Les militants du Mrc en colère au commissariat à Yaoundé.
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CAMEROUN :: Les militants du Mrc en colère au commissariat à Yaoundé. :: CAMEROON

Ils dénoncent leur maintien en détention alors que le délai de la garde à vue administrative de 15 jours est dépassé. Sur les 556 personnes interpellées dans plusieurs villes seules 105 ont été libérées.

Les militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), détenus au commissariat central N°1 de Yaoundé ont manifesté leur colère hier 8 octobre 2020. « Nos clients otages au commissariat central n° 1 ont observé un mouvement d’humeur ce matin en refusant de répondre à l’appel de leurs geôliers. Ils protestaient ainsi contre leur maintien en détention après épuisement de la durée de la garde à vue administrative de 15 jours », explique Me Hyppolite Meli, avocat et président du Collectif « Sylvain Souop ». Ce collectif d’avocats est chargé de défendre les militants du Mrc interpellés dans le cadre des manifestations dites « pacifiques », organisées le 22 septembre 2020 dans plusieurs villes camerounaises.

Au commissariat central n° de Yaoundé, 17 militants du Mrc en fin de garde –à vue administrative sont encore détenus. Pour les avocats du Collectif Sylvain Souop, la situation judiciaire de ces militants reste floue. « Il ne s’agit plus d’une garde à vue mais il s’agit des citoyens Camerounais qui sont maintenus en otage entre les mains des autorités policières. En plaçant ces personnes en garde à vue administrative, il y a eu violation de leurs droits parce que cette mesure ne s’applique que pour les bandits de grand chemin », explique l’avocat.

Deux cadres du Mrc, détenus au secrétariat d’Etat à la défense chargé de la gendarmerie nationale, se trouvent dans la même situation. Alain Fogue, le trésorier national du Mrc et de Bibou Nissack, porte-parole de Maurice Kamto sont encore détenus, alors que leur garde à vue administrative s’est épuise le 7 octobre 2020. Sur un total de 134 manifestants interpellés le 22 septembre 2020 à Yaoundé, seuls 58 étaient libres à la date du 6 octobre 2020. Selon le collectif d’avocats, 85 personnes ont été interpellées à Bafoussam et sept ont été libérées.

A Douala sur les 335 arrestations, 39 manifestants ont été libérés. Les militants ont également été interpellés dans les villes de Bafang, Dschang et Nkonsgsamba soit un total de 556 personnes arrêtées le 22 septembre 2020. A ce jour, seuls 105 manifestants ont été libérés. Les militants du Mrc interpellés dans le cadre de la marche « pacifique » du 22 septembre 2020 sont en détention dans 29 unités de police et de gendarmerie.

Cette semaine qui s’achève le Collectif d’avocats a également saisi par une requête le président du tribunal de première instance de Yaoundé Centre administratif sur la situation de Maurice Kamto, le président du Mrc, séquestré à son domicile depuis le 17 septembre 2020 par les policiers et gendarmes. La requête des avocats qui demande la suspension de cette mesure qui n’a toujours pas été notifiée a été annulée. La conséquence du rejet est que le président du Mrc reste placé sous surveillance policière à son domicile avec les membres de sa famille. Ils ne jouissent pas de leur liberté d’aller et venir.

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