Débrayage : Une nouvelle grogne des ouvriers du Chantier naval industriel du Cameroun
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Débrayage : Une nouvelle grogne des ouvriers du Chantier naval industriel du Cameroun :: CAMEROON

À l’origine du mécontentement, certains points sur le volet social du plan de restructuration de la société, qui s’articule autour d’une réduction des effectifs.

Les ouvriers du Chantier naval et industriel du Cameroun (CNIC) ont commencé une nouvelle grève mercredi 12 octobre 2016. Cette fois-ci, ce ne sont pas les arriérés de salaires ou les indemnités de congés qui sont à l’origine du mécontentement ; mais plutôt, le volet social du plan de restructuration de la société qui s’articule autour d’une phase de réduction des effectifs. Sur le site, situé au quai des réparations navales à Douala, impossible pour le visiteur de franchir le portail sans montrer patte blanche.

Deux militaires, en faction sécurisent l'entrée dans une guérite en lieu et place de l’agence de sécurité habituelle. Ces hommes en tenue sont aussi là pour protéger, rassurer et dissuader. « Aujourd’hui est un particulier, les ouvriers sont en grève et nous ne pouvons pas vous laisser entrer. Demandez à votre hôte de venir vous chercher », lâche l’un d’entre eux. Bien qu’il soit difficile d’aller plus loin, l’on peut voir dans la vaste cour du CNIC des ouvriers habillés en « bleu de travail » et en équipements de protection individuelle comme un jour ordinaire. Ils ont cessé le travail aujourd'hui. Ils ne sont pas d’accord avec certains points du plan de restructuration de la société sur la période allant de 2015 à 2017, lequel a été élaboré avec l’accompagnement de la commission technique de réhabilitation des entreprises publiques.

Ils s’agit par exemple du passage indiquant que l’employeur s’engage à « saisir instamment la Société nationale des hydrocarbures (SNH) afin de présenter et plaider la situation des agents membres du fonds de solidarité du groupe SNH partant du fait de la réduction des effectifs dans le sens de l’allocation d’une prime ou d’une indemnité de fin de contrat », précise l’une des dispositions de l’article 3 du protocole d’accord.

Même si le Chantier naval promet de boucler dans les meilleurs délais le processus d’authentification et de vérification des diplômes en cours, les manifestants ne l’entendent pas de cette oreille. Ils estiment que tout ceci devait être conclu avant les licenciements pour motif économique. « La réduction des effectifs doit passer plutôt par les salariés qui détiennent de faux diplômes au lieu de s’attaquer à l’ensemble du personnel », suggère un ouvrier ayant requis l'anonymat, en souhaitant que l’entreprise lâche du lest et revoit certains aspects du protocole.

En face, le CNIC se réfugie derrière un silence assourdissant sur ce qui est en train de se passer dans l’enceinte de l’entreprise. Pas plus tard qu’ hier, Le Quotidien de l’Economie (LQE) a joint l’un des hauts cadre de la structure, lequel a refusé de se prononcer sur le sujet. Le plan de restructuration de la société dont le volet social s’articule autour d’une phase de réduction des effectifs concerne au moins 473 ouvriers sur les 740 travailleurs que compterait la société  offshore. Soit plus de la moitié du personnel.

Pour  parvenir à ses fins, la direction générale du CNIC propose à son personnel plusieurs pistes de solutions. Sur les critères de rupture à l’amiable des contrats de travail, une note d’information dont LQE a eu copie dévoile que les départs se feront conformément à la règlementation en vigueur et en combinaison avec la collectivité de l’entreprise. Autant dire que, les départs « volontaires » sur demande expresse et formelle doivent être déposés au plus tard le jeudi 13 octobre 2016, apprend-on.

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