FELIX MOUMIE : VIE & ŒUVRE …
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Bien qu’il ne soit plus nécessaire de présenter Félix-Roland Moumié tellement le personnage est connu, il n’y a cependant pas eu, jusque-là, de livre biographique sur lui.

Cet essai vise à combler ce vide, et permet à quiconque s’intéresse à ce héros de l’indépendance du Cameroun et de l’Afrique, de disposer d’un écrit qui retrace sa vie, de sa naissance à son décès le 03 novembre 1960, suite à son empoisonnement par un agent des services secrets français à Genève quelques jours auparavant.
Et sur un plan personnel, c’est une grande satisfaction pour moi, car son épouse, Marthe Moumié, née Ekemeyong, fut une tante pour moi.

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Chapitre XVI :

Conférence de Félix Moumié à l’université de Khartoum au mois de juillet 1957.

A Khartoum, Moumié est coupé de toute information en provenance du Cameroun. Il décide d’introduire une demande à l’université pour donner une conférence. Il se propose d’expliquer aux jeunes Soudanais la lutte que le peuple camerounais menait pour son indépendance. L’université lui répond favorablement. Il déclare au cours de la conférence :

« Les Anglais nous ont déportés chez vous, croyant nous réduire au silence. Cette déportation avait en effet pour objectif de nous affaiblir. Mais, elle permet maintenant d’informer tout le continent africain de la situation qui prévaut au Cameroun ».

Après un court séjour au Soudan, Moumié est accepté en Egypte, et y émigre à la fin du mois de juillet 1957. En effet, il a, aussitôt arrivé à Khartoum, adressé au président Nasser une lettre dans laquelle il lui demande de l’accueillir. La réponse de ce dernier est à la fois enthousiaste et favorable.
Moumié en informe les autorités soudanaises. Celles-ci n’y trouvent pas d’inconvénient, d’autant que le gouvernement égyptien a envoyé des billets d’avion.
Arrivés sur place, Moumié et ses compagnons découvrent que le gouvernement égyptien leur a réservé une villa au quartier Zamalek, un des plus chics du Caire. Bien mieux, il a décidé leur faire bénéficier de l’aide financière mensuelle qu’il accorde aux réfugiés politiques des différents pays. Enfin, le gouvernement égyptien a attribué à Moumié un bureau au siège du Mouvement de la solidarité afro-asiatique soutenant les luttes de l’indépendance, qui regroupait entre autres, l’Ouganda, le Cameroun, l’Afrique du Sud, le Kenya, etc.
Du Caire, Moumié émigrera au Ghana et en Guinée, où il bénéficie du soutien de Kwamé Nkrumah et Sékou Touré.
Au mois de mars 1959, il se rend à New-York à la session spéciale de l’assemblée générale de l’ONU sur l’indépendance du Cameroun. Il milite pour une amnistie générale et inconditionnelle des Camerounais arrêtés et jetés en prison par le haut-commissaire de la République française Roland Pré, lors de la tuerie qu’il avait organisée au mois de mai 1955, à Yaoundé, à Douala, à Mbanga, à Nkongsamba, etc., dans l’espoir de briser la revendication de la réunification et de l’indépendance du Cameroun par la frange de la population acquise aux thèses de l’UPC. En vain. Il milite également pour des élections générales sous la supervision de l’ONU avant la levée de sa tutelle, c’est-à-dire la proclamation de l’indépendance.
En vain également.
Le gouvernement français ayant déjà jeté son dévolu sur Ahmadou Ahidjo et son équipe de politiciens, il redoutait, plus que tout, une élection dans la clarté, de peur de voir ses protégés déjà au pouvoir balayés. Moumié Félix perd ainsi la bataille de l’ONU.
Le 29 décembre 1959, c’est-à-dire à la veille de la proclamation de l’indépendance, il publie à Conakry en Guinée où il se trouve avec Ernest Ouandié et Abel Kingué, la déclaration suivante :

« …Le 1er janvier 1960, le peuple kamerunais verra se matérialiser l’idéal pour lequel, des années durant, il a tant lutté et souffert sous la conduite de l’Union des Populations du Cameroun, son âme immortelle. L’indépendance du Kamerun constitue une première victoire du Mouvement National sur les forces colonialistes et leurs agents locaux. (..) Le Kamerun est un territoire sous tutelle des Nations Unies et son indépendance aurait dû se réaliser en parfaite harmonie avec les buts fondamentaux assignés par la Charte à l’Organisation internationale (…) Douze années durant, l’UPC ne s’est pas écarté de cet objectif impératif au cours de ses multiples et patientes démarches politiques et diplomatiques. (…) A la veille de l’indépendance, le simple bon sens, la logique, le respect de la primauté des intérêts supérieurs du peuple kamerunais exigeaient que ce peuple eut l’opportunité de donner son opinion sur ceux entre les mains desquels il entendait placer les destinées de son pays une fois levée l’équivoque coloniale. L’organisation d’élections sous le contrôle des Nations Unies réclamées par la grande majorité des populations kamerunaises se fondait sur ces principes démocratiques élémentaires. Le 13 mars de cette année, les pressions imaginables et inimaginables des partenaires de l’OTAN aidant, il se trouva aux Nations Unies une majorité de délégations pour s’opposer à une demande des plus modérés et livrer ainsi notre peuple à la merci des mercenaires français. (…) Comme en Algérie, le gouvernement américain porte une lourde part de responsabilité dans la guerre qui n’ose pas dire son nom au Kamerun et qui fait tomber journellement d’innocents pa-triotes sous les balles de la soldatesque française. Qui osera désormais lever le petit doigt pour condamner la réplique du peuple kamerunais contraint, en désespoir de cause, de résister, les armes à la main ? Ce peuple est en état de légitime défense. L’indépendance dont il est question au Kamerun ne sera qu’une nouvelle forme de colonialisme qui exploitera désormais notre peuple par personnes interposées, par l’intermédiaire d’agents serviles choisis et imposés au peuple non en raison de leur dévouement à la cause de ce dernier, mais plutôt en fonction de la haine et du mépris dans lequel ils tiennent ce peuple. (…) Des éléments qui ont passé le plus clair de leur temps à prêter main forte aux colonialistes pour mâter le peuple vont-ils subitement lâcher leurs vieilles attaches et servir réellement les intérêts supérieurs de leur pays ? Nous serons, en tout cas, les derniers à le croire. (…) On se trouve au Kamerun en présence d’une véritable dictature personnelle. Il s’agit d’organiser en janvier prochain, un referendum sur la constitution du pays indépendant. Il s’agit d’un texte préparé de longue date par la France. (…) A partir de janvier prochain, le Kamerun jouira d’une indépendance nominale. Loin d’être un instrument indispensable au plein épanouissement du peuple, elle sera au contraire le carcan au moyen duquel les agents du colonialisme et de l’impérialisme continueront à le tenir prisonnier dans son propre pays.

Ayant participé à Accra, en 1959, à la Conférence des Peuples Africains organisée par Kwamé Nkrumah dans le but de réfléchir sur les moyens de mettre fin au colonialisme en Afrique, il fait la connaissance de Lumumba Patrice. Ce dernier l’invite à Léopoldville (Kinshasa), et, bien mieux, lui propose même de lui offrir des locaux pour y établir le siège de l’UPC en exil. Lorsque le 1er janvier 1960 l’indépendance est procla-mée à Yaoundé, Moumié Félix pour sa part forme le Gouvernement Provisoire de la République Kameru-naise, en abrégé, GPRK à Conakry.
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Avant-propos

Chapitre I :
Naissance, enfance et formation de Félix Moumié

Chapitre II :
Révolutionnaire précoce et école de médecine au Sénégal

Chapitre III :
Retour du Sénégal en 1948 et adhésion à ‘UPC

Chapitre IV :
Affectation dans le nord du Cameroun

Chapitre V :
La défaite électorale de 1952
à Foumban

Chapitre VI :
Retour au Nord-Cameroun

Chapitre VII :
Affectation à l’hôpital Laquintinie à Douala pour être tenu à l’œil par Roland Pré

Chapitre VIII :
Levée du 1er drapeau camerounais le 22 mai 1955 avec Ouandié Ernest

Chapitre IX :
La réaction violente de l’administration coloniale

Chapitre X :
La riposte non moins violente des Camerounais

Chapitre XI :
Couvre-feu décrété par Roland Pré à Douala

Chapitre XII :
Félix Moumié échappe à l’arrestation par la police coloniale

Chapitre XIII :
Exfiltration du Cameroun sous le nez et la barbe de la police coloniale à ses trousses

Chapitre XIV :
Expulsion de la « zone anglaise » et départ pour le Soudan

Chapitre XV :
Séjour au soudan de Félix Moumié et ses compagnons

Chapitre XVI :
Conférence de Félix Moumié à l’Université de Khatoum au mois de juillet 1957

Chapitre XVII :
L’offre de paix de Moumié Félix à Ahmadou Ahidjo en 1959

Chapitre XVIII :
Réponse négative d’Ahmadou Ahidjo aux propositions de paix de Félix Moumié

Chapitre XIX :
Félix Moumié échappe à l’arrestation par Mobutu à Léopoldville et décès à Genève le 03 novembre 1960

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