Economie sociale camerounaise : le pays se maintient à peine
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Economie sociale camerounaise : le pays se maintient à peine :: CAMEROON

Dans les pays développés et dans les foyers camerounais aisés, vous n’avez pas besoin de feu de bois. Vous préparez sur un réchaud à gaz ou électrique. Si vous voulez réchauffer la nourriture, la micro-onde s’en charge et en quelques minutes vous pouvez déjà manger une nourriture bien chaude. Vous pouvez également conserver votre nourriture pendant longtemps au réfrigérateur. Tenez un peu, dans chaque maison aux Etats-Unis, il est mandataire qu’il y ait un système de chauffage et une machine à vaisselles. La grande majorité de ceux qui sont dans la classe moyenne ont chacun au moins un véhicule par foyer. Vous pouvez témoigner que de tels équipements sont un luxe rare pour un foyer camerounais ordinaire. Pourtant dans des pays développés, ce n’est plus un luxe d’avoir un laptop, une voiture, ou une machine à laver à la maison. Ça participe de l’épanouissement du foyer, ou tout au moins, ces articles contribuent à satisfaire les besoins de base d’un individu. Ce droit d’épanouissement et de survivance semble avoir été longtemps arraché au camerounais.

Les camerounais regardent le monde défiler devant leurs yeux comme au travers d’un écran. Et parlant d’écran, le monde de Hollywood a fait un travail excellent en vendant chère son image. Même ce qui est basic devient exceptionnel si ça passe à la télé. Et tout ce que le camerounais fait c’est de rêver de voyager vers ces îles de plaisir et d’or. Pourtant le Cameroun a tout ce qu’il lui faut pour amener sa population à au moins le niveau du revenu moyen sur l’échelle salariale mondiale. En plus du confort matériel dont jouissent les foyers des pays développés, l’autre des conventions économiques et sociales actuelles est la circulation des personnes et des biens.

La circulation des personnes et des biens

Une fois, j’ai conduit du nord des Etats-Unis au sud-ouest. Ça m’avait pris cinq jours de route pour parcourir ces 3500 kilomètres de voyage. Je conduisais en moyenne pour huit heures de temps chaque jour à une vitesse moyenne de 130km/h. Cette distance est égale à cinq fois un voyage de Maroua dans l’Extrême Nord du Cameroun à Bamenda dans le Nord-Ouest. Vous et moi savons qu’un tel voyage prendrait au moins un mois au Cameroun (de Maroua à Bamenda cinq fois) et les courbatures endurées dans un tel voyage seraient mortelles. D’ailleurs comment faire un tel voyage sans connaître le chemin ?

Ce qui rend facile la circulation des personnes et des biens dans le monde développé c’est les routes, d’abord. Aucune explication de ce propos n’aboutira peut-être pas à une compréhension complète mais ça vaut la peine d’essayer. Les routes de l’Amérique du Nord appartiennent toutes à un système bien sophistiqué. Ledit système est informatisé et géré par un ordinateur central. Toute route qui est créée même au fond d’un village le plus reculé (et il y en a) est reportée au système national informatique. Ces données sont transférées aux satellites pour faciliter le navettage en utilisant le Système de Positionnement Global ou GPS. C’est pour cette raison que vous pouvez partir en voiture des territoires nordiques du Canada au bord du Mexique aux Etats-Unis sans avoir besoin que nul vous guide en route. Vous introduisez les coordonnées du lieu où vous partez dans le GPS et il vous conduira comme au Paradis.

Mais, alors que nul ne peut vraiment blâmer le Cameroun de n’être pas au niveau des infrastructures nord-américaines, il y a quand même lieu de dire que le pays de Paul Biya peut faire mieux.

Le problème du manque des routes explique aussi l’absence du développement du système de l’Internet. Je ne pouvais pas effectuer mon voyage aux Etats-Unis comme mentionné ci-haut en utilisant une boussole. Mais j’utilisais un GPS qui me conduisait et m’a toujours conduit partout avec une précision mathématique. Ce GPS est si puissant et utile parce que le satellite fonctionne là-haut, les routes sont ce qu’elles disent qu’elles sont (elles ne sont pas subitement coupées par la barrière des pluies), et il est possible à un citoyen de la classe moyenne d’avoir une voiture personnelle. Voilà autant de choses qui rendent facile la circulation des personnes et des biens. Parler de rendre fluide la circulation des personnes et des biens serait une promesse fallacieuse pour le Cameroun à l’état actuel sans qu’une chirurgie infrastructurelle ne soit faite sur le sol du pays. Ce même mal qui rend la circulation difficile à l’intérieur du pays se répercute dans les transports internationaux.

Pour partir des Etats-Unis pour le Cameroun, vous devez passer par des voies tortueuses. Il n’y a aucune ligne directe en avion d’une compagnie commerciale. Si vous voyagez avec Brussel Airlines, à titre d’exemple, vous serez obligé de passer 7heures de temps dans l’aéroport de Brussel avant d’embarquer enfin pour le Cameroun. C’est la même chose pour toute autre compagnie européenne. Or le nigérian avec qui vous êtes arrivés à l’aéroport à Washington, Dulles dort déjà chez lui quand vous le camerounais vous attendez encore votre prochain vol en Europe parce que la Camair s’était brisé les ailes au point de n’en plus être en mesure de

recouvrer la santé. Un tel climat n’encourage pas les investisseurs étrangers à venir au pays et cela ne fait que fragiliser l’économie du pays. Un homme d’affaires américain ne se verrait pas passer sept heures en Europe parce qu’il n’y a aucun vol direct des Etats-Unis au Cameroun. Et à cette allure, même si le Cameroun, ou tout autre pays de la zone franc, avait subitement sa propre monnaie (ce qui s’apparente à l’indépendance économique) ça resterait une indépendance économique nébuleuse.

L’indépendance économique

Les pays du monde moderne sont économiquement indépendants. Certes, il y a un discours qui a souvent court chez nous où les uns et les autres disent que la France ne nous a pas donné l’indépendance économique. Si cela est le cas ou si ça n’en est pas le cas, tel n’est pas l’objet ici. Ma thèse est que le Cameroun dispose des atouts naturels dont il a besoin pour se développer rapidement s’il les utilise à ces fins. Toujours est-il que l’indépendance économique dont jouissent les pays modernes est l’habileté à gérer l’équilibre de l’offre d’avec la demande des biens et services dans leurs territoires respectifs. S’ils n’étaient pas économiquement indépendants, ils ne seraient sans doute pas au niveau où ils se trouvent aujourd’hui. Néanmoins, cela n’a pas pris corps en un jour.

Il fut un temps, tous les pays du monde avaient une chose en commun : la pauvreté. La pauvreté a été le partage de tous où chaque famille, à l’exception de quelques rares unes, survivait juste. Les familles des rois et reines, des nobles et grands généraux, ainsi que de grands marchands et rares familles disparates se distinguaient du lot de temps en temps. Mais les possessions matérielles et économiques étaient une chose rare jusqu’au XXIIIe siècle. Vers les années 1750, la révolution industrielle a pris son envol en Grande Bretagne. L’exploitation du charbon, la machine à vapeur, l’industrie du textile, les avancées scientifiques et médicales ont révolutionné cette époque. La richesse de la Grande Bretagne s’était répandue partout dans des pays de l’Europe de l’Ouest qui avaient leur proximité avec la Grande Bretagne et un accès à l’océan qui facilitait des échanges commerciaux. Avec la richesse économique que l’industrialisation causait venait le sentiment sournois que les riches étaient militairement puissants et ainsi devaient s’approprier le monde. C’est ce qui a amené les anglais à conquérir le monde (l’Amérique du Nord, l’Australie, la Nouvelle Zélande, l’Asie, et une partie d’Afrique). Puisque les trois premières régions citées ci-haut, l’Amérique du Nord, l’Australie et la Nouvelle Zélande étaient

des pays tempérés comme la Grande Bretagne, il était plus facile aux Anglais de transférer plus facilement la technologie britannique à ces régions-là. Les suivant dans cet élan de conquête, les autres pays qui s’industrialisaient allaient s’enquérir les terres dans l’outremer. Trois raisons ont donc retenu l’Afrique dans son état de pauvreté actuel. Ces trois raisons sont son climat, les impérialismes, et l’autarcie. Je reviendrai en long et en large sur ces trois raisons prochainement.

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