On en sait désormais davantage sur l´identité de six des quatorze cadres de la Fifa interpellés très tôt ce matin à l’hôtel Baur au Lac par des agents de la police suisse agissant sur ordre du parquet du district Est de New York. Il s'agit de Jeffrey Webb, vice-président de la Fifa, de l'ancien président de la fédération brésilienne José Maria Marin, du Costaricien Eduardo Li et de l'Uruguayen Eugenio Figueredo. A première vue, c´est une affaire qui concerne seulement le continent américain, d'où les investigations menées par le FBI. Sepp Blatter n'est pas concerné.
Très tôt ce matin, quatre policiers suisses en civil, agissant sur ordre du parquet du district Est de New York, ont fait irruption á l’hôtel Baur au Lac où sont réunis les membres de la FIFA pour leur assemblée annuelle prévue le 29 mai et devant aboutir à l’élection du nouveau président de la Fifa. Les policiers en sont ressortis avec six fonctionnaires non menottés, mais que le personnel de l'hôtel tentait de dissimuler le visage avec des draps au moment où ils étaient conduits vers les véhicules banalisés qui attendaient dans la cour de l´hôtel, devant une nuée de journalistes et de photographes émus.

Les six fonctionnaires sont soupçonnés d'avoir accepté plus de cent millions de dollars de pots-de-vin et de commissions depuis les années 90. Ce sont «des représentants des médias sportifs et de sociétés de marketing sportif impliqués dans des versements à de hauts fonctionnaires d'organisations footballistiques (des délégués de la Fifa et d'autres personnes appartenant à des organisations affiliées à la Fédération Internationale de Football Association) en échange de droits médiatiques et des droits de marketing de compétitions organisées aux Etats-Unis et en Amérique du Sud», explique la police suisse dans son communiqué.

Le parquet suisse a ouvert une procédure pénale contre X pour soupçon «de blanchiment d'argent et gestion déloyale» entourant les attributions des Coupes du monde de football de 2018 et 2022 et a saisi des documents électroniques au siège de la Fifa à Zurich, a annoncé un communiqué officiel.

«C'est un jour triste pour le football», a commenté mercredi le Prince Ali, seul candidat opposé au dirigeant sortant Joseph Blatter à la présidentielle de la Fifa vendredi. «L'affaire connaît ses développements actuellement, des détails émergent, il ne serait pas approprié de faire d'autres commentaires pour l'heure», explique dans un court communiqué le Jordanien, qui a fait sa campagne sur le thème de l'intégrité à restaurer à la Fifa, dont il est un des vice-présidents.

Sepp Blatter pas à l´abri.

En réaction, il y a quelques heures, la Fifa vient juste de donner une conférence à son siège de Zurich où elle tenu à préciser que ni le président Sepp Blatter qui n´envisage pas de démissionner, mais plutôt de rempiler pour un 5ème mandat, ni le secrétaire général Jacques Valcke ne sont pas concernés par cette vague d´arrestation. Rassurante néanmoins, son porte-parole a indiqué que les coupes du monde 2018 en Russie et 2022 au Qatar ne sont pas remises en cause.

A 24 heures de l´ouverture de son assemblée générale, l´instance faîtière du football mondial est sous un mauvais jour depuis sa création.