Edgard Alain Mebe Ngo’o : « Nous allons tirer les leçons de ce qui s'est passé»
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Monsieur le ministre, vous avez conduit une  délégation  interministérielle à Eséka. Le conducteur vous a-t-il dit ce qui s’est passé?  
Je n'ai pas eu l'occasion de le voir.  En revanche, j'ai été informé de ce qu'il est sorti saint et sauf. Il était un peu traumatisé à un moment donné. Les responsables de Camrail avaient déjà organisé  son  audition,  mais  comme une enquête est en cours, il va être appelé à répondre à un certain nombre de questions.  

En  attendant,  quelles  mesures ont été prises jusqu’ici ?
Première mesure, nous avons demandé à  Camrail  de  mettre  tout  en  œuvre pour  relever  les  wagons  renversés. Ceci parce que nous avions la conviction qu’ils  contenaient  encore  des  personnes en vie et qu’il fallait les sauver. Cela a été fait. Nous avons également prescrit  au  préfet  de  sécuriser  tous les lieux de l’accident. En plus, nous avons demandé à ce que le lieu soit éclairé.  Avec le ministre de la Santé publique,  nous  avons  aussi prévu la mise en place d’une  équipe  psychosociale, pour réconforter les familles et  les  blessés.  Camrail  devait  aussi affréter un train spécial de Yaoundé jusqu'au lieu de l'accident pour transporter  tous  les  blessés  et  les  corps sans vie. Cela a été fait. Ils sont désormais dans les hôpitaux de Yaoundé et  de  Douala. Nous  avons demandé que l'autorité administrative en relation avec  Camrail  affine  les  statistiques. Car au départ de Yaoundé,  un manifeste a été établi avec la liste de tous les passagers. L'entreprise doit donc identifier les blessés et les dépouilles afin de pouvoir donner les informations aux familles.   

Quand le train pourra-t-il à nouveau  partir  de  Yaoundé  pour Douala ?
Camrail  a  démontré  qu'elle  est  une entreprise  citoyenne.  L'entreprise  a relevé tous les wagons tombés dans les  ravins  et  les  responsables  sont déterminés à rétablir au plus vite l’état des rails et donc de la circulation.  Une équipe technique de spécialistes vient de Paris pour renforcer le déroulement du travail. Ils n'ont pas donné de date mais pour plusieurs raisons et surtout dans  leur  intérêt,  le  rétablissement de la circulation devrait se faire dans les plus brefs délais.  Au courant de cette semaine sûrement.  

Qu’envisagez-vous de faire pour prévenir ce genre d’incident ?
Je  compte  tenir  une  réunion  dès  le début  de  la  semaine.  Avec  Camrail, nous allons faire un débriefing avec pour  objectif  de  prévenir et d'éviter que ce genre d'accident ne survienne plus.  Mais en matière de sécurité, le risque zéro n'existe pas. Comme il y a eu déraillement au Cameroun,  il y en a aussi ailleurs. Mais ce n'est pas une raison  pour  croiser  les  bras.    Nous allons tirer les  leçons de ce qui s'est passé.  

Monsieur le ministre, on se rappelle qu’à un moment donné vous avez  démenti  ce  déraillement…
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’avant 8h du matin, des rumeurs annonçant un déraillement se sont propagées dans les réseaux sociaux avec à l’appui les photos du déraillement de 2009. Au moment  où  je  tiens  ma  réunion  de crise dans mon cabinet à 11h, le responsable de Camrail qui était présent m’a fait part de cette rumeur et comme je devais intervenir en direct au poste national de la CRTV et que les assises devaient  être  sanctionnées  par  un communiqué,  ils  ont  souhaité  qu’un démenti soit apporté à cette rumeur infondée. Je leur ai demandé s’ils ont fait le round-up  de  tous leurs trains et  ils  ont  dit  que  tous  leurs  trains étaient  en  activité  normale.  Donc d’après eux, à cette heure de la journée, il  n’y  avait  pas  de  déraillement.  Par conséquent,  lorsque  j’interviens  au 13h, je rends compte des mesures arrêtées  et  j’apporte  un  démenti  aux rumeurs.  Mais  par  une  coïncidence fortuite  et  malheureuse  de  circonstances, il s’est fait que c’est précisément à 13h00 que le train a véritablement déraillé à Eséka.

Certains ont pensé que vous avez voulu  dissimuler  l’information…
Non. On ne peut pas cacher un déraillement. Ce que vous devez savoir c’esque les premières rumeurs du déraillement parlaient de l’axe de Ngaoundéré.  Donc, aussitôt  informé du  vrai déraillement, le président de la République a décidé de dépêcher à Eseka une délégation interministérielle sur place. Nous avons visité les sites de l’accident.

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