Catastrophe D’Eséka : Les familles prennent les morgues d’assaut
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Alors que certains ont déjà retrouvé les dépouilles de leurs proches, d’autres n’ont toujours pas de nouvelles.

La cour de la morgue de l’hôpital central de Yaoundé grouille de monde ce lundi 24 octobre. Tristesse et consternation se dessinent sur les visages des uns et des autres. Devant la barrière qui entoure le pavillon de la morgue, des policiers sont en faction. Ils s’attèlent à maîtriser les familles qui sont toujours à la recherche de leurs proches, ayant pris le train 152 de Camrail vendredi dernier. Ici, la famille du bébé de huit mois dont la photo a fait le tour des réseaux sociaux est toujours à la recherche de leur sœur, mère de l’enfant.

«Nous étions toujours sans nouvelle de l’enfant. Ce n’est que tout à l’heure que son papa nous a rassurés que l’enfant est toujours interné à l’hôpital d’Eséka. Mais depuis, nous  sommes sans nouvelles de sa maman. Nous nous sommes rendus à l’hôpital général de Douala, mais ne l’avons pas retrouvé. Nous voici encore ici, (Hôpital central de Yaoundé, ndlr), où nous sommes toujours sans nouvelles d’elle camer.be», relate la sœur de la disparue. Comme cette famille, deux autres jeunes sont à la recherche de leur frère depuis samedi dernier.

«Lorsque nous avons appris que le train a déraillé, nous avons cherché à avoir les nouvelles de notre frère. Nous avons essayé de lui passer un coup de fil mais,  c’est une autre personne qui nous a répondu au bout du fil. Nous avons pu récupérer son téléphone mais nous ne savons pas où il se trouve, encore moins s’il est en vie ou pas. Nous avons déjà fait le tour de plusieurs morgues, j’ai même eu le courage d’aller regarder si son corps ne figurait pas parmi ceux non identifiés déposés à la morgue de l’hôpital central », raconte Nathalie T, proche d’une victime.

Identification

Sur le mur du pavillon de la morgue de l’hôpital central, un  communiqué signé du directeur de cet hôpital est affiché. Il renseigne les usagers sur la procédure d’identification des corps. Ici, les plus courageux sont autorisés à entrer à la morgue pour retrouver les corps de leurs proches. «À l’intérieur, les numéros sont attribués aux décédés. Lorsque vous reconnaissez le cadavre de votre proche, vous communiquez le numéro qui lui est attribué aux agents en service ici et ils vous demandent ce qui prouve que le corps vous appartient.

La preuve peut être soit une cicatrice, un vêtement ou un bijou. Lorsqu’il est prouvé que c’est votre corps, il vous est demandé sa carte nationale d’identité, son acte de naissance, une photo récente de lui ou son acte de mariage», explique un usager à la recherche d’un corps. Ici, les dépouilles sont progressivement remises aux ayant droits. «Si la famille est prête à retirer son corps, on leur demande trois personnes pour décharger et partir avec la dépouille. Si elle n’est pas prête, elle remplit les papiers qui l’autorisent à garder le corps. Sinon, nous avons déjà remis plusieurs corps aux familles», confie un responsable de l’hôpital central.

À la morgue de l’hôpital militaire sise au quartier Ekounou à Yaoundé, le dispositif est tout autre. Seule une poignée de personnes, toujours à la recherche de leurs proches disparus dans le train de vendredi dernier. Ces personnes attendent la publication de la deuxième liste des victimes. «Tous les corps qui sont ici sont identifiés. Nous avons reçu seize autres dimanche soir et nous allons afficher leurs noms d’ici quelques heures», renseigne un militaire en service à la morgue de l’hôpital militaire. Ici, apprend-on, les familles sont priées d’attendre l’instruction du chef de l’état pour entrer en possession des corps. «Nous ne remettons  encore aucun corps. Nous attendons encore les ordres du président de la République», confie une source.
 
Du reste, des nouvelles en provenance d’Eséka font état de ce que l’extraction des corps du site de la tragédie n’est toujours pas achevée. Des grues ont été mobilisées pour les besoins de la cause, après la survenue du drame.

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