RDPC : investitures à coût d’argent, démocratie où es-tu ?
CAMEROUN :: POLITIQUE

CAMEROUN :: RDPC : investitures à coût d’argent, démocratie où es-tu ? :: CAMEROON

Le conseiller municipal de la commune d’arrondissement de Yaoundé Vie s’insurge contre la « vente aux enchères » des candidatures qui semble être instaurée en règle au sein de son parti politique, le RDPC.

« C’est vrai que ces détourneurs de fonds publics et ses corrupteurs des masses y viennent toujours. Ils y viennent pour corrompre sans honte ni pudeur les populations et les militants avec leurs billets de banque, leurs vins frelatés, leurs pains rassis et leurs boites de sardines avariées. »

J ’ai été temporairement exclu du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais. Cela ne m’empêchera pas d’en parler, surtout quand des militants m’interpellent pour que je partage leur courroux. Oui ! Je partage la colère et la déception des militants du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais dans la Mbam-et-Inoubou, la Mefou-et-Afamba, le Mayo-Sava, le Wouri, le Lom-et-Djerem et dans plusieurs sections du Rdpc à travers la République, c’est une grogne sourde. Malheureusement, personne n’en fait cas de manière sérieuse, occupés qu’ils sont à se ruer sur les élucubrations d’un illuminé qui prédit l’apocalypse au Cameroun le 22 septembre 2020.

Je n’approuve pas ce projet du professeur Maurice Kamto et je le désapprouverai partout où besoin sera. Mais en quoi cet appel à l’insurrection du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun est-il plus nocif que l’insurrection que les fonctionnaires du RDPC organisent et planifient au sein du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais ? Si cette formule des investitures, par laquelle les militants par décrets du RDPC ont galvaudé et saboté les idéaux de démocratie prônés par le président-fondateur n’est pas un appel à l’insurrection des militants du RDPC, c’est donc quoi l’autre projet ?

Les investitures OU les investissements des corrompus

Un journal de la place a titré et révélé en début de semaine dernière qu’une nuée de mallettes d’argent obscurcissait le ciel des investitures des candidats du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais. C’était pour nous annoncer que la météo n’était pas bonne de ce côté-là. On apprend que les membres des commissions chargées de constituer les listes des candidats du RDPC pour l’élection des conseillers régionaux du 06 décembre 2020, ont platement ignoré les militants du parti identifiés comme tels par leur engagement.

Seuls les « investisseurs », ces militants sans galons et sans troupes, vomis et honnis par la base, ont eu la préférence des éminences du comité central. Ainsi, ne seront investis que ceux qui auront investi. Et encore, ceux qui auront investi plus que les autres concurrents, dans cette vente aux enchères à laquelle est soumis le RDPC ces dernières années. Nous avons des informations qui nous donnent des larmes aux yeux, nous les soldats du RDPC, qui attestent que les commissions d’investiture ont été une grande foire, un grand marché où les places se sont vendues aux plus offrants.

Quels crédits pourra-t-on donner à ces « investisseurs », qui auront mis de leurs fortunes constituées grâce aux rapines sur les deniers publics pour être conseillers régionaux ici et là ? Les militants du RDPC, en particulier et les populations des 10 régions en général ne sont pas dupes. Ils ont vu leurs espoirs s’envoler lors des opérations d’investitures, quand voltigeaient, tels des papillons en automne, des mallettes de billets de banque au-dessus des Commissions d’investitures. Ils savent qu’avec ce vol d’enveloppes, ce sont leurs espoirs d’avoir des représentants dignes et recommandables qui s’envolaient.

Les populations ont compris que les vrais militants, ceux qu’ils connaissent et apprécient pour leur engagement franc et désintéressé derrière le président national ont été supplantés par des « investisseurs ». Ces hommes d’affaires, qui traînent de nuit comme de jour dans les allées du Comité central à Yaoundé, cherchant qui vendre, qui acheter ; cherchant quoi vendre, quoi acheter dans ce vaste marché aux puces qu’est devenu le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais.

« C’est la faim qui justifie les moyens »

Autant que moi, le rebelle puni pour indiscipline, un député du Mbam-et-Inoubou n’a pas voulu s’étouffer dans sa colère après ce qui se serait passé dans ce département. Comme on dit au quartier, les membres de la Commission des investitures commis par la hiérarchie du parti ont fait fort de ce côté-là. Entre concussions, corruptions, conspirations, condescendances et conneries, les opérations d’investitures dans le Mbam-et-Inoubou auront été une vraie tragédie dans le département. Et pas que là-bas. Ce camarade fait revenir dans ma mémoire le chahut que j’avais provoqué dans le parti et m’aura valu les flèches empoisonnées des fonctionnaires du RDPC.

J’insistais alors sur la primauté des primaires, dans la démocratie interne. C’est vrai que ces détourneurs de fonds publics et ses corrupteurs des masses y viennent toujours. Ils y viennent pour corrompre sans honte ni pudeur les populations et les militants avec leurs billets de banque, leurs vins frelatés, leurs pains rassis et leurs boites de sardines avariées. On n’y peut rien car dit l’autre militant « c’est la faim qui justifie les moyens ».

Les populations mal soignées, mal nourries, vivant dans la précarité des villages sans routes ni ponts ont faim. Les élites extérieures et intérieures, curieusement soi-disant militants du RDPC s’en moquent. Certains auront détourné les budgets alloués pour le développement de l’arrondissement, pour s’acheter des 4X4 qui cassent les dernières planches des ponts permettant l’écoulement des vivres destinés aux populations et aux militants du parti. D’autres ne reviennent ici qu’après cinq ans, se trompant de route dans leurs rutilantes remplies de pagnes du RDPC et de cartons de sardine.

Les primaires ont l’avantage de laisser les populations et les militants choisir l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Ce serait l’idéal s’il n’y avait pas les pains rassis, les sardines hors date de péremption et les pagnes du RDPC. Ce serait l’idéal encore s’il n’y avait pas les trafics d’influence qui font l’autorité des délégations du Comité Central. Je souhaitais souvent qu’il n’y est pas de tripatouillages des urnes, de menaces sur les partisans du camp opposé et de billets de banque qui circulent au clair de lune. Au RDPC, si on n’avait seulement osé avoir le courage de tenter des primaires au cours des dernières élections nationales, aucun sinon la grande majorité de ces députés, maires, sénateurs et prochainement conseillers régionaux ne s’en tirerait avec une écharpe. Ils s’en seraient tirés plutôt avec une écharde au pied, pour avoir marché sur un terrain glissant qu’ils ne connaissent pas : celui de la démocratie.

Ce fût mon combat, je l’ai perdu face à la dictature répressive des fonctionnaires du parti, des camarades par décrets et des militants investisseurs qui achètent tout et vendent tout dans le parti. Je maintiens que les primaires ne sont pas réservés aux primates, ni ne peuvent être un souci secondaire dans le parti de Paul Biya qui a souhaité qu’on retienne de lui qu’il est l’homme qui a apporté la démocratie. Pauvre RDPC fondé sur des valeurs nobles et érigé en marché ou il n’y a rien à vendre, mais où tout s’achète. Un véritable « Rassemblement De Pilleurs de Caisse (RDPC) ».

Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo