Covid-19 : un «gombo» très glissant
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Un médecin français du 18ème siècle, Julien Offray de la Mettrie, avait écrit un ouvrage magnifique : OEuvres philosophiques. J’y ai retrouvé ceci : « Je déplore le sort de l’humanité d’être en de si mauvaises mains que les siennes. » Des mots non moins beaux qui réfèrent à la pandémie du covid19. Invention ou création ? Si la question pourrait résonner dans vos oreillons comme un prospectus de Témoins de Jéhovah, Dieu merci, la réponse saute aux yeux comme la Lincoln dans une rue de Yaoundé : c’est vrai, c’est sûr, ils font boutique le malheur des Camerounais. Comme avec le sida…

Avouons qu’il a plutôt quelque chose d’ubuesque, ce covid-19. Notez que « ubuesque » vient de «Ubu». Oui, le Père Ubu d’Alfred Jarry, personnage grotesque apparu de façon abrupte sur la scène française vers la fin du 19ème siècle pour ridiculiser la bourgeoisie dominante. L’incarnation des non valeurs, le triomphe de l’obscur mais surtout la prémonition des catastrophes qui allaient survenir au 20ème siècle. Deux siècles plus loin, nous y sommes au 237, le pays où nous vivons, affectueusement rebaptisé ainsi par les internautes.

Alors que le débat sur la contagiosité d’un mort de corona enfermé dans un cercueil bien zingué n’a pas fini de faire des ébats, voilà que l’on s’écharpe, s’étripe comme des coqs sur les certificats de genre de mort des trépassés de la néo peste. « Ils se vendent entre 25 000 et 200 000F dans les formations sanitaires », apprend-on du Messager du 30 juin 2020. Bingo !

Tenez. Histoire vécue il y a quelques jours dans un hospice dont le seul nom aurait évoqué la renaissance au quartier Nlongkak à Yaoundé. Sieur Essono Onana( le nom est inventé pour des raisons évidentes), la soixantaine, y arrive se plaignant de migraine. On soupçonne le covid 19, c’est à la mode. On prélève le coq et sa basse-cour et envoie au Centre Pasteur. Le pauvre décède lendemain. On montre rapidement le chemin de la morgue de l’hôpital Jamot à la famille. Les résultats de Pasteur quant à eux, viendront avec le Seigneur Jésus.

Une autre. Le 19 mai 2020, Lady Ponce, la diva du bikutsi tweetait : « Arrêtez avec le trafic des corps. Jusqu’où ira cette escroquerie organisée. Le nouveau business est né au Cameroun. Plus les hôpitaux déclarent des cas de covid, plus ils ont des primes. » C’était après le décès de l’épouse de son neveu dans un établissement de Yaoundé des suites d’une infection pulmonaire diagnostiquée mais dont la dépouille fut retenue pour des motifs de « protection. »

Une autre. Dix jours plus tôt, le Dr. Ndile Nsom ( un des leurs) décède à l’Hôpital général de Douala. Le premier certificat de genre de mort établi indique « décédé des suites de suspicion de covid-19 » Trois jours plus tard, le second, lui trouvait une « pneumopathie » au chirurgien de renom. Comme au cirque ! Et le macchabée donc ? Rapidement enfoui hors de son Ebolowa natal. A ce jour, la famille et le centre hospitalier sont aux portes de la justice.

Regardez autour de vous et vous verrez d’autres « marchandises » du commerce florissant du corona virus au Cameroun. Les hostos du 237 sont décidément risqués. Ma proposition est simple : la potion de Mgr Kleda n’étant pas toujours à portée de mains, ne vaudrait-il pas mieux de boire son « ikouk » à la maison lorsqu’on a quelque poussée de fièvre ?

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