Le préfet interdit l’entrée des cadavres dans la Menoua.
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La mesure fait suite à la multiplication des manoeuvres de dissimulation des cadavres issus du Covid-19.

Depuis le jeudi 30 avril 2020, les cadavres des personnes décédées hors du département de la Menoua ne pourront y être enterrés, quelle que soit l’origine de leurs morts. Ainsi en a décidé Mboke Godlive Ntua, le préfet, dans un arrêté qui suscite des commentaires controversés dans les rues de Dschang, Fokoué, Fongo Tongo, Penka Michel, Nkong Ni et Santchou.

«Est pour compter de la date de signature du présent arrêté interdit l’entrée de tout corps consécutif au Covid-19 ou non dans le département de la Menoua », décide le chef de terre, au regard dit-il de la capacité de certaines de ses populations de contourner les directives gouvernementales, notamment le fait que malgré la mesure interdisant le rassemblement de plus de 50 personnes, les enterrements continuent d’attirer les foules dans le département et que des corps entrent tous les jours, sans les autorisations nécessaires.

« Partout où de telles délégations seront arrêtées, elles seront immédiatement refoulées du département, sans préjudice d’autres pénalités prévues par la réglementation en vigueur », instruit le préfet. Qui propose que « les populations de la Menoua ayant perdu un membre de famille sont appelés à les enterrer au lieu du décès et plus tard, elles pourraient bénéficier des autorisations d’exhumation afin de donner auxdits membres des familles tous les honneurs traditionnels souhaités et mérités dans la Menoua ».

Dans tous les cas, elles n’ont pas de choix car « Tout contrevenant aux dispositions du présent arrêté sera considéré comme s’étant délibérément mis dans une position de facilitation de propagation de la pandémie du Covid-19 et s’expose ainsi aux sanctions prévues par les lois et règlements en vigueur ».

Récidivistes

Une pilule amère pour les populations, dans une région où en dehors des paroisses catholiques, il n’existe pas de cimetière. Les morts sont enterrés dans les concessions ancestrales. Et malgré les interdictions préfectorales et des chefs traditionnels, les enterrements des présumés malades du coronavirus continuent d’y avoir lieu, avec des foules et des collations populaires. En effet, la mesure intervient au lendemain d’une mise en garde du gouverneur de la région de l’Ouest, contre les enterrements clandestins.

« Le gouverneur rappelle aux populations que les autorisations de transfert de corps sont délivrées par les gouverneurs de région et les préfets, sur la base du certificat de genre de mort, en application des textes en vigueur. Il met en garde les personnes qui infiltrent nuitamment les corps dans son unité de commandement aux dépens de la santé des populations.

Il recommande la vigilance des autorités compétentes et prescrit les contrôles stricts des corbillards et autres moyens de transport qui convient ces corps sans autorisation », avertissait Awa Fonka Augustine. Puis survint l’incident de la falaise de Santchou. Partie de Douala avec un cadavre féminin emballé dans un matelas, c’est une panne de voiture qui a obligé les affectés à vouloir transférer la dépouille sur un autre véhicule. Manque de pot, ils seront dénoncés par un passant.

Devant les dénégations de la famille, l’expert médical requis affirmera que tous les symptômes mentionnés dans le dossier de la défunte sont ceux du Covid-19. Une trentaine de personnes voyageait avec la dépouille qu’elle côtoyait depuis plusieurs jours. Le préfet avait ordonné la confiscation du corps et son enterrement immédiat. Mais les ressortissants de la Menoua, d’après lui, multiplient d’autres parades pour tromper la vigilance des autorités.

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