« LES MINABLES PROPULSÉS » Et la grande blessure de la fonction publique
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L’Agrégé-major ignare : Patrick Abane Engolo

Je vais d’abord tâcher d’établir, aux yeux de son parrain et oncle, Jacques, les raisons objectives qui me poussent à m’intéresser à Abane Engolo, ce rejeton du Sud du pays qu’on prépare à un destin grandiose sur les cadavres des fils et des filles des autres (I). Le lecteur comprendra aisément, à travers l’exposé de la question polémique du principe de la légalité et les preuves que j’apporte en soutien à l’argument suivant lequel Abane est un docteur sans thèse (II), qu’il ne s’agit point d’un règlement de compte personnel, mais plutôt de la dénonciation d’un cas paradigmatique de la pathologie de la malgouvernance, en l’occurrence le favoritisme, et du cynisme d’un État arrogant, de certains de ses gouvernants parvenus, et les tragiques conséquences du système sur la vie de nos concitoyens. Ce qui me permet d’incriminer le Candidat, le Chancelier des Ordres académiques, le Directeur de thèse, les membres du jury du Concours CAMES, tous coupables à mes yeux (III). En évoquant le scandale de la Cour suprême (IV) et les motivations d’une imposture scientifique et universitaire (V), je montre l’importance du droit dans la vie de la cité. Il est, à mon humble avis, la vitrine stimulante de nos libertés (VI). Je termine ma dénonciation par une critique de l’éloquence létale de Jacques, où j’établis qu’arrêter les évolutions dans le domaine où le Président vous affecte est criminel (VII).

I/ Fabrication, parcours et quotidien d’une imposture : le destin grandiose d’Abane Engolo, l’Enfant du pays organisateur

Jacques,

Un jour, de retour d’une aventure coupable (je venais succomber à une tentation et de commettre un des sept péchés capitaux systématisés par le pape Grégoire le Grand dans ses Morales sur Job), je tombai sur un petit groupe de trois adolescents qui revenaient des compositions du Concours d’entrée en 6e. C’étaient deux garçons et une jeune fille. L’un des jeunes mâles s’inquiétait beaucoup :

– J’ai travaillé dur ; j’ai bien composé et, vu mon rang en classe, comme je suis presque toujours premier, j’ai confiance. Mais j’ai quand même peur. Mon père m’a menacé et m’a dit que si j’échoue, il n’aura pas l’argent pour le collège.

– Moi, je ne suis pas inquiète, déclara la petite femelle. Mon père m’a rassurée : j’irai au Lycée. Il a déjà causé avec le Proviseur !

Le dernier tourtereau, qui avait l’air aussi taciturne que docile, rappelait, à vue d’œil, l’impotence caractéristique des âmes enfoncées dans une indécrottable inanition (je veux dire que tout, en lui, expirait le découragement devant le fardeau de la vie). Sous la pression d’un silence soudain, qui réquisitionnait avec impatience ses impressions, le marmot besogneux se contenta de déclarer :

– Moi, je n’ai rien foutu ! Demain, je voyage. Je vais chez mon oncle à Yaoundé ; il a promis à maman que j’irai dans un grand établissement comme le Lycée Leclerc ou le Collège Vogt ! Il est ministre : il s’appelle Jacques Famille… (quelque chose, je n’avais pas pu écouter la suite). Cela fit l’effet d’une bombe à fragmentation auprès des autres étourdis. Tous les trois s’arrêtèrent devant moi en s’écartant pour que je puisse passer. Tout en continuant à méditer et à m’interroger sur le contenu et la qualité de l’éducation des deux crétins, je continuai mon chemin de croix intérieur en pensant à l’avenir du génie du groupe. J’avais eu le temps d’identifier le minable petit neveu ignare qui était propulsé dans le Saint des saints : un certain Abane Engolo P.

Jacques,

La présente Correspondance 2 me donne l’occasion de mieux t’édifier sur lui et sur ce qu’il est devenu, à savoir, un immense vide malfaisant. Il symbolise à lui tout seul, par le matériau académique apocryphe qui l’a fait universitaire et qui l’a frauduleusement élevé Major de l’Agrégation, au-dessus de ses camarades véritablement compétents et méritants, et par son parcours et son quotidien aussi enviable qu’invivable, l’échec retentissant de la gestion de nos universités, l’abrutissement systématique des enseignants-chercheurs et de ses ressources humaines, l’opérationnalité et la productivité quasi nulles des produits du cycle tertiaire de l’enseignement.

Jacques,

Ton petit, s’est aventuré dans une étude exigeante, le droit, qui est, comme d’autres disciplines, fille de la philosophie. Pourtant, ne doivent s’y aventurer que ceux qui ont l’esprit sain et le jugement sauf. Le front ruisselant de peur et une insondable turpitude encadrant des yeux fuyants, il s’est réfugié dans une chambre fortifiée de cet édifice de normes : il a choisi le droit administratif qu’il confondit, au passage, avec la littérature des succès imaginaires de la puissance publique. Il s’imagina que c’était le récit des brimades successives de l’autorité de l’État. Voulant défendre son oncle bec et ongles, pour tout le bien (non remboursable) qu’il lui fit, il décida de lutter pour la survie de son parrain au gouvernement, en fait pour la dictature du droit sur les libertés individuelles. Il fera, se dit-il, d’une pierre deux coups : vaincre les résistances universitaires et populaires, et dynamiter les doutes sur sa médiocrité en célébrant la raison d’État au préjudice des droits humains fondamentaux.

Après avoir bredouillé quelques mots inintelligibles qui tiennent lieu, dans son entendement évanescent du moins, de définitions, l’essoufflé attaque son sujet de dissertation de thèse en proposant des explications cavalières où il confond légalité, législation, règle de droit, etc. Et dérouté aussi bien par le caractère ardu de la recherche que par son incapacité à se fixer en un lieu épistémologique identifiable, il saute sur la problématique et franchit tout à fait le Rubicon de la lucidité scientifique en proposant au lecteur d’apprécier son intelligence crue. Voici donc les deux phrases inoubliables, les plus importantes, de son récit littéraire. L’ampleur de la théorisation qui s’y déploie est historique : « Dans l’étude de l’application de la légalité par l’administration au Cameroun, il vient une question : quels sont les mécanismes de l’application de la légalité par l’administration ? Cette interrogation questionne aussi sur le Comment l’administration camerounaise met-elle en œuvre la légalité[1] » Appréciez les qualités d’analyste du futur Major du CAMES !  Admirez la pénétration du raisonnement, l’ingéniosité lexicale, l’éclat de ses mots exquis et immortels, et toute cette élaboration scientifique digne des génies du droit !

Quelle immaturité ! Quelle forfaiture ! Il oublie la sagesse qui veut que, quand on est nul, on se tient effacé. L’étudiant de Licence enjamberait sans effort ce désert cognitif, sans ressentir en sa gorge académique asséchée les assauts de la soif de connaissance si caractéristique des individualités qui pensent par eux-mêmes. Si vous n’éprouvez pas du vertige et un inconfort viscéral devant l’illégitimité d’une telle approche de la légalité, avec ses biais et ses égarements caractéristiques, vous ne pourrez jamais comprendre que des gens violent la loi sous des prétextes farfelus et au moyen de justifications purement sophistiques. Mais vous vous remettrez de vos émotions lorsque vous aurez relu ceci : « Il vient une question… », « une interrogation qui questionne le Comment… », « ne doit pas faire occulter le fait que… », « la légalité et l’administration sont des thèmes construits par le droit administratif »…

Parvenu à ce niveau de ma dénonciation, quelques agréables et pondérées créatures, qui sont des étudiantes d’Abane Engolo, et pour qui j’ai une professionnelle estime et un respect sincère, ont arraché mon stylo et l’ont jeté en brousse, pour me contraindre, par la loi morale non écrite de l’amitié, à ne pas creuser plus avant, sur la forme, cette tentative malheureuse de théorisation de l’impossible. En fait, il est manifeste que le bonhomme cherchait quelque chose qui n’existe pas ; il demandait à la science juridique de lui fournir les outils et un objet susceptibles de convenir à sa précarité scientifique. Je subodore que le produit de cette aventure, éventuellement d’un nègre aux compétences académiques approximatives, n’est pas passé par le tamis de l’évaluation requise dans l’orthodoxie universitaire. Sinon, expliquez-moi comment et pourquoi Magloire Ondoa aurait lu ce brouillon et laissé passer l’imposture. Donnez-moi les raisons autres que celles qui président à la myopie consécutive aux œillères que la pression des oncles hauts placés savent exercer sur des yeux aussi intelligents que résignés. Si la Providence me fait rencontrer Magloire Ondoa un jour, je lui dirai de faire réécrire cette thèse, sous ma direction.

II/ La question polémique du principe de la légalité et la thèse sans thèse

Jacques,

L’impotence d’Abane en matière de droit dévoile, à son insu, les remords et les mortifications de cette âme puérile en extase. Nietzsche confie, à ce sujet, que seules les grandes souffrances que nous endurons sont susceptibles de nous régénérer, d’impulser les transformations psychologiques, spirituelles et politiques dont nos blessures sont l’indispensable prélude. Je vous indique, ici, une des grandes blessures de la fonction publique camerounaise : les esprits obtus, en charge non seulement d’organiser la vie dans la cité et dans les corporations, mais aussi de défendre les intérêts de l’État, se présentent désormais sous leur vrai jour : ce sont des âmes carnassières arc-boutés sur le corps social et piétinants le droit, écrasant le peuple sous le prétexte de défendre l’application de la légalité.

En fait, ils mettent leur grégarité intellectuelle et leur lucidité obscurcie par les prébendes en travers du chemin qu’empruntent les principes et normes rationnels de justice lorsqu’ils s’ordonnancent en un cadre normatif, légal ou législatif, et en dispositifs exécutoires du fonctionnement des institutions en général : organisations (règlement intérieur, code de conduite), États (droit constitutionnel, droit pénal, droit commercial) ou groupe d’États (droit international, droit des gens), etc. C’est qu’ils ne réalisent pas qu’on doit discuter des prémisses de tout raisonnement, des prétextes de toute action, mais qu’il est interdit de discuter les conclusions qu’on en tire, et les principes en eux-mêmes (principe de droit, principe éthique, crédo de foi, le beau). Le principe est ce qui légitime originellement toutes les élaborations et fonde l’action humaine ; c’est lui qui garantit après-coup le fonctionnement des raisonnements et des pratiques sociales. C’est à l’aune de sa rationalité constitutive que l’on est fondé à adhérer à une pensée ou une entreprise donnée ou, en revanche, à la réfuter en doute et à la dénoncer comme stérile, néfaste ou criminogène.

Dans sa thèse, Abane Engolo choisit de se référer au Petit Larousse, au lieu de se ravitailler auprès des dictionnaires et autres ouvrages spécialisés de son domaine d’étude. Il s’embrouille dans une distinction aventureuse entre la légalité comme « principe de base de l’action administrative » et la légalité comme « la règle de droit » qu’il croit pouvoir « isoler » arbitrairement de l’ensemble (de je ne sais pas quoi), pour l’identifier à travers ce qu’il considère comme ses incarnations ou encore les manifestations phénoménales de son effectivité-état, à savoir, la constitution, les traités, la loi, les règlements, etc.

En fait, il n’a pas avancé, parce qu’il soutient que la légalité est la loi et confond la cause avec ses effets, la chose avec ses manifestations, la qualité avec le produit ou la chose. La légalité est la qualité, la propriété manifestée par la règle de droit infra,  qui détermine sa conformité à la règle supérieure dans une perspective positiviste et dans une vision pyramidale de l’édifice normatif. C’est pourquoi la règle de droit peut être légale ou illégale, supra-légale, infra-légales, etc., en fonction de ses caractéristiques et son niveau de conformité. En effet, la légalité est le principe des principes, l’esprit de la vie civile, ce qui fait être une administration publique, un principe de limitation de la violence politique et de la violence sociale, qui suppose la médiation du droit des personnes privées et de leur liberté subjective[2]. Très précisément, et dans une perspective positiviste normativiste, André de Laubadère, Georges Vedel, et bien d’autres  parlent de bloc de  légalité pour affirmer que la légalité est un bloc uniforme constituant l’  ensemble des règles juridiques non réductibles à un élément,  tant en abscisse qu’en ordonné, applicables dans un pays donné à un moment donné et baignant dans les eaux froides de la conformité érigée en modèle de poupée russes. 

C’est « la structure juridique de la société », la situation légale qu’elle présente, avec les actions et les moyens juridiques qu’elle produit. Elle se situe au-delà de toute considération liée à la nécessité ou à l’opportunité ; elle n’est tributaire de rien et n’est prédéterminée par rien d’autre que l’intérêt général qui, sans être sa cause, la produit comme sa propre caractérisation et qui est par la suite systématisée dans la doctrine juridique. Selon le mot d’André Lalande, la légalité est la conformité aux lois positives ou le caractère de ce qui est gouverné par une loi ou par des lois[3]. La légalité, en ce sens, est exempte de toute acception technique. La légalité, en ce sens, est exempte de toute acception technique. L’administration est prédéterminée à l’appliquer, contrainte de la respecter avec ou sans palimpseste[4] c’est une condition sine qua non de l’état de droit.  Autrement dit, il n’y a pas de sujet de recherche pertinent à gloser sur l’ « application de la légalité », ou encore de quête heuristique à risquer le pari d’une pseudo analyse épistémique sur la transmutation du droit positif en droit vivant en matière administrative.

Il appert de ces considérations que, si l’on peut pertinemment concevoir l’évocation d’une application du principe de légalité en droit pénal, à travers le principe du « Nullum crimen, nulla poena, sine lege » (un acte ne peut constituer une infraction pénale si elle n’est pas prévue et réprimée par la loi), il n’en est pas de même en droit administratif. Et même dans le cas de l’application de la légalité par les juridictions répressives, il n’est point question de discuter le principe, mais de déterminer : sa signification formelle en tant que règle et les conséquences qui découlent de son interprétation, c’est-à-dire les dispositions juridiques qui définissent, manifestent et encadrent son effectivité.  

Quant au droit administratif, les termes du problème sont différents. La question qui revient sans cesse est celle du statut de la légalité convoquée pompeusement par le candidat sous le rapport de l’application de la loi, sans déterminer s’il s’agit de sa dimension formelle, procédurale, matérielle. Car, prétendre établir une distinction entre la légalité et l’administration publique, c’est construire une aporie identique à une tentative explicative qui chercherait à établir que le poussin n’est pas un œuf a éclos. La qualité n’est pas une fonction pratique ; elle se détermine par elle-même comme déterminant de la chose qui la fait être. La qualité de ce qui est légal, l’est déjà en soi. C’est comme si l’on disait que la bonté est la qualité de ce qui est bon. Autrement dit, en matière de légalité et d’administration publique, l’on ne peut pas séparer le statut de la chose ; on ne peut pas chercher son applicabilité, mais seulement la constater ou en déplorer l’absence… C’est ainsi qu’une administration publique qui ne serait pas fondée sur la légalité n’en serait pas une, car elle supposerait une administration illégale, une pseudo-administration, donc un anachronisme : ce serait l’appendice d’une dictature non assumée.

La légalité est la condition de l’administration qui, elle, se charge de mettre en musique ses prescriptions constitutives ; elle est destinée à appliquer la loi, qui est l’expression de la volonté générale. Elle représente la codification des pratiques, des manières et des aspirations citoyennes pour systématiser l’exception humaine. En toute administration, la licéité est inhérente à la légalité. La légalité républicaine, en l’occurrence, n’est pas susceptible d’application : elle est l’âme contractuelle constitutive d’une République. C’est de cette intrication entre la légalité et la légitimité que le Souverain élu tire la source de son pouvoir. Car son élection, basées sur ses qualités, ses compétences sa bonté, la nécessité de sa candidature, sont calquées sur l’esprit de la rigueur, des convenances et de l’utilité des lois. C’est pourquoi Bonald écrit : « L’état le meilleur de société est celui où l’état légitime est légal, et où l’état légal légitime ; c’est-à-dire, celui où les lois locales sont des conséquences naturelles de la loi générale : où tout ce qui est bon est une loi, et où toute loi est bonne »[5].

Il s’ensuit qu’une thèse de doctorat qui porte sur l’Application du principe de légalité par l’administratif publique est une hérésie. C’est une thèse sans thèse ; c’est un doctorat sans docteur ! C’est une imposture universitaire !

III/ Candidat, Chancelier des Ordres académiques, Directeur de thèse, membre du jury du CAMES, tous coupables !

Un Chancelier des Ordres académiques qui cautionne une telle déviance universitaire n’est pas seulement à blâmer ; il doit, en sus, être interdit du Panthéon, parce qu’il traîne les miasmes putrides du tribalisme, de l’incompétence, de la balourdise, de l’ignominie, du favoritisme, de la paresse, de l’immoralité, de la cancritude, de l’imbécilité, de l’arnaque, de la grossièreté de goût, de l’infantilisation, de l’incitation à une docilité stérile et scientifiquement contreproductive.

Le directeur qui a encadré une telle impertinence au sein de la faculté de droit doit être interpellé par les enquêteurs de la Brigade de l’orthodoxie universitaire. Ceux-ci doivent faire des prélèvements éthiques afin de déterminer, en dehors de tout doute raisonnable, si sa lucidité et son indépendance professionnelle étaient à l’abri des pressions lorsqu’il donnait son accord pour la soutenance de ces égarements juridiques de l’étudiant Abane Engolo Patrick.    

Le Chancelier des ordres académiques et le Directeur de thèse de Monsieur Abane ne sont pas les seuls mis en cause. Je dénonce, par cette Lettre, les Membres du jury de Concours CAMES qui l’ont fait Major. Je demande une nouvelle expertise de ce dossier, parce que ce que je lis de ce candidat (sa thèse et ses ouvrages) n’est pas digne de figurer au menu des débats dans une compétition de ce niveau. Je les accuse sinon de favoritisme, du moins d’une négligence irrémissible, en coaction, et j’attends un procès contre ma personne, advenant qu’ils contestent mes déclarations. Ce procès en diffamation sera, au moins, l’occasion que le public évalue, lui aussi, les règles (très sélectes, en principe) d’élection et de promotion aux titres et grades réputés du Concours CAMES, ainsi que certaines pratiques peu orthodoxes qui y ont cours. 

Je ne révèle pas tout cela par aigreur ou par ressentiment. Ma dénonciation n’est pas non plus une manœuvre de compensation-contentement de quelques frustrations dues à un différend récent. Je m’insurge contre cette imposture parce que c’est bien cet agrégé ignare qui est en charge des affaires juridiques du Ministère de l’enseignement supérieur. Autrement dit, c’est lui qui est chargé de concevoir et de toiletter les textes juridiques en vigueur dans notre corporation. À l’heure actuelle, il est en charge de conduire la réforme du cadre juridique de fonctionnement du CCIU. Que peut-on en attendre de bon ? Que peut-on espérer, sinon les vertus d’un habillage et d’un ornement propres aux parures artistiques sans fond ?

Pour Abane Engolo, le fils à oncle, la loi, entendue comme une règle générale et impérative, ou tout principe de droit, n’est pas en même temps l’expression de la conformité à une règle et le cadre normatif de ce qui est permis. C’est plutôt un dispositif usuel, réglementaire ou administratif qui permet de concrétiser et de sécuriser la préséance de l’institution sur l’individu, la domination de l’État sur la loi, le droit et le citoyen. C’est pourquoi, incapable de développer une intelligence mûre qui élabore et dissipe les effluves du tort au cœur des subtilités constitutifs du droit fondamental, incapable de poser des pièges, de creuser les terriers et de courir derrière la taupe pour l’attraper vivante, comme les braves chiens de la recherche universitaire le font avec bonheur, il s’est résolu à voler le gibier sur le piège des autres : il s’est dissimulé dans la pénombre du droit administratif. C’est le moins cher, croit-il. Et même dans ce clair-obscur, il voit flou ; il broie du noir. C’est à cause qu’il s’est laissé emporter, comme d’habitude, par une fainéantise réputée : il croyait que, même à ce niveau, sans travailler à comprendre, nous, les chiens de la pensée, les forçats de la théorie juridique et de la philosophie du droit, nous le laisserions confisquer mêmes les os...

Maintenant qu’on le mord et qu’on arrache les restes de la taupe volée, parce que c’est nous qui l’avons chassée, ses égarés crient à l’aigreur, à la jalousie, à la méchanceté. Que feront-ils lorsque son ventre va gonfler, car dans la tradition bantoue, voler le gibier sur le piège d’autrui (prendre la place du plus méritant que soi) condamne à une obésité subite et incurable… Qu’il comprenne donc que s’il veut à tout prix se faire une place dans l’histoire du droit administratif de notre pays, il doit recevoir en sa créance étriquée, la perspective que la loi définit un horizon prospectif : À ce sujet, les mots de M. Blondel expriment bien l’intention qui anime tout législateur : « La loi est donc à la  fois la traduction tâtonnante d’un ordre virtuel, la prospection d’un idéal transcendant, la réalisation progressive d’une perfection immanente. Ainsi comprise, elle est à la fois raison, volonté impérative, amour. Si onéreux que puisse paraître le commandement, il est pour le bien de qui doit s’y soumettre ; et l’hétéronomie la plus dure, la plus réelle, doit préparer le triomphe de l’autonomie véritable »[6]. Le droit, dès lors, est évolutif. C’est pourquoi dans certains cas, des affaires soumises à la sanction du juge donnent lieu à des situations inédites qui constituent la matière de la jurisprudence. Cette jurisprudence ne consacre pas la défaite du régime, la démission de l’État, la perte de la souveraineté, mais plutôt le renforcement de l’état de droit. La constance et l’uniformité d’un gouvernement, si chères à Bossuet[7], sont garanties par ces limites inédites du droit…

Jacques, pour me faire comprendre, je prends le cas suivant : un Assistant d’universités du Cameroun est suspendu par tes soins. Dans l’esprit du Président de la République, qui avait signé, en 1993, des textes de la Réforme universitaires[8], le contrat d’un Assistant n’est pas un contrat ordinaire, suivant les termes de la loi no 92-007 du 14 août 1992 portant Code du travail en République du Cameroun. D’ailleurs, dans le texte de suspension de cet enseignant, il n’est nullement fait mention de cette loi, mais plutôt de la Constitution, de la loi no 005 du 16 avril 2001 portant Orientation de l’Enseignement Supérieur et les décrets présidentiels de 1993. Le juge administratif l’a compris. Il a suspendu ta décision en rappelant la violation de la dignité humaine qui est garantie dans la constitution ; les Hauts magistrats de la Cour suprême l’ont confirmé. Ce cas, indiscutablement, fera date : elle est une jurisprudence !

Jacques, ton petit, malheureusement, est si balourd que son intelligence compromise ne peut le percevoir distinctement.

IV/ Abane et le scandale de la Cour suprême

Il n’est par conséquent pas surprenant qu’il fasse scandale devant les prétoires. Un scandale s’est produit devant les Juges de la Cour suprême le jour où les Hauts magistrats prirent leur Arrêt en ma faveur. Acculé par mes arguments et ceux de mon conseil, pour faire diversion et renvoyer la cause, le dilatoire étant son fort, Abane a délibérément menti et, devant les juges ahuris, il a sorti de faux documents qui n’avaient rien à voir avec l’affaire. Les grands juges, très vigilants et qui affichaient un rictus de dégoût au coin de leurs lèvres, l’éconduisirent fermement. Voilà un fait gravissime qui témoigne de l’incompétence, de la mauvaise foi, du banditisme juridique et de la scélératesse d’un individu censé incarner les principes intangibles du droit, les valeurs nobles de la justice ! Jacques, tu aurais dû venir vivre en direct cette humiliation publique, dans cette majestueuse salle du paradis du Droit. Tu eus déshérité ton neveu. Le simple rappel en mémoire de cette scène affligeante continue de m’inspirer un irrépressible écœurement.

Malgré cette fessée légale, comme pour se venger de toi pour l’avoir élevé si haut malgré ses moyens humains si effrités, Abane avait poursuivi le dilatoire et mobilisé des notions confuses d’interprétation et d’ordre publique, etc., parce qu’il est demeuré au niveau primaire et élémentaire de l’initiation au droit, sans réussir à en pénétrer ses nuances. Comme tous ses semblables, les parvenus de l’académie, son unique préoccupation est de justifier aux yeux de ses collègues méritants ses grades, ses titres et ses postes immérités, il ne travaille jamais à approfondir son objet d’étude pour faire évoluer la discipline dans son pays, pour moderniser l’administration publique et impulser les évolutions nécessaires à l’épanouissement de ses concitoyens. Ces comédiens, que dis-je, ces spectres aussi comiques que rustiques sourient au premier venu pour dissimuler leur âme enténébrée. On ne sait trop s’ils sont de simples fanatiques de la bouffonnerie universitaire et politique ou simplement d’authentiques apologistes de l’ensorcellement des masses…. Ils sont jardinés ainsi, dans le faux, l’injustice, le cynisme, la vacuité. Ce sont des fruits académiques trompe-l’œil : ils sont destinés à faire périr après avoir permis de vivre. Il leur faut des consciences éthérées, des apprenants prenant l’air gracile des dévots et résignés devant son magister sans mérite. Mais devant l’impénétrable résistance de la réalité, ils réalisent que l’heure de trahir leur inconsistance scientifique est arrivée et leur âme devint prophétique.

Alors qu’on attend d’Abane l’honnêteté et la rigueur critique dans des causes qui le contrarient, c’est-à-dire qu’il fasse prévaloir le doute, qui est la nourriture de l’esprit de tout universitaire, Abane Engolo se laisse pénétrer par son ignorance, l’incurie et l’anomie où il baigne au quotidien. C’est pourquoi, il est incapable de songer à la jurisprudence… Car, dans ses débauches devant les prétoires, c’est davantage sa cécité morale, l’irrésolution de sa volonté, l’irrationalité constitutive de ses choix rhétoriques et sa précarité intellectuelle qu’il veut exorciser, et non procéder à la transparente caractérisation et exposition des faits et des outils juridiques pour les interpréter, c’est-à-dire fournir ce qui mérite de retenir l’attention du juge afin qu’il se prononce hors de tout doute raisonnable.

V/ Les motivations d’une imposture scientifique et universitaire

Mais, de grâce, ne lui en tenez pas rigueur. En mobilisant un peu d’empathie, vous comprendrez les ressorts de cette distinction par le candidat, qui est déjà destiné à un bel avenir professionnel dans l’administration. L’enjeu, de cette nomenclature aux allures hardies, c’est d’introduire frauduleusement dans l’énonciation rigoureuse de la norme, des biais et des disparités, l’objet d’une casuistique où il veut chercher la petite bête juridique qui rendrait possible le détournement du pouvoir pour servir des intérêts particuliers, ceux des membres de sa tribu. Les tribalistes se reproduisent entre eux ; ils produisent encore des tribalistes. Le doctrinaire de la tribu, en ce sens, ne travaille plus à élucider les subtilités du droit, mais à en enténébrer la compréhension pour des buts autres que le renforcement de l’autorité de l’État, la préservation des libertés et la promotion des droits humains.

Car cette âme chétive, éprise d’émotions glaciales, est hantée par l’ombre maléfique de son oncle, Jacques. Cette singulière passion existentielle incarnée se veut poétique. C’est ainsi que le candidat commence sa thèse (de droit) par ces mots prophétiques extraits de Jacques le fataliste, de Denis Diderot : « Jacques disait que son capitaine disait que ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là-haut » ! Pauvre égaré ! Vous avez là le propre des nains intellectuels : on lui demande de réfléchir par soi, il se résous à croire, à donner du crédit à tous les fantasmes, à toutes les infidélités et aux moindres mensonges de Jacques, oubliant qu’il n’est qu’un personnage livresque ! Il est réquisitionné pour défricher dans le champ disciplinaire où il s’est inscrit, mais il cesse de croire en lui-même ; il emprunte de surcroît le chemin de l’infamie ! Et sans avoir déjà vécu intellectuellement, il se supprime pour survivre mystiquement à travers la comédie ineffable de Jacques.

VI/ Le droit ou la vitrine de nos libertés  

Or, lorsqu’on veut faire du droit, il faut tout simplement être compétent, savoir non seulement théoriser, retenir la théorie et s’abreuver à toutes les sources du droit, mais aussi imaginer, dans chaque cas, où se situe l’intérêt général. L’homme de droit répugne à dissimuler dans un texte de loi, dans les décrets et arrêtés organiques,  l’expédient et l’interstice juridique les plus susceptibles de constituer des biais permettant aux agents publics, aux fonctionnaires et autres vils serviteurs d’un pouvoir politique de rentabiliser leur vanité, leur incompétence, leur avidité et leur méchanceté.

Traiter du droit, c’est exiger ce qui doit être ; c’est imposer le respect de tout ce qui est conforme à la règle. La légitimité vient du fait que ce qu’on revendique est « prescrit » (soit dans un texte de loi, soit à travers une énonciation à caractère contraignant, soit encore parce que cela procède du principe juridique suivant lequel « tout ce qui n’est pas interdit est permis », ainsi que nous l’avons établi plus haut. Dans tous les cas, qu’il soit admis comme un qualificatif ou un substantif, le droit ressortit à quelque chose relevant d’un impératif transcendant, qui assujettit les volontés individuelles, partisanes, et les préférences personnelles à ses ordonnancements principiels, moraux et prospectifs.

VII/ L’éloquence létale

Jacques,

Lorsque tu avais instruit de faire de ce furibond un Agrégé, et de surcroît un Major du CAMES, pour le positionner ensuite, croyais-tu lui rendre service ? Crois-tu avoir honoré ton pays qui t’a tout donné ? Avais-tu pensé au Président, ton Chef, ton frère éprouvé, qui ta confié son université et la transformation de notre société qui en est le corollaire ? Que dirait-il, que penserait-il de toi, s’il était convaincu que tu es capable d’une telle menterie, que tu serais adroit dans de telles abominations, alors que tu sais sa rigueur philosophique et le crédit qu’il accorde au droit ? Le comble est qu’il m’est revenu que tu étais présent lors du couronnement de l’ignare. N’as-tu pas eut l’occasion d’y jeter un coup d’œil, comme dans le temps, lorsque le morveux feignait de réviser ses leçons quand il pressentait son ombre envoûtante détruire l’air respirable ?

Jacques,

Avec toi, l’on a tourné le dos à la science. C’est l’ordre des esprits stériles. Avec toi, nous sommes dans une situation analogue à celle de Jacques le fataliste et son maître : nous sommes patiemment sevrés de notre libre-arbitre. Même si l’on inverse les rôles, même si des lecteurs calomnieux pourraient t’assimiler à Hudson ou au vicaire, les abbés cupides, libidineux et fourbes de Denis Diderot, qui jouent à la perfection les enfourchés, la malédiction ne part pas ; la lucidité n’est pas au rendez-vous ; les issues scientifiques et politiques sont obstruées : « Est-ce que l’on sait où l’on va ? » C’est l’ère des incertitudes, des digressions et de l’invraisemblance ; c’est le temps de l’oisiveté et de l’« école rétrograde ».

Jacques,

Ta nomination, ce fut le tournant radical qui a repoussé aux calendes grecques l’essor des Lumières camerounaises. L’universitaire, dans un pays, joue le rôle de notable du village : ses qualités d’homme, son influence et son autorité le destine à conseiller le Chef et contribue à la gestion des siens, à la préservation de la culture et des secrets millénaires. Mais l’université est plus que jamais sabordée, victime de l’insouciance qui borne l’évolution des mœurs et le progrès social aux portes des délices du nombril. Abane représente le prototype des échecs du système clientéliste que tu as mis en place dans le cortex cérébral des jeunes bacheliers et qui les prédisposent désormais à un crétinisme outrageant. Il est le produit d’un modèle biaisé de sélection des membres de l’élite intellectuelle basé sur la cooptation villageoise, la paresse, l’obscurantisme, l’affairisme, l’inertie, l’inconséquence, l’indolence, l’asepsie cognitive, le crime d’intelligence, le fatalisme en un mot.

Jacques,

Tu es vraiment Jacques, le fataliste, ainsi que ton fils Abane l’avait confié dans l’exergue de sa thèse sans thèse : tu anéantis l’espoir ; tu dissipes l’envie d’inventer et la patience de découvrir. Les tiens et toi, vous situez le monde hors de la portée de notre propre volonté ; vous nous dissuadez d’agir. Abané Engolo est la preuve qu’un protégé, dans le système anti-scientifique que tu as mis en place, est choisi, non en vertu de la force de ses convictions, de sa conscience patriotique aiguisée ou de ses compétences indéniables, mais plutôt sur la base de l’instinct de conservation.

Quel étourdi ! En homme faible, comme Jacques des récits livresques, il s’est cru le chien des hommes fermes, sans s’imaginer que cette compacité était de façade. Il a cru qu’il est facile de faire des contes de fées et d’y régner en maître et que la raison n’est qu’une dangereuse fantaisie qui tourne tantôt bien, tantôt mal. Voilà à quoi sont réduits les Agrégés et les Professeurs produits au nom de la tribu : des minables propulsés ! Voilà l’image fidèle de l’enseignement supérieur camerounais aujourd’hui, malgré les saupoudrages et les gros mots de gouvernance universitaire, de numérique universitaire, etc.

Jacques,

Avec ça, comment comptes-tu améliorer la place de nos universités dans les rankings internationaux, en semant une telle pourriture ? Quoique je ne puisse croire que c’est cela la mission tribale que Paul Biya t’avait assignée à travers cette nomination, je peux comprendre que tu veuilles remplacer vos grands morts du passé, les Ferdinand Oyono, les Guillaume Oyônô Mbia, les Jean-Marc Ela, les Abel Eyinga et les Samuel-Martin Eno Belinga, avec une cuvée de jeunes chercheurs du Sud. Mais choisis quand même les plus compétents de vos villages, les plus éloignés de toi. Ce sont eux qui feront ta fierté ; ce sont eux qui pourront vous défendre efficacement et expliquer en partie les débordements tribaux, haineux et létaux de ce règne si, un jour, le peuple se ravisait et décidait d’effacer vos traces de l’histoire nationale. Gouverner, mon cher, c’est prévoir…

Que de piètres obligés se sentent forcés de rappeler qu’Abane Engolo a à son actif d’avoir dirigé des centaines de thèses, des dizaines d’articles, de nombreux ouvrages, comme si la crédibilité, la pertinence, la sommité sont adossées aux critères quantitatifs, cela témoigne tout simplement des succès que rencontrent les stratégies de lavage de cerveau mis en place. Leur argument est reçu en la forme, certes, mais rejeté comme non fondé. D’ailleurs, ils ne font qu’enfoncer leur gourou. Car aussi bien l’audit de ces travaux, qui lui ont assuré pendant des années un pactole à cause d’une reconnaissance nationale dépourvue d’assises crédibles, que les déroutements de la jeunesse que je lui impute, tout cela aggrave son cas. Les dépends lui seront inévitablement réservés… Que ces larbins comprennent bien qu’il est en même temps prétentieux, contradictoire et maladroit de prétendre instruire son contradicteur en affichant la maladresse, la superficialité et l’impertinence de son propos, et ce dans une inextricable théâtralité. Au lieu d’inspirer l’admiration et le respect des observateurs, de telles déjections scripturales saugrenues de mercenaires sans génie de l’opprobre, qui passent pour des académiciens, provoquent un dégoût infini et un apitoiement douloureux.

Jacques,

L’on ne défend pas un régime politique en arrêtant les évolutions dans le domaine où le Président vous affecte. Et, ainsi que Diderot l’a fort bien établi : « Il vaut mieux déceler une faiblesse que de se laisser soupçonner d’un vice ». C’est donc immoral et criminel d’entretenir l’intention d’abrutir ! Lorsqu’on travaille avec amour et grâce, il n’est plus guère nécessaire de résister et de se défendre. L’écriture officielle et toute forme d’expression gouvernementale concourent, en toute légalité, à assoir cette évidence constante que les usages dans l’espace public doivent concourir au renforcement de l’État, et non point contribuer à son délitement ou au renforcement de sa vacuité.

Jacques,

Il faut te décider à faire le sacrifice impossible, à t’anéantir comme objet d’ensorcellement des masses populaires. Répare-toi de l’intérieur : sors de tes contradictions et aspire à la hauteur que tu répugnes ; surtout, consens à t’élever sans profaner l’avenir. Le peuple attend ce consentement sacrificiel, comme dans L’Otage, de Paul Claudel :

Ah !, nous ne sommes pas seuls ici ! Âme pénitente, vierge, voyez ce peuple immense qui nous entoure,

Les esprits bienheureux dans le ciel, les pécheurs sont sous nos pieds,

Et les myriades humaines l’une sur l’autre

Attendent votre résolution![9]

Car, le chemin que tu empruntes est miné. Les mots fluets et avariés d’un ministre sans repères éthiques, comme des antalgiques, font couver l’infection dans le régime et le disposent à contracter une gangrène qui aurait pu être évitée, s’ils eussent été expurgés de leur létalité constitutive.

Mon estimé Jacques,

« Le bonheur véritable d’un peuple ne souffre pas de compromis »[10]. Ces mots de Kwame Nkrumah sont plus actuels que jamais. Notre bonheur, je t’assure, nous l’écrirons nous-mêmes. Nous n’allons pas pardonner au malheur. Mais le temps de ta repentance s’effrite…

[1] Je cite la page 22 de sa thèse et c’est le candidat qui souligne pour indiquer que c’est ce qui constitue sa problématique de son travail de recherche. La majuscule sur le « Comment » est de lui ; la confusion entre la question directe et la question indirecte est aussi de lui.

[2] Parmi les théoriciens qui l’ont pensé et systématisé depuis le siècle des Lumières, citons deux auteurs parmi tant d’autres : Jean-Jacques Rousseau (Du contrat social) et Jean-Marc Ferry (« Civilité, légalité, publicité. Considérations sur l'identité politique de « l'homme européen » », Revue d'éthique et de théologie morale, vol. 267, no. 4, 2011, pp. 9-33).

[3] André Lalande, « Légalité », in Vocabulaire technique et critique de la philosophie, Vol. 1, Paris, PUF., 1926, p. 555.

[4] CE, ass., 17 février 1950, Min. agr. c/ Lamotte : Rec. CE 1950, p. 110 ; GAJA 2005, n° 64

[5] Louis Gabriel Ambroise de Bonald, Législation primitive, considérée par la raison, t. 2, 1802, p. 25, cité dans l’entrée « légalité » du Centre National des Ressources Textuelles et Linguistiques, en ligne.

[6] M. Blondel, cité par André Lalande, op. cit., pp. 583-584.  

[7] Dans sa Politique tirée de l’écriture Sainte, Livre I, art. IV, prop. 1, cité par André Lalande, op. cit., p. 581.

[8] Je cite, entre autres, le Décret no 93/026 portant création d’Universités, le Décret no 93/027 portant dispositions communes aux universités, ainsi que le Décret no 93/036 portant  organisation administrative et académique de l’Université de Yaoundé I, ainsi que dans le Décret no 2012/433 portant Organisation du Ministère de l’Enseignement Supérieur.

[9] Paul Claudel, L’Otage, Paris, Gallimard, 70e édition, 1911, p. 137, cité par André Georges, dans son article « Le sacrifice impossible dans "L’Otage" », disponible en ligne.

[10] Kwame Nkrumah, Le consciencisme, Paris, Présence africaine, 1976, p. 126.

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