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© AFRIKSURSEINE : Romancier et Ecrivain Calvin DJOUARI
- 29 Jun 2025 11:10:08
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FRANCE :: LA REPUBLIQUE PRISE EN OTAGE PAR LES TRIBUS QUI SE VEULENT SUPERIEURES
Le tribalisme d’État : une réalité enracinée
Par-delà les illusions du vivre-ensemble, la réalité ethno-politique du Cameroun révèle des fractures profondes que l’on ne peut plus ignorer. Le Cameroun, riche de plus de 300 ethnies, peine à traduire cette diversité en équilibre politique. L’idéal républicain tant vanté par ce « triangle équilatéral » évoqué par le professeur Roger Gabriel Lep semble être en cours de valorisation. Dans les faits, la répartition du pouvoir tourne autour d’un cercle restreint de groupes privilégiés : les Nordistes, souvent portés par l’influence peule ; les Sudistes, avec les Boulous comme figure de proue ; puis les Bamilékés, parfois relayés par certains Anglophones, notamment les Bakweris. Ce schéma se reproduit, s’installe, et marginalise silencieusement d’autres communautés. À force de répétitions, ce mécanisme de domination ethnique est devenu structurel. On en vient à considérer certaines tribus comme « centrales » et d’autres comme périphériques, voire insignifiantes. Chaque nomination, chaque poste stratégique, chaque fauteuil d’ambassade ou de ministère devient un objet de lecture ethnique. Le Cameroun semble vivre au rythme d’un tribalisme d’État institutionnalisé, où certaines élites – notamment peules – gouvernent en vase clos, au mépris de la pluralité nationale. Les récents départs de figures comme Issa Tchiroma ou Hadja Haoua en sont les derniers symboles : derrière leur engagement politique se cache un système de vassalisation des ethnies non-peules du Grand Nord.
L’oubli des autres Camerounais
Et les autres ? Que fait-on des Bassas, des Ewondos, des Doualas, des Yabassis, des Bamouns, des Tikars, des Fali, des Baboutés, des Bayas, des Moundangs, des Kirdis, et tant d’autres comme les pygmées avec Inna qui s’est affirmé ces derniers mois dans l’actualité sociale ? Ces peuples, pourtant bâtisseurs de la nation, se retrouvent souvent relégués à des rôles subalternes. La frustration monte, l’injustice s’enracine. Le Cameroun est pourtant un pays grand et complexe, façonné par les efforts quotidiens de tous ses enfants. Aucun groupe ne peut légitimement s’arroger la propriété exclusive du destin national. Au cœur de cette mécanique se glisse une stratégie politique bien rodée : l’instrumentalisation du tribalisme à des fins de pouvoir. Des partis comme le MRC, le FSNC ou l’UNDP deviennent, tour à tour, les victimes d’une ethnicisation. On choisit de les diviser, de les contrôler, de les asservir, pour prolonger un règne qui semble vouloir échapper à toute logique démocratique. Cette logique est dangereuse. Elle crée une fatigue civique et un sentiment de dépossession qui pourrait bien servir d’ouverture à des puissances extérieures, prêtes à exploiter nos divisions.
Sortir du piège : vers une refondation nationale
Le Cameroun traverse une période charnière. Plus de quarante ans de gestion autoritaire ont creusé un vide idéologique et générationnel. L’avenir ne peut se bâtir ni sur la reproduction des élites actuelles, ni sur le repli identitaire. Il est temps d’imaginer un autre Cameroun, où la compétence, l’éthique, la jeunesse et l’inclusivité remplacent les critères de sang, d’ethnie ou de fidélité servile. Une nation ne se construit pas sur les exclusions, mais sur l’équité et la justice.Il est temps de sortir de l’ombre. Le Cameroun ne peut plus se permettre de fonctionner comme un royaume ethnique, distribuant le pouvoir comme un héritage dynastique. Il est urgent de restaurer la République, non comme un mot sur du papier, mais comme une réalité vécue. Les jeunes générations doivent porter cette exigence de refondation. Et ceux qui, hier, ont profité du système, doivent comprendre que « toute chose a une fin. La nation camerounaise ne survivra que si elle devient un véritable projet collectif. Pas une juxtaposition de tribus en compétition, mais une mosaïque réconciliée, unie par le destin, guidée par l’espoir.
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