ESEKA : UNE VILLE CHARGEE D’HISTOIRES…
CAMEROUN :: SOCIETE

CAMEROUN :: ESEKA : UNE VILLE CHARGEE D’HISTOIRES… :: CAMEROON

Située dans le département du Nyong et Kéllé, la ville d’Eséka est considérée comme étant une ville chargée d’histoire et de symboles. Jadis appelée Hikoa Pondol en référence à la colline de Pondol, cette ville historique portera le nom d’Eséka, pendant la période pré- coloniale. Son histoire, racontée par un virtuose du rythme « Assiko » Jean Bikoko Alladin, de regretté mémoire, indique que l’histoire de la ville débute avec l’entrée en scène d’un certain Pondol, parti de Messondo, une bourgade située non loin de là.

Ce personnage considéré  comme le père de la ville y vivait seul avec pour uniques compagnons une vaste forêt dense, peuplée d’arbres et d’animaux. La solitude de ce Ndog bessol, exillé en sollitaire dans les profondeurs de la forêt s’estompera un matin, avec l’arrivée des explorateurs allemands alors qu’il allait, comme à l’accoutumée, muni d’une calebasse et vêtu d’un Bilar (sorte de cache-sexe), à la recherche de l’eau.

Les étrangers, non seulement sont impressionnés par son courage à résider tout seul dans une aussi vaste forêt, mais aussi émerveillés par l’humidité du climat. Ils s’y implanteront, et mettront sur pied une palmeraie dénommée Kokola, éponyme de leur chef, où Pondol sera employé. Aussi florissante que prospère, la plantation Kokola, du fait de ses merveilles, va susciter des convoitises et des jalousies, bien au-delà de Hikoa Pondol. Alléchés par cette manne, les Ndog Ndjè, une autre ethnie, en errance puisque chassée par les Eton de Bafia, viendront combattre, mais en vain, contre les Ndog Bessol, déjà bien implantés.

Tout ceci se passe au lendemain d’une cuisante défaite à Boga, actuellement Boumnyebel, face aux Ewondo, conduits par un certain Bayeg Ba Ngo Mbanga, redoutable personnage qui a disséminé les siens à travers la forêt. Dès lors vont suivre d’importants conflits entre les différents habittants. Battus et humiliés par les Ndog Bessol, les Ndog Ndjè vont, finalement, s’installer à Elanga, Song Kouang et Song Mayi Matip (où résidait le regretté Pondol. aux alentours de Hikoa Pondol.) La localité qui compte aujourd’hui près de 17 quartiers deviendra, plus tard, en 1933 Eséka, à la suite d’un arrêté daté du 24 décembre 1933.

La ville aujourd’hui vétuste a pourtant été au  centre des évènements historiques importants qui ont marqué tand bien que mal l’histoire politique du Cameroun. En 1952, c’est la ville d’Eséka qui avait abrité le deuxième congrès qui porta Felix-Roland Moumié, à la présidence d’un des premiers partis africains.

C’est aussi cette même ville qui a vu évoluer le leader nationaliste comme Ruben Um Nyobe (1913- 1958), figure emblématique de la lutte pour l’indépendance du Cameroun, né à Eog Makon, près de Éséka et Théodore Mayi Matip (1923- 1996), homme politique né et décédé à Éséka.

D’autre figures de référence tel que Benjamin Matip (1932-), écrivain né à Éséka, Marie-Claire Matip (1938-), première femme africaine à avoir publié un ouvrage, née à Eséka, et Jean Bikoko Alladin, artiste musicien et propulseur du rythme « Assiko » pour ne citer que ceux-là sont souvent cités pour évoquer les années glorieuses de la ville.

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

Camer.be sur tiktok

Vidéo de la semaine

évènement

Camer.be sur tiktok

Vidéo


L'actualité en vidéo