Cameroun, Sylvie Blocher : controverses et malentendus autour de son œuvre !
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Cameroun, Sylvie Blocher : controverses et malentendus autour de son œuvre ! :: CAMEROON

A l’occasion de la 4è édition du Salon urbain de Douala (Sud), parmi les diverses œuvres et manifestations programmées, l’œuvre de l’artiste plasticienne Sylvie Blocher est celle qui a le plus, rempli le rôle de toute œuvre artistique : susciter du plaisir ou des débats, des polémiques, mieux la réflexion.

Sylvie Blocher, fille d’une résistante française contre le nazisme pendant la Deuxième guerre mondiale et artiste plasticienne internationale, a appris la lutte de libération du Peuple Kamerunais et tous les massacres perpétrés par la France, à la lecture du livre La guerre du Cameroun. L’invention de la Françafrique [1]. A son arrivée au Kamerun pour la première fois en 2016, suite à des rencontres avec quelques résistants kamerunais, son rêve qui naquit en elle avec la lecture du livre précité, prit définitivement corps.

L’œuvre de Sylve Blocher « Bien que je n’en aie pas le droit, je vous présente mes excuses » s’inscrit dans la longue lutte de libération du Peuple Kamerunais de toute tutelle des impérialismes et des potentats locaux. Rappelons que cette lutte qui se poursuit à travers divers patriotes, réunis dans des associations et des formations politiques, est la poursuite du combat entamé par les membres de l’Union des Populations du Cameroun qui situaient déjà leur combat dans une perspective internationaliste.

En effet, les principaux leaders de l’UPC ont à l’époque été instruits par le militant communiste français Gaston Donnat à travers des cercles d’études socio-politiques. Cercles à partir desquelles ils s’engageront activement dans la lutte syndicale pour finir par créer le 10 Avril 1948 l’Union des Populations du Cameroun (UPC)[2]. A la suite de cette collaboration, on peut noter d’autres faits majeurs attestant de la collaboration de l’UPC avec les autres forces progressistes du monde entier.

Après l’avènement de l’Upc, le Mouvement nationaliste qui respectait effectivement le genre mis en place en 1952, l’Union démocratique des femmes du Cameroun (Udefec).

En décembre 1953, le Secrétaire général de l’Upc, Ruben Um Nyobè en partance pour New-York aux Nations-Unies, fut bloqué à Paris pendant des semaines délibérément par le gouvernement français en accord avec son homologue américain pour l’obtention du visa pour les Usa. Il a fallu la réprobation véhémente des démocrates français, essentiellement des militants communistes pour le laisser passer « le rideau de fer » américain [3].

En 1961, les étudiants kamerunais de l’Unek doivent être expulsés de France, ils se réfugient dans l’Ambassade du Ghana de Kwamé N’Krumah. Ils réussiront à en être exfiltrés par les militants internationalistes pour la Suisse, ensuite en Afrique.

Vers la fin des années 60, une tentative échouée d’exfiltration de Ouandié Ernest, Président du Comité révolutionnaire, Commandant en chef de l’Armée de libération nationale du Kamerun (Alnk) et dernier leader historique de l’Upc, démuni et encerclé dans les maquis par les forces gouvernementales d’Ahidjo, fut montée par le réseau Curiel en accord avec quelques militants de l’Upc à l’extérieur et feu Mgr Ndongmo Albert.

Tout ceci, sans laisser de côté ni des pays africains qui nous ont accueillis lors des moments de répression sanguinaire de la France et ses fantoches locaux ni des centaines des jeunes patriotes qui ont gracieusement par l’Upc obtenu des bourses estudiantines et des formations militaires en Europe de l’Est, en Chine et à Cuba.

En somme, les Révolutionnaires kamerunais sont essentiellement des internationalistes.

Aujourd’hui, devant une œuvre artistique et son message, nous pouvons être pour ou contre. C’est notre droit le plus absolu. Mais devant sa force symbolique et son caractère convergent pour nos combats et notre conscience historique, nous ne devons pas perdre de vue, du fait d’un simple rejet du néocolonialisme, que nos luttes ont toujours eu une dimension internationale, qui s’appuie sur des alliances avec des acteurs progressistes de tous les horizons.

Pour l’association Mémoire et droits des peuples, nos luttes socio politiques permanentes, continuent hors des discriminations, controverses et malentendus…

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