LA « RÉPUBLIQUE » DES PÈRES-POULES ET DES FILS À PAPA.L’Agrégé du clan: Patrick Edgard Abane Engolo
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CAMEROUN :: LA « RÉPUBLIQUE » DES PÈRES-POULES ET DES FILS À PAPA.L’Agrégé du clan: Patrick Edgard Abane Engolo :: CAMEROON

Si j’étais vraiment un homme, un Homme avec H majuscule, au sens où les villageois entendent ce mot, c’est-à-dire le mâle qui n’a peur de rien et qui est capable de mâcher le feu, j’aurais d’abord parlé de Franck, de Brenda Biya et de Biya Junior. Mais deux raisons majeures m’en dissuadent : d’abord la Parole a détourné vite mes yeux du Ciel, pour les préserver de la cécité. Lisons la Parole, dans Romains 13: 1-3 :

Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures ; car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu.

C’est pourquoi celui qui s’oppose à l’autorité résiste à l’ordre que Dieu a établi, et ceux qui résistent attireront une condamnation sur eux-mêmes !

En réalité, je n’ai point peur de blasphémer. D’ailleurs, Emmanuel Kant dit que la seule intention suffit pour nous rendre irréprochables. Je considère aussi que les petits d’Étoudi ne narguent personne. Ils souffrent déjà assez de leur naissance ingrate ; la jalousie vive des envieux qui les encerclent les consume à petit feu. Pourquoi devraient-ils subir en plus les saignées d’une plume mature qui veut percer l’acier de la conscience des fils à papa ingrats, prétentieux, méchants et vils (méprisables) ? Mon expertise critique doit plutôt s’exercer à mettre en garde les enfants de Paul Biya par rapport aux frères, aux « amis » et aux fréquentations hasardeuses de leur père… Dans le cas de Jésus, Pierre avait attendu que le coq chante trois fois pour matérialiser la prophétie du Christ. Dans leur cas, les traîtres ne donneront pas au coq le temps de chanter. Avant qu’il ne descende de l’arbre et qu’il n’hérisse sa crête, ils auront créé leur camp contre eux !

Puisque les petits d’Étoudi se tiennent sages, nourris de la main du peuple (et ne chiant pas dans celle-ci), ainsi que le permettent le statut de fonctionnaire d’État de leur géniteur et les règles de la démocratie moderne, je dois plutôt planter mon arme redoutable dans l’essaim des pères-poules et des fils à papa fantasques et immoraux qui font beaucoup de bruits dans la cité. Par fils à papa, je désigne les poussins turbulents qui ont pris le contrôle de la haute administration. La plupart de ces œufs éclatés de l’enfer sont l’œuvre de géniteurs dominants du système politico-administratif en place ; d’autres sortent du néant et sont couvés par des parrains puissants qui les cooptent suivant leur fantaisie. Pourquoi je parle de pères-poules ? C’est qu’au Cameroun, certains coqs ne chantent plus ; ils n’annoncent plus le levé du jour, le réveil des hommes, l’éveil des consciences patriotiques et la renaissance nationale : ce sont les poules et les poussins qui chantent !

Pour les lecteurs qui aiment le langage familier et qui commencent à se fâcher parce qu’ils ne comprennent pas, j’explique : parmi les hommes qui nous gouvernent, certains font des choses bizarres dans le noir et cela les rend femmes. Ils ne peuvent plus ni chanter le matin ni commander aux poules, c’est-à-dire nous le peuple. Ils laissent donc leurs enfants faire caca et vomir partout sur la scène publique... Pour les têtes brûlées de la lecture j’écris ceci : Mais ces poules ont le visage masculin des subalternes efféminés, des hommes-femmes dont les rejetons se perdent dans toutes les directions où ils sentent l’odeur de l’argent public, des marchés publics et des bons de carburants. Par la sorcellerie de la dialectique du fonctionnariat, ils ont pris le contrôle de la demeure administrative camerounaise restée vacante suite à l’abandon du poste par les titulaires de ces portefeuilles. Entre-temps, changeant de physionomie, les coqs fossilisés par leur malgouvernance,

comme de mauvais renards, s’occupent désormais en mangeant les poussins du voisin. Les cyniques !

Dans les lignes qui suivent, je vais d’abord présenter le visage de l’un de ces petits monstres, Partick Abane Engolo, l’imposteur de l’Université de Yaoundé II-Soa (I). J’examinerai ensuite cette agrégation accordée sans mérite au village, par le clan (II), ainsi que la sagesse qui veut, dans ce cas, que l’ignorance soit assimilée à la mort (III) ; je vais surtout peindre Abané sous son vrai jour, c’est-à-dire en tant que catéchiste des hérésies administratives (IV), tout comme son absence de style, caractéristique des imposteurs (V). Je terminerai par des conseils pratiques à ce niais frivole de la science administrative qui passe pour une référence intellectuelle (VI).

I/ Abane Engolo Patrick : l’imposteur de l’Université de Yaoundé II-Soa

Le prototype (l’exemple parfait) de ces rejetons surnuméraires (qui prennent la place des méritants pour rien) des pères-poules est Abané Engolo Patrick. Il a le titre de Professeur-Agrégé et se fait passer pour tel. Il enseigne à l’Université de Yaoundé Il-Soa. En plus, il est accablé de la fonction de Chef de la Division juridique au Ministère de l’enseignement supérieur, sans oublier qu’il dirige le Centre d’Etudes et de Recherches Constitutionnelles, Administratives et Financières (CERCAF). Son origine clanique indique qu’il deviendra certainement Doyen, Vice-recteur, Recteur, ministre. Qui sait, Président même, puisque le bonhomme est ambitieux.

Mais malgré ce parcours, ces ambitions insensés et toutes ces fonctions en actes et en puissance, Abané Engolo ne sait ni lire ni écrire : c’est un agrégé analphabète (c’est-à-dire, du jamais vu !) C’est le cimetière de la moindre aspiration au savoir. Il ne sait ni articuler des pensées ni construire une phrase simple correcte, encore moins expliquer ce qu’il dit ou se comprendre lui-même. Il est donc un enfant sauvage des clairières de la science juridique et administrative, donc un gueux scientifique. Intellectuellement parlant, il est un nain. L’hébétude littéraire qui accompagne les égarements juridico-administratives de cet universitaire propulsé par le décret familial au toit du droit et des affaires n’est point assimilable à l’idiotie du génie, qui, dans le cas d’un Flaubert ou d’un Kierkegaard par exemple, laissait voir les tourments d’une individualité compacte et saccadée dont l’âme, musicalement terminée, est inondée de passions vives et édifiantes et de saignées cognitives (j’explique cette longue phrase aux gens qui ne sont pas possédés : pour les lecteurs pressés de comprendre, comme les partenaires impatients dans l’acte sexuel qui veulent vite avaler le goût sans en profiter, je dis que les manières du prétentieux et supposé professeur Abané Engolo de Soa peuvent embrouiller celui qui n’est pas attentif. J’ajoute qu’Abané est un faussaire en ce sens qu’il a des diplômes, des grades et de hautes fonctions qui rayonnent comme le soleil, alors que lui-même a les ténèbres pleins le cerveau).

C’est pourtant lui, le parvenu du 10e étage du MINESUP, qui est à la manœuvre dans toutes les sanctions que Fame Ndongo prononce contre les enseignants d’universités. Sous le prétexte qu’il défend l’État et protégé du mensonge qu’il « connaît » une seule chose, le droit (c’est lui qui dit), il ne juge point de l’opportunité de la sanction ; il calcule les frais de procédure qu’il empochera, les avantages indus qu’il récoltera, le paiement des missions dont il bénéficiera lorsque le malheur s’abattra sur son collègue ; il scrute l’horizon pour identifier le frère, la sœur, la copine du clan qu’il placera à la place du damné qu’il exécute. Jean Bahébeck en sait quelque chose : il fallait mettre Jacqueline Ze Minkande comme Doyenne de la faculté de médecine à l’Université de Yaoundé I, la précieuse Bulu, à la place de l’encombrant Bassa. Et de moi, n’en parlons même pas. Pour l’Agrégé du clan, juge des carrières, Seigneur de la forêt des impostures, un Eton tient lieu de cacahouète dans l’échiquier politico-administratif des élus du Grand Sud. D’ailleurs il a raison, puisque ce sont les élites de la Lékié qui, depuis un demi-siècle, ont vendu notre peuple à ces gens. Le tribalisme est l’unique science où ils excellent ; c’est la logique intime de leur foi tribale. Ceux qui fructifient le tribalisme d’État sont convaincus que parmi les centaines de groupes ethniques qui composent le triangle national, leur clan emporte la préférence des dieux. Comme il était au commencement du règne de Biya et maintenant, à jamais…

Si je m’arrête ici, tout ce que je viens d’écrire peut être considéré comme un procès d’intention et, à juste titre, comme un acharnement injustifié. Quelqu’un pourrait même me

suspecter de diffamer l’ « éminent » juriste et me faire un procès. Mais je prierais le lecteur de comprendre que ce qui explique mon intérêt pour ce personnage malfaisant, c’est que c’est le bras juridique de Fame Ndongo, l’homme de tous les coups tordus. Or, la science, l’éthique ne peuvent prospérer à l’université, et celle-ci ne peut non plus impacter la société, lorsque l’immoralité et l’incompétence se dissimulent sous une figure impassible et candide. Le problème, c’est que ce citoyen incompétent bénéficie de tous les avantages liés à sa position et il s’empresse de faire du mal sans sourciller, parfois par pur cynisme. Or, j’ai en horreur toutes les consciences professionnelles qui s’éteignent suite à leur haine gratuite envers leurs compatriotes. Je vais donc à présent fournir la preuve de l’imposture scientifique d’Abané Engolo. Je vais établir en quoi il est une calamité dans le monde universitaire.

II/ L’agrégation accordée sans mérite au village, par le clan

Une sagesse ancienne dit qu’on ne discute pas avec des bandits ; on les juge. C’est ce que je fais à présent. Convenons, d’entrée de jeu, que ce sont les productions scientifiques seules qui confèrent la valeur à un universitaire et non la nomination ou la cooptation, quelle qu’elle soit. Considérons ce texte d’Abane Engolo. Il est pompeusement intitulé : « Existe-il un droit administratif camerounais ? » Avant cela et au passage, dites à Magloire Ondoa qu’il m’a fâché, parce qu’il a associé son nom à une imposture. Dites-lui qu’il cautionne le banditisme des plumes et l’escroquerie intellectuelle à ciel ouvert. Ouvrons donc Les fondements du droit administratif camerounais. Le livre est un ensemble de textes publiés sous la direction (tenez-vous bien) de Professeur Magloire Ondoa et Professeur Patrick E. Abane Engolo. La Préface confond pourtant par sa légèreté. Elle est signée par les deux complices. En associant son nom ici, Ondoa se salit littéralement. On lit : « une doctrine …prononce…. ; identité du droit administratif… au droit … ; En synthèse… ; L’approche lato sensu … ; la complexité des fondements… ; entre la libération recherchée, et des …. ; sont également sous un régime … ; faisant que ce droit était et demeure … ; fer de lance des droits africains… ». Style, syntaxe, cohérence des notions (que dis-je, des idées fixes), conjonctions de coordination, rien n’est maîtrisé ! La dernière phrase de la Préface est illisible et incompréhensible.

Si au moins, par honnêteté, Magloire Ondoa avait signé le premier texte avec son article bien structuré et à la lecture captivante : « Les fondements juridiques du droit administratif français au Cameroun (la question de l’applicabilité) ». C’est un très bon texte, un article scientifique comme savent en produire les agrégés qui n’ont pas triché ou rusé avec les dispositifs de sélection... Avec ça comme première articulation, la pullule aurait eu moins de mal à passer. Mais il faut se rappeler que le malheur des incompétents est de vouloir, à tous prix, se retrouver partout, devant tout le monde. Ils n’aiment que des sottises géantes. C’est le cas d’Abane. C’est donc son texte qui figure en tête du numéro :

« Existe-il un droit administratif camerounais ? » Lisons-le :

Paragraphe 1 : « Tout compte fait.. » Il fait déjà ses comptes dans les premières lignes ! « En cette date… » ! Je ne parle pas de la ponctuation. L’écrivassier, l’auteur beurrier n’y comprend rien.

Paragraphe 2 : « Il va ainsi acquérir tous les attributs de l’État. Entre autres, il aura un territoire. » Le bonhomme ne sait pas que l’expression « entre autres » impose que l’on cite au moins deux choses ! « S’il y a territoire, il devrait y avoir ordre juridique ». Il est devenu un Ivoirien : il ne voit plus les articles dans sa mémoire ! « Cela signifie qu’il n’y a ordre juridique que dans l’État ». Le type se souvenait qu’il avait vu une phrase avec « il n’y a d’ordre juridique » ; mais il ne sait plus comment on écrivait cela. Il en est sincèrement désolé !

Paragraphe 3 : « On pourrait prendre la thèse des existentialistes inappropriée, parce que l’existentialisme…. Une extension de cette perception de l’existentialisme permet de dire que, du moment que l’État existe, il est maître de sa destinée et donc, l’État devrait logiquement être maître de son droit ». Que c’est laborieux ! Il ajoute que l’État « existe » ; qu’il a une destinée, comme l’homme, etc. Voilà, puisque sa mémoire lui joue de sales tours, il va se ressourcer auprès de la philosophie. N’est-ce pas qu’il avait vaguement entendu, en classe de terminales, que tout le monde peut philosopher ? Quoiqu’il ne soit pas très sûr, il se jette à l’eau. Il veut

théoriser, mais il est dépassé par l’immensité de la tâche : comment faire dériver une idée originale des brides de lecture perdues qui effleurent son esprit enténébré ? Il navigue en plein désert cognitif et en pleines contradictions (approuvant désormais l’existentialisme qu’il rejetait quatre lignes plus haut, l’ayant pourtant convoqué au départ, sans raison ! Il compare des choses incomparables ; il se réfère à la doctrine existentialisme qui systématise la liberté humaine et l’inclut de force dans le domaine spécifique du fonctionnement des institutions publiques et leurs outils juridiques, législatifs et réglementaires ! Le sorcier du droit se perd.

Paragraphe 4 : Il est constitué d’une ligne et demie ; c’est un condensé de lieux communs.

Paragraphe 5 : « l’idée d’un droit administratif comme droit de l’organisation… », au lieu de : « l’idée d’un droit administratif entendu comme droit de l’organisation… »

Paragraphe 6, 7 et 8 : Tantôt il veut définir la notion d’administration, tantôt il y renonce provisoirement. Il s’engager un temps à en délimiter le spectre de compétence, avant de se raviser et de décider finalement de la définir vraiment, sans y parvenir tout à fait. Il trouve que le droit administratif fait partie de l’exécutif (paragraphe 9). Voici l’homme-confiance que Fame ndongo couve de sa protection d’État ! Énervé de ne rien trouver à découvrir (et à dire), il déchire symboliquement la séparation des pouvoirs. Il supprime le judiciaire qui, avec lui, vient se fondre et s’incruster dans l’exécutif (ce sont ses mots). Quelle misère ! Le type souffre ; il sue. Il s’en rend bien compte puisqu’à l’instant, il s’interroge sur l’opportunité de sa recherche. Mais il n’a pas assez d’esprit pour se ressaisir, renoncer, se taire et disparaître afin d’éviter la honte qu’il inspire lorsqu’on le lit.

Au final, mon cher étourdi, ces graffitis se présentent comme un condensé de lieux communs qu’un étudiant de première année présenterait avec tact.

III/ L’ignorance, c’est véritablement la mort

Dans ce torchon, le lecteur remarque que plus Abané écrit, plus il meurt ! Pour ne pas l’enterrer définitivement, je propose de m’arrêter là, à la page 2 de son indéchiffrable gribouillage. D’ailleurs, qui peut lire jusqu’à la fin ces griffonnages ? Son soi-disant article couvre abusivement 18 pages ! Comment comprendre que malgré ces carences intellectuelles rédhibitoires, il exige (et obtient) de figurer en tête du Comité directeur, comme Directeur de publication, et au Comité scientifique ? Comment justifier qu’il fasse passer son texte en premier ? Les co-auteurs sont-ils dépourvus de personnalité ? Leur silence et leur soumission confirment-ils que la science et les savoirs sont désormais entre les mains de coquins, des administrateurs qui essuient leurs pieds sur la compétence et l’expertise vraie ? Dans son for intérieur, Abane Engolo sait pourtant qu’il est humainement vide, intellectuelle exsangue, professionnellement stérile, pédagogiquement contreproductif. C’est une terre neuronale aride où ne peut pousser la moindre souche scientifique viable. (D’ailleurs, s’il conteste cette évidence et s’il renonce à se mettre véritablement à l’école, je lirai avec vous tout le texte et je lui apprendrai en public les principes de l’écriture scientifique).

Malgré tout, l’Agrégé de campagne est célébré par le clan tout entier. Il passe pour une réussite et il est propulsé au ciel de l’État, dans la direction des administrations centrales ! mais je continue de m’interroger :

Qui t’a envoyé à l’agrégation ? Je le dénonce !

Qui te l’a accordée ? Je le condamne !

Qui t’a élevé à cette sélecte dignité ? Je le moque !

Qui t’accorde du crédit ? Je le plains !

Car, ayant été proche de ces Immortels dans d’autres cieux, je sais que lorsqu’on ouvre le livre ou l’article d’un agrégé, on se concentre ; on se prépare à faire une prière esthétique parce qu’on pénètre dans le Saint siège de la pensée critique et de la rationalisation. Or, ici, c’est un fourre-tout : là une virgule viole la distance de confinement du complément d’objet direct ; plus loin, l’oubli d’un article lèche la phrase et lui donne la physionomie d’une mixture indéchiffrable, parfumée d’une purulence syntaxique prononcée. Il n’existe nulle part où le lecteur avisé pourrait poser le pied de l’œil. Ce qu’on identifiait au départ comme la Bible des exploits d’une intelligence raffinée se révèle finalement être le Manuel des orgies grammaticales et des attentats à la raison.

C’est que le bonhomme ne sait pas distinguer les codes qui président à un raisonnement juste. Voulant s’aventurer dans la théorie du droit, il dessine les ombres qu’il cloue sur le mur de son ignorance et s’empresse de brandir sa découverte (son article) comme un aboutissement. Il n’a pas déjà commencé à réfléchir, qu’il mobiliser déjà son autorité d’administrateur pour conquérir et soumettre le droit administratif. Eurêka ! J’ai trouvé, grommèle-t-il piteusement. Non, désole-toi, rien n’est apparu ! Il ne s’est dégagé qu’une molécule dégonflée du gaz malodorant qui s’échappe d’habitude de la cheminée des servitudes d’égouts de l’université de Yaoundé II-Soa réservés aux impostures et aux fraudes dans l’attribution imméritée des titres et des grades.

IV/ Le Professeur Abané ou le catéchiste des hérésies administratives

Ainsi que nous venons de l’établir, cet amas d’ordures réflexives et d’inepties notionnelles ne mérite aucunement le nom distingué d’article scientifique ! Ce qui est plus grave est le fond de la pensée d’Abané Engolo. Dans le fond donc, Abane croit – je dis bien croit, parce qu’il ne sait pas penser ! – que les fondements sont susceptibles d’être complexifiés, c’est-à-dire qu’on peut négocier avec les principes normatifs – l’édifice conceptuel, – les tropicaliser, en soumettant la « raison administrative » au climat délétère des intérêts tribaux, à l’ambiance tropicale en général. C’est pourquoi il m’avait confié dans son bureau, en 2016, en me brandissant une thèse qu’il dirigeait alors : « Au Cameroun, on n’applique pas les décisions de justice. C’est ce que mon étudiant et moi-même sommes en train de démontrer ici dedans » ! On comprend maintenant pourquoi il conclut son texte que nous lisions par ce mots : « une seule chose doit prévaloir, l’intérêt supérieur de l’État » ! Ceci est rien de moins qu’une hérésie. On ne sait plus si c’est l’universitaire qui veut instruire ou si c’est le politicien qu’il rêve de devenir qui parle en lui comme un démon.

Le professeur usurpateur ne sait pas que l’État, c’est certes des institutions et un territoire, mais aussi un peuple, donc une culture et une destination historique à construire. Comme beaucoup qui lui ressemblent, il croit que l’État c’est la haute administration et les droits qu’elle charrie. Donc, l’enseignant de droit ne promeut pas sa discipline ; il poursuit la mort du droit. Il ne systématise pas pour impulser la mutation requise en vue d’une évolution fructueuse de la théorie et des pratiques qui le matérialisent ; il justifie les tares présentes et prône la patience : les choses vont changer lorsque la société elle-même va changer ! Pour le moment, il faut en profiter au maximum. Surtout, il montre que l’on ne peut pas espérer que l’administration dise le droit, puisqu’ « il est difficile que l’auteur d’une norme se desserve lui-même » (p. 8).

Cet enseignant-chercheur ne cherche que ce qui rentre dans sa gibecière des « avantage de toutes natures prévus par la réglementation en vigueur ». Autrement dit, d’après lui, le législateur-administrateur doit toujours calculer ses avantages : il faut s’assurer qu’on ne se tire pas une balle dans le pied. Donc, notre soi-disant Professeur, Abane, ne sait pas que le législateur, lorsqu’il systématise les usages et les relations dans l’espace public ou institutionnel, se dépouille en tout temps de ses particularismes pour travailler, non à la sécurité de ses privilèges, mais à la pérennisation de la puissance publique, à la prospérité de l’État et à la préservation de la justice envers les usagers ?

J’ai des rudiments de philosophie du droit. La règle juridique formelle (je ne parle pas de jurisprudence ni de la coutume, comme dans le cas de la tradition anglo-saxonne) n’est jamais édictée en fonction des intérêts en présence. En tant que corps de doctrine ou dynamique institutionnelle, juridictionnelle ou procédurale, la règle du droit est un impératif intangible qu’on module en vue de faire prévaloir sinon la justice, du moins la plus grande équité dans la gestion de la cité, le gouvernement des hommes et dans les relations entre les États.

V/ Le style des imposteurs ou l’absence de style

Il y a un style propre aux imposteurs : c’est l’absence de style. En effet, l’illusion débordante ravit au charlatan des amphithéâtres l’aspiration saine à la connaissance et il se prend pour l’inévolué du savoir, le savant perpétuel du sanctuaire de toutes les sciences. Il survit administrativement grâce aux rentables dissimulations que ces usurpations produisent. C’est pourquoi, il vous parle avec le flegme froid et émoussé des salauds (pour les lecteurs qui ont faim de la simplicité, je veux dire

qu’un tel type joue au dur alors qu’il est vide et transparent comme la honte). Les espiègleries de l’écriture disharmonieuse et sans style identifiable d’Abané sont caractéristiques des fourberies d’un usurpateur, d’un coquin, d’un arriéré : c’est l’imposture incarnée en somme. En fait, il a la tournure d’esprit des faussaires. Il ne sait même pas ce qu’on appelle une phrase : sujet-verbe (-complément). Devant cette catégorie de malheureux, Alain disait : « Je plains ceux qui ont l’air intelligent ; c’est une promesse qu’on ne peut tenir ». Et il ajoutait : « l’expression de l’intelligence la plus vive, quand elle se montre sur un visage, annonce presque toujours la sottise » (Propos sur l’esthétique).

Car, on a cru longtemps que l’incontinence verbale et l’impudicité sont les symptômes d’une vieillesse ratée. Avec nos jeunes docteurs et agrégés actuels, l’inflexion de la trajectoire heurtée des évènements et des actions humaines par le manche de la critique rationnelle ne tient plus guère lieu de préalable à l’expression et à la critique (aux lecteurs non-universitaires : je veux dire que les jeunes diplômés de nos jours sont friands de leurs célèbres parchemins. Ils s’enroulent autour de leur narcissisme et rampent sur la boue des honneurs dont ils sont accablés tous les jours, sans questionner ni le cours de leur monde ni leur propre poids intellectuel et éthique). Il s’ensuit une invasion de la société par des mots vides, ainsi qu’une désaffection des apprenants par rapport aux exigences élémentaires de la lecture et de l’écriture scientifique. C’est une gangrène qui parasite le moindre projet de raisonnement…. Pendant leur aventure académique, ils n’ont pu assimiler les rudiments de l’écriture. C’est pourquoi les textes qu’ils produisent font pitié, comme celui que nous incriminons.

Rappelons-leur qu’on n’écrit pas pour fuir le monde et ses réalités crues ; on recourt à la plume pour manifester la vie dans toute sa splendeur et pour conjurer le sort qui accompagne toutes les manifestations de l’existence. Insistons-y : ce n’est pas bien d’entrer dans la Cour des Grands par effraction. Si j’ai renoncé à corriger plus avant le texte d’Abané Engolo, ce n’est que sous la contrainte civique caractéristique du champ universitaire qui impose de régler la critique de l’adversaire à l’exercice usuel de la politesse. Je ne peux néanmoins m’empêcher de l’instruire au passage (lui et autres polissons qui écrivent les tribunes bêtes que Fame Ndongo signe) : on ne cherche pas les mots pour plaire à l’audience ou au lecteur ; on les trouve dans la route de l’expression même. Sitôt qu’on cherche l’expression qui plaît, on trahit la laideur de la personnalité intime qui l’énonce et le texte est entaché d’une perceptible vacuité. On devient un piètre bouffon des lettres. En langage recherché, on dirait que dans ces conditions, l’on n’est pas assez futé pour recourir à quelque amphibologie qui dissimulerait d’innombrables lacunes. Les lecteurs ordinaires comprendront ceci : les diplômés gradés portant de gros titres font pitié lorsqu’ils forcent trop avec de gros mots, car ils ne disent jamais rien de constructif même s’ils donnent l’illusion qu’ils parlent normalement ou qu’ils écrivent sans faire une faute).

VI/ Un niais frivole qui passe pour une référence intellectuelle

Je dois informer Abane Engolo qu’il n’est pas digne d’être appelé « Agrégé » ou « Professeur ». Je suis obligé de lui conseiller de recommencer à étudier. En se recroquevillant dans les parois transparentes de la suffisance, de l’insouciance, de l’incohérence et de l’inconséquence, comme tous les fils à papa incompétents mais exigeants, il se destine à la raillerie. L’école buissonnière n’est pas bien. Il a manqué ses classes préparatoires d’écriture au secondaire, lorsqu’on étudiait les formes d’expression politiques, culturelles et artistiques des humains, ainsi que les principes de raisonnement adossées aux réalités édifiantes de la vie. C’était dans les cours de français et de philosophie. Ce n’est point qu’il ne réfléchit pas ; c’est qu’il pense faux dans ses moindres raisonnements : sa pensée porte la signature exécrable de ses désirs partisans ; ses idées sont entachées de ses errements : ce sont des pensées d’estomac, de foie et de rate. Elles sont toujours persuasives, même quand elles déraisonnent. Mais elles demeurent toujours fausses, même quand elles disent vrai. Lorsqu’on parlera d’agrégation dans ce pays, lorsque l’on cherchera à identifier les juristes et les figures éminentes dans l’almanach du droit de ce pays, Abané Engolo Patrick n’y figurera pas. Il ne doit pas y figurer, au risque d’entacher la dignité de cette noble science des mœurs. C’est pourquoi, je pense qu’il faudra sérieusement revoir les conditions d’accès à l’agrégation.

Mais qu’il se console, car il est du monde des idées comme du règne des animaux : il y a des vertébrés et des invertébrés. Les mollusques n’ont pas de squelette, comme les mammifères. De même dans la race des universitaires, l’on rencontre des monuments de la pensée critique et des marmitons coincés dans leur inanition cognitive, victimes des carences rédhibitoires de jugement qu’ils dissimulent derrière l’éclat de mots n’ayant aucune emprise sur les consciences juvéniles. Dupes de leur inconsistance, ils entreprennent malgré tout de combler le vide qui les constitue dans des envolées rhétoriques ridicules. En fait, ils sont dépouillés du ferment d’intégrité, de rigueur comportementale et de discipline réflexive qui constituent la pertinence des arguments. Le tumulte qu’ils provoquent est le témoignage le plus saisissant du chaos qui les cimente originellement de l’intérieur : ce sont des dégonflés !

Tous ceux que nous voyons à la télévision, que nous écoutons à la radio ou qui se placent devant les grandes assemblées, comme à l’université par exemple, ne sont pas des présences. La plupart de ces figures publiques sont des « perdus ». Ce sont des présences sporadiques ou des absences inactives et non-réactives qui n’impactent sur rien, parce qu’elles ne représentent et ne fondent rien. Lorsqu’on est fait de vide, on bénéficie juste de l’énergie fugace qu’offre l’oubli. C’est pourquoi, plus que jamais, vu les marchandages infâmes en vigueur dans le triangle des Bermudes du MINESUP, nous devons travailler ensemble à nous préserver de la malédiction de faire de l’université camerounaise le règne des sots.

Fridolin NKE

Expert du discernement
nkefridolin2000@yahoo.fr 

Épisode 2 : Psychologie du fonctionnaire salaud et le triangle des Bermudes du MINESUP

Épisode 3 : Paul Biya, vous allez choisir entre Fame Ndongo et le peuple !

Épisode 4 : L’éthique des ordres académiques

Épisode 5 : Le Professeur ignare

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