MAURICE KAMTO ET LE MRC ONT MIS LE RDPC ET LES OPPOSANTS DE L'OPPOSITION AU TRAVAIL
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CAMEROUN :: MAURICE KAMTO ET LE MRC ONT MIS LE RDPC ET LES OPPOSANTS DE L'OPPOSITION AU TRAVAIL :: CAMEROON

Face à la détermination historique du peuple camerounais, qui croit avoir enfin avoir trouvé en Maurice KAMTO, le leader de l’opposition, la personnalité la plus à même de porter ses espoirs de changement, les militants de l'immobilisme et du statu quo sont déconcertés. 

Inaptes à présenter une alternative crédible, ils ne rêvent plus que de la disqualification du MRC et de son leader, pour l'élection présidentielle à venir au Cameroun

Dans cet ordre d'idées, un trésor d'énergie intellectuelle est déployé pour tenter de donner à la loi électorale camerounaise, une interprétation qui s'opposerait à la Constitution, laquelle INTERDIT tout mandat impératif. Pour les tenants de cette thèse, tout élu démissionnaire d’un parti politique devrait perdre automatiquement son mandat. D’autres, qui se veulent plus astucieux, affirment que cet élu garderait quand même ce mandat, mais ne peut adhérer à un autre parti politique… En clair, une interprétation fantasque qui s’éloigne de l’esprit de la liberté politique qui est celui du mandat représentatif, modèle consacré par la Constitution camerounaise.

Ce juridisme de niveau syllabique, tient essentiellement en une lecture de la loi électorale, qui ferait de l’élu, l’otage d’un parti politique et qui s’émanciperait de la Constitution qui dispose en son article 15 : « chaque député représente la Nation ...Tout mandat impératif est nul ». Ceci signifie en clair, qu’un parti politique ne saurait disposer du mandat de son militant, élu de la Nation. Son exclusion ou sa démission n’a aucune incidence sur sa qualité d’élu.

LA CONSTITUTION EST LA NORME SUPREME

La hiérarchie des normes est un concept qui décrit la manière dont les normes juridiques sont organisées et classées selon leur importance et leur portée. Elle détermine lesquelles des normes juridiques sont supérieures et doivent être respectées, et lesquelles sont inférieures et peuvent être modifiées ou annulées.

Dans cette hiérarchie, la Constitution est la norme suprême. Toutes les Lois doivent lui être conformes. A défaut, elles ont vocation à être annulées ou modifiées. Ainsi, toute interprétation de la loi, doit être faite en conformité avec la Constitution. Dès lors, une compréhension de la loi électorale qui viole la Constitution est fausse.

RESPECTER LA LOI, TOUTE LA LOI : LE CALENDRIER ELECTORAL ET LA DEMOCRATIE

Si nos opposants au changement étaient si soucieux du respect de la loi, ils ne sombreraient pas dans l’impertinence d’un soutien grossier à la dictature au Cameroun depuis 41 ans.

Tenez, l’élection des conseillers municipaux et députés est prévue en février 2025, donc avant l’élection présidentielle, qui elle se tiendra en octobre 2025. Ce qui voudrait dire que l’appréciation des conditions d’éligibilité des candidats à la présidence de la République ne se fera qu’au sortir de ces nouvelles élections qui redéfiniront la géographie politique du Cameroun.

Le raisonnement de ces agents des ténèbres de la dictature, tend de manière subliminale à installer dans l’opinion, que les élections prévues en février 2025, ne se tiendront à cette date ou que l’élection présidentielle sera anticipée.

Sortons de la manipulation et défendons la loi, toute la loi. S’ils étaient comme ils l’insinuent de vrais défenseurs de la loi et surtout de la démocratie, ils se préoccuperaient en premier du respect du calendrier électoral.  Si l’article 15 §4 (nouveau) de la Loi N°008/001 du 14 avril 2008 modifiant et complétant certaines dispositions de la Loi N°96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la Constitution du 2 juin 1972, permet en cas de crise grave ou lorsque les circonstances l’exigent, au président de la République, après consultation du président du Conseil Constitutionnel et des bureaux de l’Assemblée Nationale et du Sénat, de demander à l’Assemblée Nationale de décider, par une loi, de proroger ou d’abréger son mandat, il faut relever que par la banalisation de cette pratique au Cameroun, la dictature de Yaoundé fausse le jeu démocratique. 

En effet, l’un des critères chers à la démocratie moderne, issu de son rapport à l’Etat de droit, est la prévisibilité de la loi en matière électorale. En effet, la rencontre entre les gouvernants et les gouvernés, au niveau du choix des premiers par les seconds, doit reposer sur un chronogramme de l’organisation matérielle des élections clairement défini et publié précédemment à l’année électorale. Cette condition de publicité du calendrier électoral s’avère être un gage de la stabilité politique et de la sécurité juridique, indispensables à l’entretien de la confiance que doit légitimement porter tout citoyen en ses représentants. La pratique arbitraire de cette prorogation au Cameroun est une dangereuse dérive autocratique.

Par ailleurs, aucune disposition de la loi, n’autorise le Président de la République à abréger son propre mandat, aucune… Une telle hypothèse n’est envisageable que dans les situations ou Paul BIYA ne serait pas lui-même candidat : démission, incapacité, décès…

En clair, une élection présidentielle anticipée, n’est possible qu’avec d’autres candidats que le Président sortant. Ceci engendrerait évidemment une réelle décomposition et recomposition politique.

En somme, pour que Maurice KAMTO ne soit pas candidat en 2025 ou avant, il faut que soient réunies les conditions cumulatives suivantes : que Paul BIYA ne soit pas candidat, que le calendrier électoral ne soit pas respecté, que son parti le MRC n’ait aucun élu, qu’aucun parti politique ayant des élus n’accepte de le présenter, que sur la myriade des conseillers municipaux, membre de chambres consulaires, chefs traditionnels, que compte ce pays, qu’il ne puisse réunir 30 signatures par région… Bref, il faut que le toutes les institutions et tous les camerounais soient contre lui.

Quand on est l’un des meilleurs juristes que compte cette terre, on met du soin juridique à sa démarche politique, c’est évident ! Cherchez autre chose.

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