Discours de fin d'annee - Economie : Paul Biya fait du réchauffé
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Pour 2017, le président de la République n’a fait aucune grande annonce. Il s’est contenté de rappeler les projets lancés il y a près de trois ans, et dont la livraison devrait avoir lieu cette année.

Une chose est sûre, l’année 2017 a pris Paul Biya de court. Pas qu’il ne savait pas que le pays connaîtrait de grosses difficultés économiques (croissance en baisse, infrastructures en retard, énergie insuffisante, etc.), mais parce que finalement, le Président de la République n’a pas eu le temps de trouver (ou de créer) une annonce forte, une promesse pertinente, pour donner du goût à son allocution de fin d’année. Contrairement à son dernier discours (2015), au cours duquel il avait saisi l’opportunité de la baisse des prix du pétrole dans les marchés mondiaux pour annoncer une baisse des prix carburant à la pompe, en 2017, Paul Biya ne promet (ou ne voit) rien de nouveau dans le secteur de l’économie.

En tout cas, le Président de la République n’a rien annoncé. Si oui, que les projets prévus pour être livrés il y a un ou deux ans, seront finalement achevés. C’est le cas notamment dans le secteur de l’énergie, du Barrage hydroélectrique de Lom Pangar, des centrales de Memve’ele et de Mekin, dont le démarrage a été plusieurs fois reporté. C’est malheureusement aussi le cas de la Société nationale de transport d’électricité (Sonatrel) qui a pris beaucoup de retard à l’allumage.

A écouter le Président de la République dans son allocution de fin d’année, l’année économique 2017 est placée sous deux signes. L’énergie et le transport. Comme on l’a déjà vu dans l’énergie, on ne devrait également rien avoir de nouveau dans le transport. Si oui, que le Complexe industrialo-portuaire de Kribi, dont la première  phase (Port de Kribi) achevée depuis, devrait voir les premiers accostages de bateaux.

Ou que le ministère des Travaux publics devrait procéder à la construction et/ou la réhabilitation des routes détériorées progressivement à cause d’un manque d’entretien. Pour rappel, le programme d’entretien routier 2017 lancé en début de décembre 2016 prévoit la construction ou la réhabilitation de 5 672,27 km de routes, avec un budget global de plus de 38,175 milliards de FCfa.

Ajustement structurel

Pour un pays qui, en 2016, a organisé une conférence internationale sur les investissements, qui a accueilli le Conseil d’administration de l’Union postale universelle, et les ministres des Finances des pays de la zone Franc, on aurait attendu mieux du discours présidentiel de fin d’année. Mais les deux billets d’avions réservés par Christine Lagarde pour le Cameroun, et les près de sept jours cumulés passés dans notre pays (l’un des plus longs séjours d’un Directeur général du Fmi au Cameroun), permettent de comprendre pourquoi Paul Biya a été aussi avare en annonces.

La croissance est en baisse, et dans la sous-région Cemac, les performances économiques sont descendues à un niveau jamais atteint depuis 25 ans. Alors qu’à notre porte, frappe le Fmi, avec dans son sac, le souvenir de l’ajustement structurel, Paul Biya a sa solution. C’est peut-être là l’une de ses meilleures annonces.

« …nous avons l’obligation d’assainir la gestion de l’ensemble des économies de notre sous-région », a affirmé le Président de la République. Si on ne veut pas se permettre de douter des promesses de Paul Biya, il serait quand même intéressant de voir comment elle sera tenue, alors que le budget 2017 a été voté, et promulgué.

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