Accompagné d’une délégation constituée de Députés et de Chefs traditionnels, le président de l´assemblée nationale du Cameroun, l´honorable Cavaye Yeguié Djibril a paraphrasé le président Paul Biya en reprenant son célèbre "me voici donc à Douala ". C´était le 29 avril 2015 dernier à l’ouverture de la première session ordinaire du parlement de la Côte d´Ivoire.

" Me voici donc à Abidjan "

"Me voici à Douala, me voici donc à Douala" avait lancé le président Paul Biya depuis la place de l'Udeac aux populations de cette ville, en pleine ville morte en 1991. Ce que nombre d´observateurs avaient qualifié de "défi" lancé par l´homme du 6 novembre 1982 á ceux qui pensaient qu´il ne viendrait pas de si tôt dans cette ville qualifiée de frondeuse.

Voici que, paraphrasant ce dernier le 29 avril 2015 à Abidjan, le PAN Cavaye Yeguié Djibril a ouvert son discours devant l´assemblée nationale de Cote d´Ivoire en des termes presque similaires: "me voici donc à Abidjan". Au point où depuis lors, l´on se demande s´il y avait un défi et si oui, qui le PAN défiait-il?

L´intégralité du discours du PAN

Très Honorable Guillaume SORO, Président de l’Assemblée Nationale de la République de Côte Ivoire et Très Cher Frère ;

Honorables Députés, Chers Collègues et dignes représentants du peuple Ivoirien ;
Excellences ;
Mesdames et Messieurs,

Me voici donc à Abidjan,
la Perle des Lagunes, mosaïque des peuples et des civilisations.

Me voici donc à ABIDJAN !

J’en suis particulièrement heureux. Heureux de l’invitation qui m’a été adressée par mon homologue à l’occasion de la tenue de la première session ordinaire de votre chambre, pour l’année législative 2015. Heureux de l’opportunité qui m’est ainsi offerte de venir à la rencontre de mes collègues députés, du valeureux peuple ivoirien et de fouler une fois encore, la terre des ancêtres :
-AKAN,
-MANDE DU NORD ET DU SUD

La terre des ancêtres VOLTAÏQUE, et KROU.

Heureux enfin de la chaleur de l’accueil qui m’a été réservé et à la délégation qui m’accompagne. Un accueil chaleureux qui confirme à suffisance, la légendaire hospitalité de votre cher et beau pays.

Pour tout cela,
Monsieur le Président et très Cher frère,
Honorables députés et Chers Collègues,
Au nom de la délégation qui m’accompagne et à mon nom propre, je vous dis : ANITSE, Merci !

Permettez-moi à l’instant de vous présenter la délégation qui m’accompagne. Elle est constituée de parlementaires, membres du Groupe d’Amitié Côte d’Ivoire-Cameroun et de chefs traditionnels.

Au nombre des parlementaires, honneur aux dames, c’est avec plaisir que je vous présente :

l’honorable MEBANDE Brigitte, Secrétaire au Bureau de l’Assemblée nationale du Cameroun.

Ensuite l’honorable MVONDO ASSAM Bonaventure.

Enfin, l’honorable NGAHANE Isaac.

S’agissant des Chefs traditionnels, j’en suis un moi-même, je vous présente Sa Majesté, LOUGOUM MANA Alhadji MAHAMA, représentant le Grand-Nord du Cameroun.

Sa Majesté EFFA René Désiré, représentant, le Grand-Sud.

Enfin, Sa Majesté NJI TUMASANG, député à l’Assemblée nationale et chef traditionnel, représentant le Grand-Ouest du Cameroun.

Monsieur le Président et Très Cher frère,

Après votre historique et remarquable visite au Cameroun en Juin 2014, loin d’être un simple retour d’ascenseur, mon présent séjour à ABIDJAN, je le place sous le signe de la consolidation du réchauffement des relations interparlementaires entre nos deux institutions.

En effet, votre visite au Cameroun a ouvert la voie à de nouvelles perspectives dans les relations bilatérales entre nos deux pays, des relations qui étaient alors comme en hibernation depuis quelque temps. Ensemble, nous avons pris la ferme résolution, de faire éclore une aube nouvelle entre ABIDJAN et YAOUNDE, de rapprocher davantage les peuples ivoirien et camerounais, et de contribuer au raffermissement de la grande amitié qui lie si heureusement nos dirigeants, les deux frères, Chefs d’Etat, ALASSANE OUATTARA de Côte d’Ivoire et PAUL BIYA du Cameroun.

Cette résolution découle d’une commune conviction, fondée sur la nécessité de promouvoir et de densifier, plus que jamais à tous les niveaux, la coopération Sud-Sud en général, et la coopération interafricaine en particulier. Ceci, vous vous en doutez, constitue un impératif, si nous voulons réussir cette unité africaine et cette intégration des peuples que nous appelons de tous nos vœux.

Face aux défis de l’heure, s’agissant du développement économique, de la sécurité, de la stabilité de nos Etats ainsi que de la lutte contre le terrorisme et le banditisme transfrontaliers, aucun pays africain ne saurait aujourd’hui faire cavalier seul. Nous avons à cet effet, salué et apprécié la présence, aux côtés de ses pairs, du Président ALASSANE OUATTARA, à l’occasion du Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de la Commission du Golfe de Guinée (CGG), sur la Sûreté et la Sécurité Maritime dans le Golfe de Guinée, assises tenues à Yaoundé au Cameroun, les 24 et 25 juin 2013.

Tout comme nous avons également salué votre prise de position à la tribune de l’Assemblée nationale du Cameroun, le 11 juin 2014, concernant le combat que nous menons pour circonscrire la menace islamiste, celle de BOKO HARAM en particulier.

Vaincre BOKO HARAM, disiez-vous, n’est pas seulement une nécessité. C’est un devoir sacré pour la sauvegarde de nos valeurs d’humanité. Monsieur le Président, cette menace gronde à nos portes au Mali, au Nigeria, au Niger, au Tchad et au Cameroun. C’est un combat qui nous interpelle tous. Nous parlementaires, avons un rôle à jouer en plaidant tout au moins, pour une mobilisation effective de la communauté internationale dans toutes les instances interparlementaires. Je demeure convaincu que, sous notre commune impulsion, nous saurons obtenir cette mobilisation par une action concertée.

Je saisis du reste cette occasion, pour vous remercier pour le soutien fraternel et chaleureux de l’Etat de Côte d’Ivoire et de son peuple, que vous avez affirmé à Yaoundé, à l’endroit des Forces de Défense Camerounaises. Ceci marque déjà une prise de conscience, quant à la nécessité de nos peuples de rester solidaires les uns des autres.

Monsieur le Président et Très Cher frère,

Avant de clore mon propos, permettez-moi de saisir l’opportunité que m’offre cette tribune, pour adresser au peuple ivoirien, les fraternelles salutations du peuple Camerounais.

Je vous remercie