FàŠTE DU TRAVAIL 2018 à€ BERTOUA : Les populations huent les employés d'ENEO
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Ce faisant, elles exprimaient leur ras-le-bol face aux coupures intempestives d’énergie électrique qu’elles subissent quotidiennement.

ABertoua, c’était le fait marquant du traditionnel défilé de la fête du travail. Certainement aussi la plus grosse humiliation jamais vécue par les employés d’Eneo, la société en charge de la distribution de l’énergie électrique dans notre pays. Dès l’annonce par le speaker de leur passage, une clameur traverse la place des fêtes de Bertoua, lieu des cérémonies. Même les autres travailleurs voulaient en découdre avec les employés d’Eneo : « Ce sont eux qui coupent l’énergie électrique dans la ville chaque jour, privant ainsi nos enfants de se concentrer sur leurs études. C’est le lieu de leur exprimer notre désapprobation devant les autorités publiques de la Région de l’Est. »

La froideur de ces autorités  au moment du passage des agents d’Eneo devant la tribune d’honneur démontre leur degré d’exécration face aux agissements d’une société qui a pris en otage les populations locales en les plongeant dans le noir absolu depuis près d’un an. Si les autorités ont agi avec beaucoup de retenue, ce n’est pas le cas de la foule. Elle a hué le passage les agents d’Eneo jusqu’au carrefour dit face à face, lieu de dislocation après le défilé. Au point que certains agents de cette société parlent de « l’humiliation de notre vie ».

VILLE-FANTÔME

La brouille entre les populations locales et la société Eneo provient des nombreux délestages qui affectent plus des trois-quarts de la Région de l’Est. A Bertoua notamment, il n’est pas facile d’exercer en toute sérénité ses activités car l’obscurité y a élu domicile. « Nous vivons désormais dans une ville dont la zone industrielle et le centre commercial sont sevrés d’énergie électrique tous les jours », observe « Bobby », un vendeur de téléphones portables à la gare routière de Bertoua.

« Depuis près d’un an, mes ventes ont drastiquement chuté de plus de deux-tiers », indique-t-il. Impossible également pour les industries basées dans cette partie de la ville d’exercer. Responsables des poissonneries, couturiers, menuisiers, coiffeurs et mécaniciens-automobiles subissent ces tortures. Cette année, à cause de l’oisiveté forcée dans laquelle Eneo les a plongés, ils n’ont pas pu faire des bonnes affaires à l’occasion de la fête du travail. Pis encore, certains se retrouvent devant la justice.

« Un des clients m’a porté plainte pour abus de confiance parque je n’ai pas livré son salon à manger à temps », rapporte en larmes Ruben A., menuiser au quartier Nkolbikon 2. Les enseignants voient leurs efforts noyés par ces coupures à répétitions : « A cette allure, les résultats des examens officiels de la prochaine session seront catastrophiques car les enfants ont de la peine à étudier. »

La liste des victimes du phénomène de « distribution fantomatique » de l’énergie électrique à Bertoua donne froid au dos. Même les services du gouverneur et de la préfecture du Lom et Djerem n’échappent pas à la guillotine d’Eneo. Ces autorités et leurs collaborateurs éprouvent toutes les difficultés à traiter les dossiers importants à eux soumis.

« Là où le bât blesse, c’est qu’Enéo ne communique pas avec « son aimable clientèle » sur les origines de ces défaillances », explique nerveux très embarrassé un chef d’entreprise prêt à fermer boutique au regard des nombreuses pertes qu’il a subit jusqu’ici.

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