Cameroun : Dénonciation du harcèlement des commerces sous le couvert d'inspection des établissements dangereux: La COMICODI interpelle Monsieur le Préfet du Département de la Mifi
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Cameroun : Dénonciation du harcèlement des commerces sous le couvert d'inspection des établissements dangereux: La COMICODI interpelle Monsieur le Préfet du Département de la Mifi :: CAMEROON

Depuis 2016, nous n’avons de cesse de recevoir des plaintes lourdes et pressantes des sociétés de commerce situées dans votre territoire de compétence. Ces plaintes sont devenues insupportables depuis le début de l’année, et un certain nombre de maisons pourtant sans reproches de tous les points de vue administratifs, fiscaux et règlementaires sont en passe de fermer tout court.

Monsieur le Préfet,

Sous le couvert de contrôle ou d’inspection des activités dangereuses, vous envoyez une horde de fonctionnaires affamés, mal payés, revanchards et corrompus sur le terrain pour arnaquer, presser, oppresser, intimider, menacer et parfois brutaliser et sceller les commerces. C’est inacceptable, c’est indécent, inapproprié et grave.

La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination attire votre attention sur les implications de cette démarche par ces temps délicats où le pays a besoin de tranquillité, de cohésion, d’assurance et par ailleurs de renforcement de son crédit international dans la perspective de la prochaine coupe des nations. Vous n’ignorez pas par ailleurs, que de nombreux investisseurs étrangers nous boycottent en se fondant sur la corruption de notre administration, sur le comportement des fonctionnaires, sur des lois et des dispositions règlementaires que l’on détourne pour tuer l’activité économique et décourager les bonnes initiatives.

Comment pouvez-vous menacer les quincailleries, les boutiques, les salons de coiffures, les petits magasins, bref les débrouillards, au nom du contrôle ou de l’inspection des entreprises dangereuses ? Ce sont les industries qui devraient être concernées et c’est tout. Pourquoi n’avez-vous jamais pris un arrêté pour fermer la grosse savonnerie qui se situe au cœur de la ville et qui a souillé toutes les eaux, fait exploser des maisons, déplacer les populations et entraîner des handicaps et des cancers pour certains citoyens ? CORRUPTION !

La Commission dénonce avec la dernière énergie et la plus grande des vigueurs, cette vendetta qui veut simplement détruire le maigre tissu économique qui reste encore à Bafoussam où aucune infrastructure publique (routes, éclairage, hygiène, santé) n’est plus digne de ce nom. Pourquoi voulez-vous nous conduire à la guerre civile en ruinant les gens, en les empêchant de nourrir leurs familles, d’envoyer leurs enfants à l’école ?

Trop c’est trop. IL faut cesser d’envoyer les agents affamés, mal payés et corrompus pour embêter les débrouillards. Construire un commerce est un immense sacrifice, une souffrance énorme, des jours et des nuits de privation de toute nature. NON, NON, NON, certains ne doivent pas travailler, pendant que d’autres prennent leurs plumes et signent des arrêtés et des décrets, pour arracher les maigres fruits légitimes de leur dur labeur. IL faut cesser d’embêter les gens, parce que poursuivre ce chemin, c’est faire de la subversion, c’est monter les populations contre les pouvoirs publics, le gouvernement, le Chef de l’Etat.

Les quincailleries, les débits de boissons, les poissonneries et les magasins de chaussures ne sont pas les entreprises d’activités dangereuses. IL faut chercher ailleurs, et y aller avec la force de la loi et non la loi de la force.

Nous avons consulté la liste des documents que vous exigez, et notre conclusion est simple : personne ni aucune structure ne peut les fournir, y compris vous-mêmes si vous étiez boutiquier, quincailler, promoteur de commerce. Cette liste est dressée à dessein pour encourager l’oppression, selon le principe : défaillant, donc payez ou négociez, et négociez ou fermez les portes. On va vous sceller et vous passerez à nos bureaux. Tous les jours, nous sommes inondées des mêmes plaintes, venant de partout. Comment voulez-vous qu’on travaille ainsi ? Comment voulez-vous que le pays avance ? Comment voulez-vous que les citoyens vous respectent ?

Monsieur le Préfet,

Le président avait un jour dit, au plus fort des années de braise et des villes mortes, nous citons, « le Cameroun est à construire et non à détruire ». Ce que vous faites avec cette oppression des commerces, c’est la destruction.

La Commission indépendante contre la corruption qui souhaite construire, suivre les paroles du président et défendre le droit, en protégeant les commerces et les travailleurs honnêtes, en luttant contre les abus et en souhaitant le bonheur de tous y compris des fonctionnaires et des agents de l’Etat, en appelle à votre sens de la responsabilité et à votre patriotisme pour mettre fin à cette campagne. Les objectifs, le moment et les buts sont mal choisis.

Assuré de votre compréhension, la Commission vous renouvèle sa sincère et fraternelle considération citoyenne./.

Le Président de la Commission

SHANDA TONME

Médiateur universel

Copie :

* Gouverneur de l’Ouest

* MINAT

* PRIMATURE

* SG/PRESICAM

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