NORD-OUEST/SUD-OUEST : Les prises d’otages se multiplient
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Avec des modes opératoires différents les uns des autres, elles semblent stimuler l’appât du gain facile.

Elles constituent désormais un véritable trésor de guerre. Les prises d’otages dans les régions du Nord-ouest, du Sud-ouest sont devenues quasi-quotidiennes. A cause de l’insécurité qui prévaut dans cette partie du pays du fait des attaques des sécessionnistes de l’Etat fantôme d’Ambazonie, ces régions sont devenues des terreaux de différents rapts. Dans son dernier rapport, la Commission nationale des droits de l’Homme du Cameroun notait que les prises d’otages se sont imposées depuis 2017 comme une atteinte sérieuse au droit à la vie, à l’intégrité physique et morale des Camerounais.

Ayant fait leur lit dans les régions de l’Extrême-nord, du Nord, de l’Adamaoua et de l’Est avant leur extension au Nordouest et au Sud-ouest, les prises d’otages sont matérialisées par des enlèvements de personnes suivis de demandes de rançons qui, en cas d’insatisfaction, exposent les victimes à la mort. Selon les statistiques de la Commission, depuis 2017, au moins 5000 victimes de prises d’otages ont été recensées dans les régions sus citées. L'info claire et nette. Face à la résurgence de ce phénomène, indiquait la Commission, la réaction du gouvernement camerounais a consisté en la mise en oeuvre de stratégies de lutte qui ont abouti à la libération de centaines de victimes, l’interpellation et la poursuite des auteurs devant les juridictions.

Dans ce registre, des poursuites ont été engagées contre 177 personnes pour les faits d’arrestation et séquestration, d’enlèvements de mineurs avec fraude ou violence résultant de ces prises d’otages. Des condamnations ont été prononcées à l’encontre de 06 accusés et la peine la plus élevée était de trois ans d’emprisonnement. Selon l’Association Mboscuda, qui regroupe les Mbororos, une communauté de nomades, entre 2015 et 2018, les éleveurs camerounais de l’Adamaoua ont payé des rançons pour plus de 2 milliards FCFA aux preneurs d’otages. Ce phénomène de prises d’otages est d’autant plus préoccupant que même le président de la République, Paul Biya en a tiré la sonnette d’alarme le 31 décembre 2018, lors de son traditionnel message à la nation. «La sécurité étant la condition sine qua non de la paix civile et du progrès économique et social, elle devra avoir la priorité ».

«Si l’appel à déposer les armes que j’ai lancé aux entrepreneurs de guerre reste sans réponse, les forces de défense et de sécurité recevront instruction de les neutraliser. Je suis bien conscient en effet de la désolation que ces insurgés infligent aux populations de ces régions. Cette situation ne peut plus durer ».

L’on se souvient encore de la centaine d’élèves du collège presbytérien de Nkwen à Bamenda enlevés au mois de novembre 2018, puis libérés 48h après et retrouvés à Bafut, à une vingtaine de kilomètres de Bamenda. Mais curieusement pour ce cas, selon les témoignages du modérateur de l’église presbytérienne, les ravisseurs n’avaient pas demandé de rançon. « Ils n’ont rien demandé et nous n’avons versé aucune rançon, affirmait Samuel Fonki. Tout ce qu’ils voulaient, c’est que nous fermions l’école. Nous l’avons fait, et nous avons retrouvé les otages dans la dépendance de l’église de Bafut. Nous les avons ensuite ramenés à Bamenda. » Face à cette insécurité galopante, la vigilance des forces de sécurité est de mise.

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