmentation des dépenses de sécurité aux alentours de 1 à 2 % du produit intérieur brut (PIB) de 2014 à 2015, soit 189 à 378 milliards de francs cfa (287 à 575 millions d’euros). Le Cameroun dispose désormais d’environ 8 500 militaires à l’Extrême nord du pays, sur 60 000 hommes au total. Cette augmentation des effectifs risque d'impacter le volume des investissements publics.

12 000
Boko Haram aurait volé au moins 12 000 têtes de bétail, d’une valeur approximative de 2 milliards de francs cfa, et des milliers de petits ruminants à l’Extrême nord du pays depuis 2013.

4,9 M
Le paiement des rançons pour la libération d'otages, surtout étrangers, constitue l’une des principales sources de financement de Boko Haram. La famille Moulin-Fournier aurait été libérée en novembre 2013 contre plusieurs millions d’euros, tout comme 27 otages (dix Chinois et dix-sept proches du vice-premier ministre camerounais) en octobre 2014 (estimation de 4,9 millions d’euros).

-2%
A l'Extrême nord du pays, l’économie locale ne contribue plus au Pib qu’à hauteur de 5 % contre 7,3 avant le conflit. Le manque à gagner au niveau national représente environ 686 millions d’euros par an, soit 2 milliards d’euros depuis 2014.

155 000
Il y a actuellement plus de 155 000 déplacés internes. À ceux-ci s’ajoutent 73 000 réfugiés nigérians, dont 59 296 dans le camp de Minawao.

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