11 psychiatres pour 25 millions d'habitants
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Au ministère de la Santé publique, des dispositions sont prises, mais les besoins d'investissements dans la santé mentale demeurent.

Suite à la tuerie de sept enfants dans une école à Kumba, le 24 octobre 2020, des proches et parents de ces enfants ont été traumatisés. Selon des sources concordantes, un parent ayant perdu quatre enfants dans ce drame a trouvé la mort. Pour limiter les dégâts, le 27 octobre 2020, le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie a dépêché une équipe de prise en charge à Kumba. L’objectif était d’apporter une aide psychologique et des soins curatifs aux victimes et aux familles des enfants décédés ou blessés.

Concernant la crise sanitaire liée à la Covid-19, un call center pour l’assistance a été mis en place le 13 octobre 2020 pour aider la population à gérer le stress lié à cette maladie. Le numéro 1511 répond uniquement aux besoins de santé mentale.

Des dispositions sont également prises au ministère de la Santé publique pour améliorer le bien-être des populations. Sousdirecteur de la santé mentale au ministère, le Dr Laure Menguene l’atteste : « La santé physique et mentale est une priorité au ministère de la Santé publique. Le rôle du Minsante est de veiller sur le bien-être tant physique que mental des populations ».

A cet effet, une politique a été mise sur pied. Les axes de prise en charge ont été définis. Il y a, d'abord un guide national simplifié en santé mentale: « Dans ce guide on retrouve 11 à 12 pathologies les plus rencontrées dans notre milieu, entre autres: la dépression, les troubles psychotiques, accès maniaque du trouble bipolaire, consommation de substances psychoactive ».

Des solutions y sont apportées. « A l'intérieur il y a des algorithmes de prise en charge, parce que dans la stratégie nationale, il est question d'offrir des soins de qualité en santé mentale », explique la psychiatre. Ce guide est également conçu pour le personnel non spécialisé comme les médecins, les aides-soignants, vu qu'il y a un gap en spécialistes à combler.

Selon le Dr Laure Menguene, l’on retrouve seulement 11 psychiatres sur toute l’étendue du territoire national et près d’une centaine de psychologues cliniciens absents dans les formations sanitaires. Aussi lance-t-elle cet appel: « Nous profitons pour faire le plaidoyer pour que ce personnel formé pour assurer le bien-être mental soit dispatché dans des formations sanitaires, car c’est dans ces formations qu’on retrouve des populations qui souffrent de plusieurs traumatismes ».

En ce qui concerne le budget alloué à ce département, le sous-directeur affirme qu’un effort est fourni, mais elle souligne qu’il reste à faire: « Insuffisance ne veut pas dire absence. Nous reconnaissons que beaucoup de choses sont faites, mais il y a un gap à combler. La santé mentale est encore le parent pauvre de la santé. Il faudrait qu’il y ait plus d’investissements dans ce sens ».

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