Consommation : 100 milliards de FCfa par an pour du poisson
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Cette somme est dépensée chaque année par le Cameroun pour importer cet aliment très consommé par les Camerounais.

Le chiffre est si gros qu’il semble invraisemblable. Or, c’est bien cette somme, à en croire la Direction des pêches, de l’aquaculture et des Industries halieutiques du ministère de l’Elevage, des pêches et des Industries animales (Minepia) que le Cameroun dépense chaque année pour importer du poisson. 100 milliards de FCfa ! Ceci est inacceptable dans un pays qui dispose pourtant de potentialités naturelles favorables au développement de l’aquaculture. Le Cameroun dispose quand même d’un réseau hydrographique d’une superficie totale de 4. 000. 000 d’ha. Et, le Dr Emma Belal, directeur des pêches, de l’aquaculture et des industries halieutiques auMinepia enfonce le clou quand il nous apprend que « la production nationale au Cameroun est estimée à 180. 000 tonnes par an ».

Insuffisant pour satisfaire les besoins. Les 100milliards évoqués ici correspondent au 200. 000 tonnes de poissons que le Cameroun est contraint d’importer pour satisfaire la demande. Et même que, l’importance du poisson dans les ménages au Cameroun n’est plus à démontrer. Une étude menée par le Cirad, un centre spécialisé dans la recherche agronomique a démontré qu’ « au Cameroun, le poisson assure 44%des apports totaux en protéines animales des ménages ».

Problèmes et solutions

Cette situation est tellement préoccupante qu’elle a fait l’objet d’une conférence-débat organisée par l’Association Afrique France- Economie-Culture (Afec) mardi dernier à l’hôtel Hilton de Yaoundé. Qui n’a-t-on pas vu à cette assise ? Dr Taiga, le ministre des pêches s’est déplacé avec tous ses directeurs et ils ont débattus avec des experts venus aussi bien du Cameroun que de plusieurs pays étrangers. Tout ce monde s’est accordé sur le fait que, pour renverser la tendance, le Cameroun doit mettre un accent sur l’aquaculture.

Le Pr Tomedi Eyango, directeur de l’Institut des Sciences halieutiques de l’Université de Douala semble avoir décelé la problème. L’experte nous apprend que depuis l’introduction de l’aquaculture au Cameroun, « elle s’est limitée à la mise en place de quelques stations aquacoles d’expérimentation et de vulgarisation de la pisciculture paysanne ». Visiblement, les quelques centres de formation de techniciens de Jakiri, Foumban, Maroua ; l’Ecole nationale des Eaux et forets de Mbalmayo, l’Institut des techniques agricoles de Dschang n’ont pas beaucoup fait avancer les choses, puisque la ressource humaine a été négligée.

Tenez ! Au total, moins de 30 étudiants s’intéressant directement à la pisciculture sont formés chaque année, alors que, seulement 150 techniciens sont formés chaque année (source : Université de Douala). D’ailleurs, le Dr Emma Belal reconnait que le Cameroun a mal à son aquaculture à cause de l’insuffisance de formation et de financement. Mais, ce ne sont pas les problèmes relevés ici qui vont faire baisser les bras à ceux qui, friands de poissons, sont prêts à se jeter à l’eau. D’aune part, le Dr Taiga, par exemple, a pris l’engagement d’apporter tout ce qu’il faudra pour relancer cette filière au Cameroun. D’autre part, les experts qui étaient présents à la conférence-débat organisée par l’Afec ont promis de se mettre ensemble pour assurer cette relance. « Les politiques doivent être adaptées et différentiées selon les types de piscicultures promues », a conseillé le Dr Olivier Mikolasek du  Cirad.

© Le Jour : Ateba Biwolé

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