RDPC : Le temps des règlements de comptes !
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Du 24 au 31 août 2020, Peter Mafany Musonge et ses collaborateurs auront à coeur de connaître des cas d’indiscipline relevés lors des élections législatives et municipales du 9 février 2020. Plus de 90 dossiers en instance.

La Commission de discipline ad hoc présidée par l’ancien Premier ministre Peter Mafany Musonge, installée le 20 août 2020 à Yaoundé aura pour charge de juger pas moins de 90 cas d’indiscipline observés à l’occasion du double scrutin du 9 février 2020. Cette réactivation de la commission de discipline ad hoc du comité central « obéit à une nécessité de bon fonctionnement et d’efficience du parti, dans un contexte où une minorité de militants, animées par des desseins inavoués, tend à présenter la contestation et la violation des règles du parti comme une panacée », a expliqué le secrétaire général du Rdpc Jean Nkueté, lors de la cérémonie d’installation de ladite commission composée de 16 membres.

Pour Jean Nkueté, le parti ne peut plus tolérer certains comportements. «Tout au long du processus ayant débouché sur les élections municipales et législatives du 9 février 2020, et lors de la mise en place des exécutifs municipaux, certains de nos camarades se sont singularisés par des actes d’indiscipline outranciers, allant jusqu’à la remise en cause des instructions écrites du président national. Ce sont des comportements qui ont suscité l’indignation et la réprobation générale au sein du parti, d’autant qu’il s’agissait pour la plupart des auteurs de ces actes, d’assouvir des ambitions personnelles en instrumentalisant le parti», précise-t-il.

Dérives délibérées ou intriguées, qui apparaissent comme des affronts. Aussi, le parti de devait de réagir, selon Jean Nkueté, «pour rappeler les uns et les autres à leurs responsabilités, à leurs devoirs et à leurs engagements; pour bien montrer que la tolérance en vigueur au sein du parti n’est pas de la faiblesse; pour qu’il soit bien clair, à l’attention de toutes et de tous, qu’en matière d’indiscipline il y a des limites à ne pas franchir. Enfin, pour consolider la cohérence de la dynamique de fonctionnement du parti.»

Double mission

La commission que dirige Peter Mafany Musonge est investie d’une double mission : pédagogique et corrective. L’objectif étant de contribuer à l’avènement d’un ordre disciplinaire nouveau au sein du parti, en éveillant la conscience de chaque militant comparaissant. Ce sont donc au total près de 90 cas d’indiscipline qui seront scrutés par la commission Musonge, à qui Jean Nkueté a recommandé «courage, sérieux rigueur et objectivité», tout en ayant pour principale préoccupation l’intérêt supérieur du parti. Les mis en cause sont accusés d’avoir foulés au pied les instructions présidentielles, comme celle précisant «qu’aucune candidature alternative ne sera proposée au vote à la session de plein droit, en dehors de celles qui auront été validées pendant les délibérations au sein du groupe communal Rdpc». Malgré ces mises en garde, tout au long du processus et notamment pendant le choix des membres des exécutifs municipaux, certains militants ont été pris en flagrant délit d’indélicatesse avec la discipline, au sens de l’article 31, alinéa 1 des statuts du Rdpc.

Par exemple, à Maroua, le Rdpc avait été opposé au Rdpc, à travers le maire sortant, Hamadou Hamidou, qui avait défié son challenger Issa Youssouf Balarabé. Le fils du milliardaire était à son tour soupçonné d’avoir «influencé » le choix des conseillers municipaux. A Ayos, alors que les travaux au sein du groupe communal Rdpc avaient abouti à la désignation de Paul Ndongo, la veille, contre toute attente, l’ancien ministre des Travaux publics Patrice Amba Salla avait cru devoir se présenter à nouveau, en session de plein droit, au grand dam du président du groupe communal et des autres camarades.

Sangmélima épargnée ?

Scénario identique à Yaoundé 4 où Bihina Efila avait dû affronter à nouveau Régine Amougou Noma, après la raclée à elle infligée auparavant. Fidèle à lui-même à Yaoundé 6, St Eloi Bidoung avait une fois de plus joué les trouble-fêtes lors de la session de plein droit qui avait consacré la victoire de Yoki Onana. A Monatélé, les conseillers municipaux du Rdpc avaient, lors de la session de plein droit, carrément fait défection en votant pour Célestin Bedzigui, candidat de l’opposition, au poste de premier adjoint au maire, faisant ainsi subir une défaite à leur propre camarade. La situation n’avait pas été bien différente à Kobdombo, Obala, Elig-Mfomo, Ngoumou, Akom II et de nombreuses autres localités à travers le pays, où des militants, des mandataires et des candidats du Rdpc s’étaient illustrés par leur indiscipline.

A Sangmélima, considérée comme l’épicentre de la contestation, aucune convocation, selon des sources informées, n’a été adressée aux militants mis en cause. Ce qui fait dire à certains analystes politiques, qu’il s’agit d’une instance de règlement de compte. Des convocations à tête chercheuse. Ce n’est pas la première fois que des procédures disciplinaires sont enclenchées à l’encontre des militants. L’on se souvient en effet qu’au lendemain du double scrutin du 30 septembre 2013, de nombreux cas d’indiscipline avaient été observés tant pendant la campagne électorale que lors de la désignation des exécutifs communaux. Le président national avait alors prescrit la traduction de tous les mis en cause devant la commission de discipline du comité central, en application des articles 31 et 32 des statuts du Rdpc.

A cette occasion, de nombreuses sanctions avaient été infligées à ceux qui avaient cru devoir prendre des libertés avec la discipline du parti, allant de l’avertissement à l’exclusion définitive. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il n’est pas impossible que les instances disciplinaires du parti aient la main particulièrement lourde cette fois-ci..

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