Belgique:La directrice du centre de rétention des sans papiers de Merksplas et des Camerounais rendent hommage à Folefack Ebénizert
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Belgique:la Directrice Du Centre De Rétention Des Sans Papiers De Merksplas Et Des Camerounais Rendent Hommage À Folefack Ebénizert :: Belgium

Les Camerounais et amis du Cameroun ont commémoré dimanche avec faste le 8ème anniversaire de la mort de Folefack Sontsa Ebenizert, retrouvé mort dans les toilettes du centre fermé de Merksplas en Belgique.

A Merksplas, les organisateurs, ainsi que Madame Lucie Thuwis, directrice de ce centre ont déposé une gerbe de fleurs devant ledit centre, situé à Steenweg op Wortel 1A - 2330 Merksplas.

Devant les bâtiments de ce centre fermé, les organisateurs ont pris à tour de rôle la parole pour dénoncer la politique de l'expulsion des sans papiers en Belgique et ont réclamé la fermeture de tous les centres. Ils s’en sont également pris à la politique européenne en matière d’immigration.

Pour mémoire, Le 26 avril 2008 à l’aéroport de Bruxelles, MM. Fosso, Philippe Léonardon et Moussa étaient en train de s’installer dans un avion à destination de Douala quand leur attention fut attirée par des cris à l’arrière de l’appareil : M. Folefack, qu’ils ne connaissaient pas, se débattait entre plusieurs policiers contre une tentative d’expulsion. Comme d’autres passagers, ils ont pacifiquement manifesté leur désapprobation devant le traitement que les policiers réservaient à M. Folefack, que les policiers ont fini par sortir de l’avion.

Ebenizert Folefack Sontsa, Camerounais arrivé en Belgique en 2005 était retrouvé mort le  1er mai 2008, dans les toilettes du centre fermé de Merksplas. Il avait été placé en cellule d`isolement le 27 avril 2008, après une tentative d`expulsion avortée la veille, au cours de laquelle, des témoignages concordants faisaient état de ce qu`il avait subi des violences.

Les organisateurs de cette cérémonie commémorative en l'honneur de Folefack Ebénizert n’entendent pas rester les bras croisés face au décès de monsieur Folefack et le traitement accordé aux pensionnaires des centres fermés  en Belgique.

Cette année, en dehors du Collectif Folefack, de l'asbl Cercle Belgo-Africain pour la Promotion Humaine (CEBAPH, Ndlr), Le Mouvement de Février 2008 au Cameroun, le Collectif National contre l'Impunité au Cameroun, l'asbl Solidarité Universelle, le Collectif des Organisations Démocratiques et patriotiques des Camerounais de la Diaspora (CODE, Ndlr)...faisaient partie du comité d'organisation. Tous ont tenu d’une part à marquer leur solidarité avec la famille Folefack et d’autres parts à se joindre à l’appel pour que Justice soit faîte.

Toutes ces organisations continuent à faire confiance à la Justice belge ainsi qu’à l’avocat du défunt Maître Alexis Deswaef pour faire triompher la vérité dans cette douloureuse affaire.  La famille du Camerounais, feu Ebenizert Folefack Sontsa, avait introduit au mois de mars 2009 une plainte avec constitution de partie civile pour traitement inhumain et dégradant, coups et blessures, abus d'autorités et coalition de fonctionnaires.

Trois passagers qui avaient été débarqués le 26 avril 2008 par les forces de l'ordre d'un avion de la société Brussels Airlines, parce qu'ils avaient manifesté leur désapprobation face à une tentative de rapatriement à partir de Brussels Airport du Camerounais Ebenizer Folefack Sontsa, ont vu leur plainte rejetée par la justice belge le vendredi 20 avril 2012 pour un non lieu.

La plainte au civil étant rejetée, il ne reste plus que celle liée au pénal.

Tous attendent depuis 8 ans maintenant que la procédure judiciaire arrive à son terme pour pouvoir faire le deuil de Folefack Ebénizert.

Autre originalité cette année, quelques membres des organisations présentes ont été reçu par Madame Lucie Thuwis, directrice du centre. Une rencontre au cours de laquelle, l'on a pu constater que ce centre accueille 140 résidents avec un personnel constitué de 200 personnes. Toujours à Merksplas, les résidents sont uniquement des célibataires. L'on ne retrouve plus les mineurs, ni les femmes. Durant la durée de leur détention, les détenus disposent de certains droits à l'instar du droit de visite, de soins, l'utilisation de leur téléphone, la rencontre de leur avocats, etc.

Un officier policier qui était de garde le 8 mai 2008 lors du décès de Folefack est venu se recueillir auprès de la photo du défunt à la fin des cérémonies.

Les organisateurs de cette commémoration ont décidé de l'étape prochaine de leur mobilisation qui aura lieu l'année prochaine

Rétroactes

1976. Le 20 février, naissance à Douala (Cameroun) de Folefack Sontsa Ebenitzert.
2002. S’exile vers la Grèce.
2005. Arrive le 6 juillet en Belgique. Demande d’asile rejetée en août.
2006. Reçoit un ordre de quitter le territoire en mars. Incarcération au centre fermé de Vottem en juin.
Le 23 juillet, hospitalisation au CHR (Liège). « Simulation », affirme l’Office des étrangers. Sortie de l’hôpital : retour dans la clandestinité.
2008. Le 11 février, arrestation à Melsbroek au détour d’un contrôle dans un bus. Incarcération à Merksplas. Demande de régularisation jugée irrecevable. Recours négatifs.
Le 22 avril, rejet de la troisième demande d’asile.
Le 26 avril, tentative d’expulsion avortée vers Douala via Brussels Airlines (vol SN 0351).
Dépôt de plainte par écrit. Nouveau rapatriement prévu le 5 mai.
Jeudi 1er mai 2008, constat de décès dans les toilettes du centre. Une mort « non suspecte », selon les autorités judiciaires.

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