Droits humains : la France n’est ni le Venezuela ni le Cameroun !
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Droits humains : la France n’est ni le Venezuela ni le Cameroun ! :: CAMEROON

Il a fallu du temps, du papier et de l’encre. Et personne ne fera le procès au gouvernement français. Qui ne sait comment s’écrit un rapport officiel ! Il y a bien les « Non, la France ne peut pas dire ça. Non, enlevez ci mettez ça. Soyons plutôt parcimonieux à ce niveau… » Surtout que mon prof d’histoire-géo disait toujours que « le français est la langue diplomatique par excellence. » Sauf qu’il y a des sujets sur lesquelles aucune diplomatie n’est possible ! Tout un mois et 21 pages pour répondre aux petites accusations de la haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet demandant le 6 mars 2019 à « enquêter de manière approfondie « sur les violences policières commises pendant les manifestations des « gilets jaunes ». Plus qu’il n’en faut pour une thèse sur la défense et la sécurité nationales, n’est-ce pas ?

Le plus important c’est que la Macronie rejette tout en bloc ! Et je suis d’accord avec cette façon de rabattre le caquet à ces hauts fonctionnaires de New-York qui passent des journées à boire du mauvais café américain. Allez-vous promener ! Oui, les forces de l’ordre ont utilisé des bâtons de défense, des engins lanceurs d’eau, des grenades lacrymogènes, etc., bref, tout ce qu’il faut généralement pour neutraliser un serpent venimeux qui s’aventure à traverser le chemin. Car, en réalité, « bâtons de défense » n’est qu’un euphémisme pour amoindrir le terme moins subtil de gourdin. Un gendarme raconte début décembre que sa compagnie « a tiré à elle seule plus de 1000 grenades lacrymogènes, dont 250 tirs au fusil « multi coups » pour faire des tirs de barrage, une cinquantaine de grenades assourdissantes et 270 coups de « flash-ball ». Mince ! Autant qu’il en a fallu à la Chine pour mâter sur la place Tienanmen entre avril et juin 1989. « Nous étions 26 compagnies républicaines de sécurité et 23 escadrons de gendarmes mobiles », ajoute notre bidasse. Si ce n’est pas le débarquement de Normandie, ditesmoi. Au finish, 162 enquêtes judiciaires ouvertes.

Nuremberg ne fit pas mieux…

Pourtant, cet arsenal digne de la guerre des Six jours, assure le rapport, permet simplement « de maintenir une distance qui est garante d’un maximum de sécurité, tant pour les forces de l’ordre que pour les personnes qui leur font face, en évitant le contact direct et les blessures subséquentes. » Vous voyez la subtilité des…maux ! Allô, Edouard Philippe ! « J’aime beaucoup entendre les conseils du haut-commissaire mais je rappelle qu’en France on est dans un Etat de droit et que la République à la fin est la plus forte », se fâche le Pm français. Ce que j’ai l’impression d’entendre Atanga Nji ! « Il faut s’étonner tout de même de se retrouver cité dans une liste entre le Venezuela et Haïti où il y a eu des morts nombreux, à la suite de manifestations ». Là, c’est le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. Zut ! Le Cameroun est si loin de telles barbaries.

Pour finir, la France adosse sa thèse -je vous ai dit, c’en est une !- sur « un cadre légal applicable qui n’est plus celui de la « manifestation » mais de « l’attroupement ». Donc il ne s’agit plus de « manifestants, mais de participants à un attroupement violent et illégal ». Appréciez vous-mêmes le « glissement » sémantique. Sous d’autres cieux, l’on parlerait de « marches blanches » et de répression de la même couleur d’étoffe…

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