Convoqué au Tribunal criminel spécial (TCS) il y a deux semaines, Brice Zanga Bessouana a été placé sous mandat de détention provisoire (MDP).

L’homme avait échappé aux fourches caudines de la justice pendant environ six ans. Entre-temps, il a assumé de nouvelles responsabilités. Jusqu’à Yokadouma. Où il se croyait à l’abri des regards. La justice faisait pourtant son travail. C’est de cette localité forestière de la Région de l’Est que Brice Zanga Bessouana a été extirpé. Et jeté à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé. Le TCS lui reproche des faits présumés de détournement de deniers publics (DDP).

L'affaire ne fait que rebondir. Elle date de 2013. L’année au cours de laquelle l’actualité est marquée par des micmacs dans la manipulation des émoluments des personnels du ministère de la Défense entre 2013 et 2016. A cette époque, Brice Zanga Bessouana assumait les fonctions de chef service de la dépense à la trésorerie de Nkongsamba. Les fins limiers du TCS soupçonnent qu’en complicité présumée avec sa hiérarchie directe, aurait mis à sac la somme de 13,744 milliards pour le seul exercice 2013.

L'EX-TPG EN FUITE

A Nkongsamba, c’est un trio qui est soupçonné d’avoir agi dans ce dossier. Outre Brice Zanga Bessouana, l’on parle du chef de service des comptes mais aussi et surtout du trésorier payeur général (TPG) de l'époque, Jean Pierre Wahoum, devenu par la suite TPG à Bertoua. Si le chef de service des comptes est également en prison, le troisième larron est activement recherché. Convoqué au TCS pour répondre de ses faits et gestes en même temps que ses présumés complices, il a préféré prendre la poudre d’escampette. Mais le TCS a actionné ses leviers pour le retrouver dans les meilleurs délais.

Après Nkongsamba où il est soupçonné d’avoir délesté les caisses de l’Etat de fortes sommes d'argent entre 2013 et 2016, il a passé deux années à Bertoua. Après avoir perdu son poste de TPG làbas, il est redéployé à l'inspection nationale des services du Trésor en 2018. Informé de la réactivation du dossier qui l'accable, Jean Pierre Wahoum a choisi de fuir. Pendant que ses proches collaborateurs de l'époque sont aux arrêts. Aujourd’hui, avec l'incarcération de son receveur municipal, c'est la commune de Yokadouma qui est aux abois.