Insécurité à l’Est : Le maire de Lagdo et les 15 otages oubliés
CAMEROUN :: SOCIETE

CAMEROUN :: Insécurité à l’Est : Le maire de Lagdo et les 15 otages oubliés :: CAMEROON

Quatre mois après leur enlèvement, aucune information ne circule sur leur situation.Emotion, stupeur et angoisse sont les sentiments qui animent les proches des seize otages camerounais enlevés dans la région de l’Est Cameroun le 19 mars 2015.

Depuis que ce rapt a été commis, les parents des victimes, les proches de la famille, les amis et connaissances des  otages sont dans l’angoisse. «Depuis leur enlèvement, on ne sait effectivement pas s’ils sont vivants ou morts. D’où cette inquiétude qui gagne les différentes familles», déclare un habitant de cette partie du Cameroun.

Lagdo, sentiment mitigé

Si  l’inquiétude est toujours au goût du jour dans cette région du Cameroun à cause de cet enlèvement, l’émotion n’est plus forte dans l’arrondissement de Lagdo comme au début. Sans leur maire depuis quatre mois, les populations commencent déjà à s’adapter à la nouvelle donne. Des gens commencent  déjà à penser que le maire et les otages ne seront plus retrouvés vivants.  Surtout qu’aucune information sur leur situation ne filtre. La gestion de la mairie a déjà été confiée à un intérimaire. «Plusieurs activités sont bloquées depuis l’absence du maire. Seulement, on ne peut pas aussi rester sans rien faire. Il faut que la mairie vive. Même si on a espoir que  le maire sera retrouvé vivant, on ne peut pas tout bloquer pour l’attendre», déclare un employé de la mairie de Lagdo, qui reconnait que c’est tout le personnel de la mairie qui est angoissé.

En plus de Mama Abakaï, le maire, parmi les otages se comptent aussi Sylvie Djenang, conseiller municipal à la commune de Lagdo, Jacqueline Nene, présidente de la section Rdpc de Lagdo Sud 2 et autres personnalités importantes dans cet arrondissement. «Ce sont  plusieurs familles qui sont ainsi éplorées depuis la commission de ce rapt. C’est la confusion et la tristesse totale», précise une source jointe au téléphone par La Nouvelle Expression. «Nous ne savons pas le sort réservé à notre Maire et les autres parents partis de Lagdo pour
l’Est. On prie tous les jours pour qu’ils soient bien traités et qu’on ne les tue pas», indique David, agent de la commune de Lagdo.

La recherche se poursuit

Depuis cette prise d’otage qui n’est pas le premier dans la région de l’Est Cameroun, réputée pour son insécurité, les autorités administratives et sécuritaires multiplient des réunions de stratégie pour libérer les otages.  «La police, la gendarmerie et les autres éléments des forces de l’ordre travaillent main dans la main pour retrouver sains et saufs tous les otages. Vous savez que l’armée ne parle pas, cela ne signifie pas qu’elle ne travaille pas. Dès qu’il y aura des résultats, la presse sera informée», déclare une source sécuritaire dans cette partie du pays.
 
Le rapt

Ils étaient enlevés par les gangsters depuis le 19 mars 2015 dernier  alors qu'ils rentraient d’un deuil,  à  bord des bus de l’agence «Lux Voyage» à environ 11 km de Garoua-Boulai, ville de région de l’Est Cameroun. Leur bus est tombé dans une embuscade tendue par des hommes  lourdement armés.

Selon le convoyeur de l’agence Lux Voyage qui les conduisait, le bus a été braqué et vidé de ses passagers. «Ils ont pointé des fusils sur nous et ont demandé que tout le monde descende du bus. Quand nous sommes descendus, ils ont amené les passagers dans la brousse et ils nous ont demandé de partir avec notre bus», expliquait le convoyeur à la gendarmerie après le forfait. D’après celui-ci, les kidnappeurs, vu le français qu’ils parlaient, ne seraient pas des Camerounais. «Certainement des rebelles Centrafricains», pense-t-il.

© La Nouvelle Expression : Hervé Villard Njiélé

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo