Domaine portuaire : 55 familles déguerpies
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Après des mises en demeure et autres sensibilisations et appuis, elles ont vu leurs demeures détruites hier.

«Chambre  à louer.  »  La plaque, fixée à un poteau électrique non loin du parc à bois au lieu dit Essengue, a quelque chose d’ironique. Qui chercherait  à  habiter  un  « quartier » en cours de démolition ? Parce que c’est le cas de cet endroit, situé dans l’enceinte du port de Douala-Bonabéri. Ce mardi 16 janvier au petit matin, des engins se sont déployés dans le secteur, détruisant de nombreux domiciles. En fin de matinée, le tableau présentait des amas de tôles froissées, des chevrons, planches et autres déchets de bois  entassés çà et là,  des restes de poteaux en béton avec des fers apparents, des gravats de toutes sortes.

Et des populations dépitées. « Ils sont venus vers 4h », explique  une  habitante  d’Essengue, un seau de bouteilles de jus d’oseille sous le bras. Comme d’autres résidents, elle se  demande  où  aller.  «  Ils étaient installés ici de manière illégale », explique une source au Port autonome de Douala (Pad). En plus d’être dans le domaine Pad, ces familles occupaient l’emprise d’une route (3km de long et de 21m de large), dont  les travaux  de construction, d’éclairage public et d’adduction d’eau y relatifs sont imminents, selon le port.

Le projet, « d’une importance capitale et stratégique pour le développement de la zone portuaire aval », d’après une note d’information du Port autonome de Douala, permettra la sécurisation et la fluidification du trafic. Ainsi que le désengorgement des activités de ce coin du port qui abrite, entre autres, les bases logistiques des pays de l’hinterland que sont le Tchad et la Rca. A noter, le parc à bois adjacent a été en partie touché par l’opération de casse.

Samuel Ankaind, coiffeur, s’est installé à Essengue il y a une vingtaine d’années. Il ne cache pas sa contrariété après les démolitions de ce 16 janvier au matin. Quand on lui dit que son domicile était sur le terrain du port, il conteste, et attribue la propriété de l’espace au chef de canton.

L’homme reconnaît néanmoins qu’en décembre dernier, les populations installées sur l’emprise du tronçon routier susmentionné ont été invitées « à la sous-préfecture », où les familles ont reçu chacune 500 mille francs, comme appui à la réinstallation. La note d’information du Pad précise : « Elles ont ainsi reçu, selon la catégorie, une année de loyer, des moyens pour le déménagement, ainsi que pour la réinsertion scolaire de leur progéniture» .

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