Déchéance : Les exilés du MRC aux abois
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Pour avoir participé à la marche du 26 janvier 2020, crier à travers les réseaux sociaux leur amour pour l'idéologie de ce parti politique, plusieurs militants et sympathisants locaux ou de la diaspora du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) sont aujourd'hui abandonnés à leur triste sort par leur hiérarchie politique.

Pour Pour avoir porté des réserves sur le déroulement de l'opération «Survie Cameroun» lancée par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 au Cameroun, Célestin Djamen, secrétaire national en charge des droits de l'Homme et de la gouvernance au sein du Directoire national du MRC est voué aux gémonies par ses camarades de parti, qui voient en lui «un traître», «un incapable», voire un infiltré. Célestin Djamen rallonge ainsi la longue liste des écorchés vifs du MRC, sans aucune reconnaissance effective (principaux acteurs de la marche du 26 janvier 2019).

L'engagement au sein du MRC a également ouvert la voie à l’exil forcé à plusieurs compatriotes. Ce, pour avoir cru aux idéaux de ce parti politique : les artistes Clovis Tchomgoue alias Big mop, Bifaga, Stypak Samo, Etc. Et pas seulement. De nombreux militants ou sympathisants du MRC sont aujourd'hui des victimes expiatoires à cause de leur engagement indéfectible. Comme Célestin Djamen, Constant Mouaffo Siewe, jeune mécanicien automobile, avait fièrement participé à la grande mobilisation baptisée «Marche contre le hold-up électoral» dans les artères de la ville de Douala, aux côtés de Célestin Djamen, Me Michelle Ndoki, ou encore Martin Kameni, des cadres de ce parti. Bonaberi, Akwa, et Bonamoussadi des quartiers de la ville de Douala constituaient les principaux épicentres de la marche malgré son interdiction par les pouvoirs publics.

Ces derniers allaient d'ailleurs réagir manu militari dès le démarrage de la marche de protestation. La ville de Douala était quadrillée par des escouades de forces de l'ordre lourdement motorisées et armées: police, gendarmerie, antigangs munis de matraques, pistolets automatiques, fusils à pompe ou de véhicules de transport de troupe et anti-émeute. S'en sont suivis immédiatement dans tous les points de convergence de la marche, des interventions dissuasives (gaz lacrymogènes, jets d'eau, Etc.). La marche dite contre le hold-up électoral s'est soldée par des arrestations des militants et cadres du MRC, dont Constant Mouaffo Siewe, âgé de 25 ans.

Les personnes interpellées ont été immédiatement conduites dans un lieu de détention tenu secret de la ville de Douala. Puis, transférées dans la ville de Yaoundé quelques jours après dans un autre lieu de détention secret. Comme certains camarades sacrifiés du MRC, Célestin Djamen Constant Mouaffo Siewe, activistes teigneux, auront droit chacun à des cachots particuliers insalubres, dans la promiscuité et l'obscurité. Après un séjour cauchemardesque dans les geôles de Douala et Yaoundé, Constant Mouaffo Siewe réussira à s'échapper miraculeusement de son lieu de détention.

Moyens limités

Pourtant, la largesse présidentielle ne sifflait malheureusement pas la fin des tensions: appels inconnus, diverses intimidations, filatures ... Toute chose qui va pousser Constant Mouaffo Siewe à quitter clandestinement le territoire camerounais en mars 2019. Abandonnant famille, amis et connaissances. Comme pour Big mop, Bifaga, Stypak Samo, ou Armand Laklass, le périple de Constant Mouaffo Siewe persécuté sera long et douloureux. Mais surtout incertain, compte tenu de la pénibilité, la dangerosité et les moyens limités.

Après être passé miraculeusement entre les mailles du filet des agents de la police du Cameroun, et quasiment abandonné par son parti politique, Constant Mouaffo Siewe craint pour sa vie en cas de retour au Cameroun. Chose audacieuse que sa famille lui déconseille d'ailleurs vivement, car activement recherché. Ce drame sociopolitique vécu par plusieurs marcheurs du 26 janvier 2019 est caractéristique de la crise entre la base et la hiérarchie du MRC, à la croisée des chemins.

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