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© Correspondance de : Joselin Paulin Ouambo Ouambo
- 25 Dec 2020 00:00:00
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Le système éducatif Camerounais prône la médiocrité ! :: CAMEROON
Le constat selon lequel l’intelligence des Camerounais baisse avec le temps est-il justifié ! je me suis permis une réflexion y relative en observant les pratiques sociales au Cameroun et surtout après des échanges avec des étudiants des Universités publiques au Cameroun. Si l’on dit que la jeunesse est le fer de lance de la nation, j’ai toujours pensé que les élèves et étudiants devraient en être les mascottes, mais seulement, quand on regarde particulièrement ces derniers se comporter au quotidien on est en droit de se poser certaines questions notamment sur la formation de leurs encadreurs, le contenu des programmes, les conditions de leur formation même, en gros sur le système qui soutient leur cursus académique aujourd’hui. Je partirai d’une expérience personnelle pour montrer que le système éducatif dans lequel nous sommes est une forme de grand banditisme qui ne dit pas son nom.
Plus jeune j’entendais souvent dans des discussions dire qu’un tel est hyper diplômé mais ne trouvait pas du travail ou encore que celui-ci pour subvenir à ses besoins existentiels était obligé d’exercer des activités comme (moto-taxi, vente à la sauvette) qui ne nécessitaient pas forcément de passer autant d’années à l’université, il a fallu que je m’inscrive à l’Université de Douala en occurrence pour relativiser cet aphorisme et comprendre la supercherie. Le commun des Camerounais est loin de s’imaginer qu’il est très facile dans la nomenclature éducative actuelle d’être diplômé mais resté vide de toute substance critique, de discernement ou encore pour parler comme monsieur Cabral Libii on peut même « faire un décompte très brillant des années d’études mais faire montre d’une criarde inconsistance substantielle ».
C’est ahurissant le laxisme qui existe dans certaines facultés : entre une cellule informatique qui ne fonctionne que partiellement, les enseignants totalement démotivés qui pour la majorité pensent faire une faveur aux étudiants en faisant ce pour quoi ils sont payés (même s’il faut reconnaitre que leurs conditions de travail ne sont pas enviables), un nombre pléthorique des étudiants qui ne permet pas de prendre les cours sereinement, un contenu souvent extraverti et inadéquat pour notre contexte, des programmes mystifiés un peu plus pour désorienter les apprenants, une légèreté sans pareille dans l’organisation des évaluations … entre tout ceci on ne s’y retrouve plus ! tout porte à croire que le Cameroun a un système de scolarisation et non un système d’éducation.
Dans ce système de scolarisation, la tricherie est encouragée ou du moins n’est pas véritablement combattue, le but de tout ceci étant de fabriquer des nuls et des ignorants qui n’auront pour priorités que des futilités. Alors que dans un système d’éducation on devrait susciter chez les apprenants la capacité de raisonnement, le sens critique, le doute permanent et la remise en question même du système prédateur.
Dans ce contexte, pas étonnant qu’aucune université Camerounaise ne figure dans le classement UniRank 2020 « moteur de recherche et répertoire international de l’enseignement supérieur qui note les universités et collèges accrédités dans le monde » des 200 meilleures Universités Africaines.
La refondation est inéluctable !
L’État est au cœur du système éducatif et à ce titre il est détenteur de certaines prérogatives notamment : définir et encadrer la politique de l’enseignement, arrêter les programmes et les manuels scolaires officiels, assurer le contrôle de la conformité des établissements et instituts privées… au regard de nombreuses déviances qui subsistent et persistent dans le système Camerounais aujourd’hui, peut-on à juste titre dire que l’État du Cameroun a une vision claire pour l’éducation de sa jeunesse ! si l’on s’en tient au niveau actuel de l’immense majorité de la jeunesse scolarisée on est en droit d’en douter ! Dans le processus de refondation de l’État Cameroun, le système éducatif devra occuper une place primordiale, celui actuel réduit « l’éducation » à la quête du travail, poste administratif et au-dessus de tout abrouti les masses au profit d’un pouvoir moribond et sans réel projet pour sa jeunesse.
Tout se passe comme si l’objectif prioritaire était de vider l’apprenant de toute substance susceptible de lui permettre de raisonner par lui-même par ricochet délivré de l’esprit de soumission attribut inaliénable à chaque humain, très peu d’apprenants parviennent à y échapper tel le cadre aliénant est structuré et fort.
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