Cameroun, Présidentielle 2018: Il y aura match !
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Cameroun, Présidentielle 2018: Il y aura match ! :: CAMEROON

C’est parti pour deux semaines de campagne électorale, à l’occasion de l’élection présidentielle 2018. Le moins que l’on puisse dire, après seulement deux journées d’opérations de charme en direction de quelque 6,5 millions d’électeurs (dont 18000 de la diaspora), c’est que tous les candidats ou presque tiennent à « mouiller le maillot » pour rafler la majorité des suffrages. Depuis le scrutin présidentiel de 1992, qui s’était soldé par la victoire in extremis de Paul Biya, le peuple camerounais n’a plus eu droit à une campagne aussi animée et structurée.

Programmes politiques, affiches et slogans de campagne, professions de foi, bus brandés à l’effigie des candidats…, c’est un véritable feu d’artifices qui se déploie sous nos yeux, achevant de consumer les préjugés nuisibles à la démocratie, selon lesquels les jeux sont faits et que la résignation doit être de mise. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) a certes de gros moyens, aussi bien humains, matériels que financiers, fruits de ses rapports par trop étroits avec l’administration publique, mais l’opposition n’y va pas en victime expiatoire.

Les adversaires du candidat du Rdpc, par l’intensité de leur activité en cette campagne électorale, vont amener celui-ci et ses lieutenants à ne pas s’asseoir sur des certitudes, à ne pas rester sur le nuage des victoires somme toute faciles de 1997, 2004 et 2011. Il y aura match, malgré les faiblesses d’un code électoral qu’on souhaite plus moderne et le jeu trouble de certains acteurs institutionnels, mus par la peur du lendemain et soucieux de conserver leurs avantages et privilèges indus.

Ne le perdons pas de vue. L’objectif premier de tout candidat à l’élection présidentielle c’est de l’emporter. Mais cette consultation électorale est également une tribune de rêve offerte aux postulants pour passer des messages, assurer leur visibilité et prendre date avec l’histoire. C’est une occasion, pour les soupirants à la fonction présidentielle, d’alimenter le levain de la citoyenneté, pour le gouvernement, de renforcer le socle de la construction démocratique, et partant, de raffermir la crédibilité d’un Etat sur la scène internationale. Sous ce prisme, tous les acteurs impliqués doivent avoir à cœur de relever le défi, pour ne pas avoir à la fin, le sentiment que cette élection a été une occasion manquée.

Cette campagne électorale aurait sans doute eu plus de panache, si elle se déroulait sans heurts dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, des régions confrontées depuis bientôt deux ans à une crise sociopolitique aussi tentaculaire que meurtrière. La position de votre journal a toujours été que le bulletin de vote est préférable à la balle, en référence à « The ballot or the bullet », expression que nous devons à l’Afro-Américain Malcom X. Autrement dit, le citoyen ou l’électeur-roi doit exprimer sa désapprobation ou son approbation à la politique menée par le pouvoir sortant par le bulletin de vote et non par les armes.

Mais la vie des Etats comme celle des êtres humains n’a jamais été un long fleuve tranquille. Ce qui compte, c’est la manière de capitaliser sur les hoquets de l’histoire. Au demeurant, il semble évident aujourd’hui que la présidentielle 2018 sera à deux tours. Le premier tour aura lieu le 7 octobre et les résultats seront connus 15 jours plus tard. Le second tour, c’est l’après-verdict des urnes. Il sera question pour le vainqueur de gagner aussi la paix. L’heureux élu devra donc ratisser au-delà de son camp, chez les vaincus, parmi ceux qui se sont abstenus ou encore chez les non-inscrits sur les listes électorales, pour triompher au second tour. Là se joue l’avenir du Cameroun.

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