

-
© Integration.org : Jean-René Meva’a Amougou
- 08 Nov 2016 10:34:52
- |
- 6056
- |
CAMEROUN :: Des anti-Biya dans le RDPC à Nkoabang :: CAMEROON
Au cours d’une marche, des jeunes « militants » ont passé leur temps à médire du Renouveau et de son promoteur.
Popaul, Popaul…Ton mandat n’est pas fini à Etoudi !» Enexergue de la commémoration du 34ème anniversaire de l’accession de Paul Biya au pouvoir, on a encore entendus ces mots partout dans la République. «Normal qu’une telle phrase régente les rues du pays. Les mots qu’elle contient palpitent au rythme d’une époque. D’ailleurs, leur assemblage particulier raconte une histoire qui parle à tous les Camerounais », a bruyamment dit Mme Géneviève Tjoues lors du meeting organisé à Edéa (Sanaga-Maritime).
Pour faire concret, la non moins membre du bureau politique du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) a brandit une preuve : «tout Edéa est sorti pour chanter». Autour de ce casting pléthorique, un commentateur chenu dans sa tête n’a pas cherché loin. Sur les ondes de la radio publique, il a embarqué les auditeurs du journal parlé de 13 heures sur le dos d’une prose qu’il a coulée en accéléré : «grandiose, inédit, exceptionnel». Là, on est resté dans la cour.
Côté jardin
Il s’en est fallu d’un cheveu que l’on ne s’étrangle en entendant un autre son de cloche parmi les militants du parti de Paul Biya. Ceuxlà sont jeunes. A Nkoabang (banlieue de Yaoundé) le 03 novembre 2016, au cours de «la marche clôturant les préparatifs du 06 novembre», leurs comportements ont surpris. Pendant que les plus vieux centuplaient des décibels à la gloire du prince, quelques-uns parmi eux s’employaient à balancer des extraits de discours présidentiels sur les réseaux sociaux. Damien, 45 ans, a choisi de remettre au goût jour le discours de prestation de Paul Biya le 04 novembre 1982.
«Rigueur et moralisation…A l’époque, on était des gamins. Avec le temps, on s’est aligné mais la réalité est toute autre», souffle ce sans-emploi, le regard figé sur cadran téléphonique. Tout à côté, Cyprien, un «camarade » de 43 ans, a mis sur Whatsap le discours contre l’inertie du 31 décembre 2013. «Le président ne s’est désolidarisé de personne sur le fond. Ses ministres ne représentent que d’autres facettes de son action », pense-t-il en rappelant qu’en novembre 1982, il avait aussi entendu parler de «rigueur et de moralisation ». Son père lui avait expliqué le sens des deux mots.
«J’avais surtout retenu que le président invitant tous ses compatriotes au travail et à la bonne gestion. J’étais content !», se rappelle-t-il. Trente-quatre ans plus tard, sa page facebook suinte la désolation rageuse que provoquent les rêves remisés, les idéaux concassés, les projets fracassées. «Ma joie d’antan a été laminée, salie, saccagée. Je dirai qu’elle a pris un tour vicié, l’époque et le Cameroun, l’argent et le pouvoir, appartiennent aux médiocres et fades. Quant aux autres, ils ne possèdent rien, si ce n’est la liberté de mourir. Il en fut ainsi de tout temps et il en sera ainsi pour toujours», s’emporte-t-il discrètement.
Pessimisme, ou cynisme ? Plutôt un cran au-dessus, au regard de la situation décrite aussitôt : «Dans ce pays les camps sont multiples et changeants, les égoïsmes prolifèrent. On est dans un billard à mille bandes, un marigot où se mêlent politique, géopolitique, trafics d’influence, corruption, religion, sexe, services secrets, officines, médias, mercenaires… »
Et Blandine, 50 ans, licence en sciences économiques et «callboxeuse», achève d’assommer : «Personne dans la génération des moins des 50 ans ne peut jamais savoir quel jour sera son dernier jour dans cette vallée de larmes». Plus intéressée aux mots de Paul Biya répondant effrontément à un journaliste français le 03 juillet 2015 à Yaoundé («Ne reste pas au pouvoir qui veut mais qui peut»), Blandine ironise : «on peut le dire quand on use des canons à eau, de grenades de désencerclement, de la stratégie de la nasse, des interdictions de manifester individuelles et collectives, quand on moleste ou arrête des syndicalistes».
A la question «pourquoi marchez-vous donc », la réponse est unique : «C’est le pointage !».
Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE
Les + récents
FIFPRO Soutient Geremi Njitap Face aux Sanctions de la FECAFOOT :
Le Sud Cameroun sous Paul Biya : Le Dr Oko dénonce 43 ans de mensonges
Deuxième Lettre Ouverte du CODE à Monsieur Akere Muna
Samuel Eto'o et la Fecafoot : Vérité des audits et guerre politique expliquées
La 6eme édition de la fête du taro annoncée en Belgique le 19 juillet prochain
POLITIQUE :: les + lus

.jpg)
Le président Paul Biya au plus mal
- 09 February 2018
- /
- 111119

Cameroun, Présidentielle 2018:Cet homme veut chasser Paul Biya
- 14 April 2016
- /
- 101812


Cameroun:Paul Biya brise les réseaux de Séraphin Fouda et Motaze
- 16 November 2015
- /
- 81245
LE DéBAT




Afrique : Quel droit à l'image pour les défunts au Cameroun ?
- 17 December 2017
- /
- 199881

Vidéo de la semaine
évènement
