Droits de l'homme : Au pays des 600 prisonniers politiques
CAMEROUN :: POLITIQUE

Cameroun :: Droits De L'homme : Au Pays Des 600 Prisonniers Politiques :: Cameroon

Interpellés autour du 22 septembre dernier, ils sont encore détenus à ce jour.

Ils l'ont encore fait. Le 22 septembre dernier, les policiers camerounais, comme c'était déjà le cas lors des marches pacifiques de janvier et juin 2019, ont interpellé et jeté en prison un nombre important de personnes. Et comme les fois précédentes aussi, certaines de ces personnes ont été arrêtées alors qu'elles ne participaient à aucune manifestation. "Je vous signale que plus de 600 personnes ont été arrêtées.

Quand on dit insurrection, le Pr Alain Fogue qui est le trésorier national du MRC a été arrêté la veille. Ce que les gens ne savent pas c'est qu'il a été arrêté alors qu'il a été appelé par une autorité faisant parti des forces de maintien de l'ordre pour venir calmer une tension qui avait court devant ma résidence", a déclaré Maurice Kamto dans une interview qu'il a accordée hier à RFI. Il a évoqué également le cas de militants de son parti arrêtés et brutalisés la veille de la marche annoncée, mais aussi le cas de son porte-parole encore en détention. "Olivier Bibou Nissack, conseiller du président national du MRC , mon porteparole a été arrêté chez lui à son domicile devant son épouse et ses enfants. Il ne marchait pas, il n'était pas dans la rue.

On ne peut là aussi, parler de violation de quelque loi que ce soit et encore moins d'insurrection. De plus , on ne peut pas dire qu'il n'ya pas eu de marches le 22 septembre comme le dit le gouvernement et en même temps reconnaître qu'on a arrêté 600 personnes", a-t-il dit. Dans la soirée du 23 septembre, le Collectif d’avocats « Sylvain Souop », recensait 593 personnes interpellées. A en croire Me Hyppolite Meli, le président de ce collectif d’avocats, 28 autres personnes ont été interpellées. Ces arrestations ont eu lieu entre mercredi et jeudi dans les villes de Bafang, Dschang et Bafoussam. Parmi les personnes nouvellement interpellées, il y a Me Jean Jacques Kengne, avocat au barreau du Cameroun. Selon le collectif, cet avocat a été arrêté à Bafoussam. Il a été libéré ce week-end. Entre mercredi 23 septembre jusqu’à 24 septembre 2020, le Collectif d’avocats « me Sylvain Souop » dit avoir recensé au total 619 militants détenus de manière « arbitraire » dans les commissariats et brigades.

« A la date de manifestation le 23 septembre 2020, nos équipes ont observé la forte présence d’hommes en tenue armés dans les principaux carrefours et artères des villes couvertes, et le renforcement de la logistique policière et militaire. Malgré l’absence de toute possibilité de trouble à l’ordre public de nombreux manifestants ont subi des brutalités. D’autres manifestants ont essuyé des tirs de balles ayant occasionné de nombreux blessés » « Nous dénonçons les traitements humiliants, inhumains et dégradants infligés aux manifestants pacifiques en plein exercice de leur droit constitutionnel, et appelle les autorités administratives et policières au respect scrupuleux des droits des manifestants pacifiques actuellement placés en situation irrégulière dans les centres d’internement », relève le rapport du Collectif d’avocats chargé d’assurer la défense des militants interpellés.

Dans une tribune publiée hier dans ces colonnes, Jean Michel Nintcheu, député du Sdf, s'est également insurgé contre ces arrestations. "Depuis près d'une semaine, les Camerounais sont témoins de la séquestration arbitraire, illégale avec des engins de guerre du Prof. Maurice Kamto ainsi que de la résurgence de la barbarie d'État sans commune mesure - relevant d'une autre époque qu'on croyait révolue - contre plusieurs centaines de compatriotes qui sont embastillés, maltraités et torturés en violation de toutes les règles de droit", écrivait-il.

Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE

Les + récents

partenaire

canal de vie

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo