Effort de guerre : Près de 200 poches de sang collectées à Yaoundé
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Spontanément les travailleurs et « débrouillards » rassemblés au sein du Syndicat National des Chauffeurs de Transports Peri-Urbain et Rural du Cameroun (SYNCTRAPURCAM), viennent de battre le record national de collecte de sang en une journée.

Le Ministre de la Santé, André Mama Fouda Omgba, absent de cette initiative en prétextant une autre cérémonie, n’aura donc pas l’occasion de savourer cette victoire annoncée comme défaite bien avant au regard des échecs qu’avaient déjà enregistrés les initiatives précédentes du MRC et du MDR ; deux partis politiques supposés mobiliser à la base. C’est plutôt son collègue du Ministère du Travail, Grégoire Owona, qui rehaussera la cérémonie par sa présence en ouvrant le bal pour le début de la collecte. Aujourd’hui et de bonnes sources, la collecte de poches de sang avoisinerait 200 avec seulement deux tentes aménagées pour la collecte et quelques heures de travail pour les techniciens de santé mobilisés.

De la voix d’un technicien sanitaire, qui a requis l’anonymat, « à ce jour, même le Ministère de la santé publique  n’a jamais pu à travers la journée mondiale du don de sang à collecter autant auprès de donneurs volontaires ». Mais si le Minsanté a brillé par son absence, le Mindef, également concerné va se faire valablement représenté par ses collaborateurs qui ont pris une part active à la réussite de cette initiative avec l’aménagement de plusieurs tentes y compris la mobilisation du personnel médical de l’hôpital militaire de Yaoundé. Leurs collègues de l’hôpital gynéco-obstétrique de Yaoundé et du programme national de transfusion sanguine également présent ne cesseront tout au long de la journée de s’exclamer devant une telle réussite dont l’initiative a été négligée dès le départ.

D’après plusieurs sources, le Ministre André Mama Fouda, va réitérer le vœu de se rattraper et aurait invité les syndicalistes et plusieurs personnels de santé y compris ses collaborateurs à une cérémonie au siège de la Croix-Rouge Camerounaise au lendemain de cette initiative du Synctrapurcam. L’objectif de la manœuvre, soutient notre source, serait de remettre en selle la journée mondiale de don de sang qui s’était déroulée le 14 Juin 2015. Une ressuscitation aux forts relents de prébendes politiques. Pourquoi réunir au lendemain d’une telle réussite des partenaires sociaux afin de leur parler d’une journée mondiale qui est passée ?

REACTIONS

Zambo Amougou Jean Marie, Président Confédéral CSTC

La collecte de sang initiée par une de vos syndicats à savoir le SYNCTRAPURCAM vient de se terminer que pourrait-on retenir d’une telle initiative ?
« Il faut d’abord constater que c’est un succès total sur toute la ligne. Une mobilisation importante des travailleurs du secteur informel, volontaires pour donner de leur sang aux forces de défense et de sécurité du Tchad, du Cameroun et des populations victimes de la guerre contre Boko Haram. C’est aussi le lieu de constater la tenue d’une promesse faite lors de la 129e fête du travail, le 1er Mai dernier, où le groupe travailleur avait promis d’organiser une collecte de sang en faveur des forces de défense non seulement pour sauver des vies mais aussi pour marquer notre soutien à ces derniers face à une guerre qui s’annonce longue et difficile. En tant qu’organisation sociale, nous avons pu démonter que nous ne sommes pas là uniquement pour revendiquer mais aussi pour construire. Vous voyez dans cette cérémonie, si la chaleur ne venait pas très vite, la collecte allait se poursuivre. Les derniers donneurs, avec la petite fatigue due à leurs activités quotidiennes et qui ont d’abord voulu aller travailler avant de se faire prélever connaissent de petits malaises après s’être prélevés c’est pourquoi les techniciens sanitaires mobilisés ont demandés de stopper et de reprogrammer si nécessaire la collecte pour ceux qui voudront encore s’associer à l’initiative. Pour nous, nous sommes satisfaits de cet évènement.

Quelles sont les autres phases de cette nouvelle opération enclenchée par la CSTC ?
C’est une opération technique qui a vu ici mobilisé deux hôpitaux à savoir l’hôpital militaire et gynéco-obstétrique de Ngousso ; tous deux à Yaoundé. Ces deux unités ont prélevés largement au-dessus des attentes et des minimas requis. Il s’agit ensuite d’aller les analyser et les qualifier. Bref sélectionner et analyser afin de donner les résultats réels des poches de sang à utiliser finalement. Ce sang qui sera utilisé par la banque de sang.

Aujourd’hui nous sommes à notre premier et notre premier test qui couvrira l’ensemble du territoire national. Maintenant que nous avons commencé par le segment le plus difficile à savoir le secteur informel car dans celui-ci il n’est pas facile de s’organiser et d’organiser une telle collecte ; les uns regardant le gagne-pain du quotidien avant de s’engager. Il faut compter entre 15 à 30 minutes pour une personne prélevée sans compter le temps de récupération et de repos. On ne peut donc pas presser les hommes comme si l’on pressait le lait à une vache. Les normes techniques en termes de collecte du sang précise bien que le sang est pompé à partir du cœur donc qu’il ne faut surtout pas de relâchement lors de la collecte de la part du donneur. Nous allons programmer très certainement dans d’autres unités et dans d’autres villes car c’est une campagne qui doit couvrir tout le pays car d’après les chiffres de la banque de sang seulement 10% de la demande au niveau national est satisfait. »      

ESSOMBA Prosper, Président National d SYNCTRAPURCAM (Syndicat National des Chauffeurs de Transports Périurbain et Rural du Cameroun)
Après cette collecte de sang, qu’est-ce que le syndicat compte faire pour pérenniser l’initiative ?
Je peux d’abord dire que je suis un Président national comblé par le prélèvement des équipes mobilisées ici à Yaoundé au lieu Camair ou gare routière Yaoundé-Soa. Nous avons relevé le défi parce que d’après les statistiques données par les techniciens de collecte de sang le record national  a été battu ici. Je dirais juste à la population que nous allons continuer parce que c’était juste le lancement. L’armée qui est derrière le volant au quotidien envoie le message à celle qui est au front qu’elle n’est pas seule.

Quel est le chiffre exact du nombre de poches collectées à ce jour ?
Nous sommes à près de 200 poches sur les 300 que nous escomptions dès le départ. Ce chiffre me satisfait. Nous avons fait quelque chose de très important et allons continuer à le faire.

© Camer.be : Yannick Ebosse

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