Climat social : La paix et la sécurité menacées par les crises
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Malgré les actions engagées par le chef de l’Etat, les violences se poursuivent dans plusieurs régions du Cameroun.

L ’exécutif ne cesse de le rappeler : les grands défis que nécessite l’accès à l’émergence de l‘économie du Cameroun et les engagements pris au sommet de l’Etat pour améliorer la qualité de la vie des populations, supposent en premier lieu que des conditions adéquates de stabilité et de sécurité soient réunies. « Je puis vous donner l’assurance que je ferai en sorte que ce soit le cas », promettait Paul Biya, le 6 novembre 2018, au moment d’entamer son septième mandat à ma magistrature suprême. Douze mois après une série d’actions mises en œuvre dans l’optique de faire reculer les menaces qui pèsent sur la paix et la stabilité du pays, les indicateurs fournissent un premier état des lieux plus ou moins encourageant. Tenez, à l’Extrême-Nord, Boko Haram est affaibli.

Le conflit a baissé en intensité. Le nombre d’attaques a considérablement chuté avec l’important taux d’échec des attentats-suicides, ainsi que les nombreuses redditions de combattants. La bande au terroriste Abubakar Shekau montre des signes de fatigue. Même si la menace n’a pas encore été totalement éradiquée. Un peu comme dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest où le pays traverse une crise sociopolitique sans pareil depuis fin 2016. Ignorée puis réprimée par le gouvernement, les revendications corporatistes menées par des avocats, enseignants et étudiants a ravivé des mouvements identitaires datant des années 1970, qui demandent le retour au modèle fédéral existant entre 1961 et 1972.

Depuis, les deux régions anglophones vivent au rythme des villes mortes, du boycott des écoles, d’enlèvements et d’affrontements violents avec les forces nationales de sécurité. Des groupuscules sécessionnistes se sont en effet formés. Planqués dans la brousse, ils profitent de la situation pour radicaliser une partie de la population avec l’appui de la diaspora anglophone.

Mesures d’apaisement

Les mesures gouvernementales prises n’ont eu que peu d’effets. De la création d’une Commission nationale pour le bilinguisme et le multiculturalisme à celle de sections Common Law à la Cour suprême et à l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature en passant par le recrutement de magistrats anglophones et de 1 000 enseignants bilingues, les figures de proue de la contestation les jugent tardives et insuffisantes. Même après la tenue d’un Grand Dialogue National impulsé par le chef de l’Etat qui a par ailleurs décidé de la libération de 333 personnes arrêtées dans le cadre de cette crise n’a pas fait baisser les violences. Les partisans du mouvement indépendantistes sont catégoriques : la libération de leurs leaders condamnés à la prison perpétuité en août 2019 et la sécession des régions anglophones ou rien !

Les dépenses de sécurité s’alourdissent

En espérant un retour imminent à la paix, l’Etat a consenti à placer ces trois régions au titre de « zones économiquement sinistrées », selon un décret signé par le Premier ministre Joseph Dion Ngute en date du 2 septembre 2019. Ce décret du chef du gouvernement, encourage les entreprises à s’installer dans ces régions troublées par des conflits. Et leur garantie d’importantes exonérations de taxes et d’impôts pendant une période de trois ans. Entre temps, l’Etat doit payer les coûts. Entre cortèges de véhicules de guerre, déploiement de centaines de militaires et de gendarmes au front, achat d’armes et de munitions… la facture des dépenses de sécurité est salée. Tenez, cette année, le budget alloué à a Défense est en hausse. Si en 2018 la part du budget de l’Etat destinée à la Défense s’élevait à 238,9 milliards de francs CFA dont 124,2 milliards pour renforcer la défense du territoire et 60,5 milliards pour la participation à la protection des personnes et des biens, pour cette année 2019, l’enveloppe a connu un bond important.

L’enveloppe est montée à 247,4 milliards de francs CFA avec entre poches de dépenses 129,5 milliards de francs destinés au renforcement de la défense du territoire et 61 milliards de francs pour la participation à la protection des personnes et des biens.

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