Corona virus, la libre contagion
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La Cameroun comptait officiellement au 5 avril 9 décès de maladie au Corona virus. Officiellement, parce que dans la réalité le chiffre est bien élevé que cela, au vu de certains décès enregistrés dans les hôpitaux et cliniques de la ville de Douala ces derniers jours, et dont l’attitude des responsables médicaux vis-à-vis des dépouilles, qui étaient enterrées à la hâte, indiquait qu’il s’agissait des décès au Corona. Le 03 avril 2020 par exemple, un patient admis à l’unité Covid de l’hôpital général de Douala, est décédé le même jour « de suite de complications respiratoires d’une probable maladie à corona virus 2019 », d’après les termes contenu dans le certificat de genre de mort signé le même jour. Comme beaucoup d’autres cas de mort similaires, la famille a été tenue loin du corps qui a été enterré le lendemain dans un cimetière public de la ville.

Les foyers de propagation négligés

Cette diligence pour se défaire du corps est perçue comme la volonté des autorités sanitaires d’empêcher la propagation de la maladie, mais jusqu’ici elles semblent ne pas accorder de l’importance à l’essentiel, à savoir considérer que les domiciles de ces défunts sont des foyers de contagion et prendre des mesures conséquentes. D’après les affirmations des proches de la famille, l’enterrement du patient du vendredi 03 avril 2020 a eu lieu le lendemain samedi, et ce n’est qu’au deuxième jour, à savoir dimanche, qu’une équipe du 1510 est passée au domicile du défunt.

Elle s’est cependant limitée à poser quelques questions aux personnes trouvées sur place, et est repartie, sans avoir fait aucun prélèvement. Peut-être le personnel de de l’unité 1510 n’a trouvé personne éligible au test, après les questions. Pourtant parmi les habitant de la maison il y a une octogénaire mère de l’épouse, l’épouse elle-même et près de six enfants. Aucune de ces personnes n’a été prélevée.

Cela pose dès lors le problème de la réelle volonté des autorités sanitaires de freiner la propagation du virus. Le bon sens voudrait qu’après avoir déclaré un patient mort de la maladie au corona virus, que tout son entourage soit immédiatement mis en quarantaine, et que les prélèvements soient systématiques pour les tests. Ne pas le faire c’est simplement laisser le champ libre à la propagation du virus, en même temps que l’on donne l’impression de vouloir le contrer.

Des voyageurs sortis des avions en provenance d’Europe ont été mis en quarantaine dans des hôtels à Douala et Yaoundé, simplement parce qu’ils venaient des pays où la maladie avait été déclarée. Ils étaient juste soupçonnés et ont été mis en quarantaine alors que rien ne disait qu’ils habitaient dans des mêmes maisons que des personnes qui ont été victimes de la maladie. Comment peut-on donc être aussi exigeant avec des personnes venant des pays touchés, et être aussi négligent avec des personnes vivant avec des victimes de la maladie localement ? A-t-on besoin de poser des questions à l’épouse d’un décédé du corona pour la mettre en isolement ? De même pour ses enfants ?

Urgence des mesures anticipées

D’après un article de Julie Kern, rédactrice scientifique du journal en ligne Futura santé publié le 17 mars 2020, Une étude menée par l’Université de Southampton en Angleterre, a créé plusieurs scénarii informatiques où les mesures restrictives ont été mises en place selon différentes temporalités en Chine. Leurs résultats suggèrent que les restrictions actuelles ont permis de diminuer le nombre potentiel de cas de 66 % dans le pays mais, en agissant encore plus tôt, le nombre de cas aurait été bien plus faible. Les scientifiques ont estimé le nombre de cas avérés de Covid-19 dans leur simulation et l’ont croisé avec les données quotidiennes diffusées par les autorités, pour constater un écart considérable. Au 29 février 2020, le modèle a estimé le nombre de cas à 114.325 alors que le décompte officiel faisait état de 79.300, soit une différence de 35025 cas. Les scientifiques ont alors simulé la mise en place des mesures barrière d’interdiction de voyage, de test de dépistage et d’isolement à différent moment de l’épidémie.

Pour arriver à la conclusion que si en Chine des mesures drastiques avaient été prises une semaine seulement avant le déclenchement de l’épidémie, c’est-à-dire dès l’apparition des premiers signes, le nombre de cas aurait pu être réduit de 86 % selon la simulation. Et si elle avaient été prise trois semaines avant, cela aurait permis de diminuer le nombre de cas de 95 %. Pour finir, les auteurs de l’étude concluent que l’isolement des malades et des cas contacts ainsi que le dépistage de l’infection au coronavirus sont les mesures barrières les plus efficaces pour enrayer sa diffusion. Limiter les contacts sociaux en annulant les rassemblements et en mettant de la distance dans les contacts entre les Hommes s’avère aussi efficace.

Dès la première apparition de la maladie au Cameroun, le ministre de la Santé publique avait annoncé quelques jours après que tous ceux ayant été en contact avec le premier malade était tracés, ce qui a permis de détecter aussi sa compagne et la mettre sous soins, pour qu’ils soient plus tard annoncés guéris. Cet élan s’est poursuivi avec des dispositions systématiques pour encadrer les voyageurs, mais cet engouement est malheureusement en train de se refroidir, quand l’on constate que des proches des morts du virus sont laissés dans la nature.

C’est comme si les pouvoir publics ont désormais peur de détecter des cas positifs et ne pas savoir quoi en faire. Mais en attendant, l’honnêteté recommande que les proches des parents aujourd’hui déclarés morts de corona virus se mettent eux-mêmes en quarantaine déjà, et insistent pour être dépistés. Aucune action pour contrer le virus n’est à négliger, le danger est réel. Comme dit le proverbe, fais du reste de ta vie, le meilleur de la vie.

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