Face à la presse mercredi à Yaoundé, le Mincom a dit la gratitude du gouvernement à l’endroit de la communauté internationale.

Une autre attaque de la secte islamiste Boko Haram contre le territoire camerounais. Elle a eu lieu mercredi aux environs de 5 h du matin. Face à la presse nationale et internationale qu’il a rencontrée en fin de journée, le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, a fait savoir que ce sont environ 800 membres de la secte islamiste qui s’en sont pris aux positions des forces de défense camerounaises dans la ville de Fotokol. Une attaque qui, selon le Mincom survient à la suite d’une incursion des forces tchadiennes dans la ville de Gambaru en territoire nigérian. Une entrée tchadienne rendue possible « grâce à la livraison d’une ligne de débouchés par l’armée camerounaise sur le pont du fleuve El Beid. La secte islamiste a enregistré une cinquantaine de morts dans ses rangs.

Face à la presse, Issa Tchiroma Bakary a fait l’historique des diverses attaques de Boko Haram sur le territoire camerounais. Toutes soldées par des échecs et de nombreuses pertes humaines et matérielles enregistrées par la secte islamiste. « A l’heure actuelle, pas un seul millimètre carré de notre territoire ne fait l’objet de la moindre occupation étrangère ou terroriste » a indiqué le ministre de la Communication.

L’attaque enregistrée mercredi contre la ville de Fotokol survient au moment où Yaoundé abrite, dès jeudi, la réunion des experts qui viendra préciser « le concept d’opération et les règles d’engagement de la Force multinationale mixte en cours de déploiement » a indiqué le Mincom. Issa Tchiroma Bakary a ainsi fait l’historique de la décision de l’Union africaine qui, à travers la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement qui vient de se tenir à Addis-Abeba en Ethiopie, a décidé d’autoriser le déploiement d’une Force multinationale mixte (Fmm) de 7 500 hommes « pour une période initiale de 12 mois renouvelable. Il s’agit, a rappelé le ministre de la Communication, d’une réponse à l’appel lancé le 8 janvier dernier par le président de la République, Paul Biya, lors de sa réponse aux vœux du corps diplomatique. C’est dans ce sillage, a-t-il indiqué que le Tchad a envoyé un contingent de 2 500 hommes et « un impressionnant arsenal de guerre composé de moyens aériens et terrestres, et d’un armement lourd. »

Le ministre de la Communication a par ailleurs fait savoir que d’autres pays se sont engagés à apporter leur appui au Cameroun, à l’instar de la Fédération de Russie, dont l’ambassadeur Nicolay Ratsiborinski a été reçu, comme de nombreux autres diplomates au palais de l’Unité.

Issa Tchiroma Bakary a également souligné la mobilisation observée au niveau sous-régional à travers la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac), dont le secrétaire général, Ahmad Allam-Mi a été reçu récemment par le président de la République. Cette organisation s’était engagée à saisir les hautes instances du Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique centrale, le Copax, pour que des actions soient menées en vue de soutenir le Cameroun et d’éliminer la menace terroriste que représente le groupe Boko Haram.

Le ministre de la Communication a rappelé que la présidente de la Commission de l’Union africaine, Nkosazana-Dlamini Zuma, a demandé l’adoption d’une résolution par le Conseil de sécurité de l’Onu, donnant un mandat à la Force mixte multinationale dont le siège de l’état-major sera situé à N’Djamena au Tchad, et la création d’un fonds d’affectation spécial » pour son financement. Une démarche qui avait déjà reçue l’aval du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, en marge du dernier sommet d’Addis-Abeba.