Nourane Moluh Hassana : La vie change avec le coronavirus
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Intrusion dans le quotidien du député Pcrn à l’heure de la pandémie.

Depuis 16 mars dernier, date à elle a officiellement pris sa fonction de député, il ne se passe plus un jour sans que Nourane Moluh Hassana n’apparaisse dans les médias sociaux. Son hyperactivité a même été boostée ces derniers temps par la crise sanitaire mondiale liée à l’épidémie du coronavirus. C’est cette omniprésence qui lui vaut d’ailleurs le surnom de « député 2.0» par ses followers sur Facebook.

Au moment où les ravages du COVID-19 imposent des restrictions dans la vie quotidienne, l’élue du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) reste néanmoins connectée pour partager avec les Camerounais qui la suivent ses faits, ses gestes et ses pensées pour barrer la route à cet ennemi qui a déjà fait une dizaine de victimes dans le pays. Dans cette optique, Nourane Foster (nom sous lequel est plus connue) tente d’abord de prêcher par l’exemple, notamment par l’application des précautions édictées par le gouvernement. « Je suis confinée tant que je n’ai pas de travail. Mais quand j’ai à faire, je sors », affirme-t-elle. À la maison, poursuit-elle, « j’ai instauré des mesures d’hygiène.

Déjà, une fois qu’on sort, on ne revient pas avec les chaussures dans la maison, on les laisse à l’extérieur, on se lave directement les mains avec de l’eau et du savon pendant une minute au minimum, ceci autant de fois que possible pendant la journée ; puisque j’ai des enfants en bas âges, je n’ai pas acheté des gels ». À six dans la même maison, elle fait savoir que celle-ci « est lavée généralement avec de l’eau de javel pour pouvoir désinfecter autant que possible. Si quelqu’un tousse, c’est dans le coude, et quand bien même c’est fait, on essaie de voir ce qui ne va pas. Si c’est un truc passager, une petite allergie ou si on est malade, etc. »

Baronne

Pour elle, ces précautions sont très importantes, « puisqu’on ne fait pas la maladie avant 14 jours voire 21 jours pour d’autres. Voilà mes codes quotidiens à la maison », dévoile le député de Wouri-Est. Dans cet huis clos familial, décidé « depuis plus de trois semaines déjà », le bonheur n’est pas absolu. Car il est également recommandé de garder un écart d’au moins un mètre entre les personnes. Raison pour laquelle chez la parlementaire, « on mange par vague ». Et ce sont les enfants d’abord, puis papa et maman. En baronne de son foyer, elle ne laisse rien passer. D’ailleurs, renchérit Nourane Foster, « quand on fait des courses par exemple, ce qu’on achète reste à l’extérieur de la maison pendant 3 heures.

Parce qu’il faut savoir que le virus reste également sur les surfaces, généralement entre 3 heures et 8 heures d’horloge. Le plastique c’est le plus dangereux de tous. Le virus y met quasiment 8h et sur les surfaces tels que le bois et les cartons, c’est entre 3h et 4h », croit-elle savoir. Une fois hors du côté jardin, la vie professionnelle reprend ses droits. Entre la femme d’affaires et la parlementaire qui gisent en elle, l’intrus c’est bel et bien le spectre du coronavirus. Là encore il faut s’adapter. « En ce qui concerne mes différentes entreprises, on pratique le télétravail. En ce qui concerne ma fonction de député, on n’a pas encore mis cette option sur pied pour l’instant. À l’Assemblée nationale, les choses sont rentrées dans l’ordre. Chaque fois que nous sommes convoqués, on respecte les mesures de distanciation et d’hygiène, et en groupe de 50 personnes, on occupe l’hémicycle », confesse-elle.

Caisse de solidarité

Tout au long de la campagne électorale comptant pour les élections législatives de février dernier, elle a fait de la santé son cheval de bataille, notamment à travers son projet des hôpitaux mobiles. Ceux-ci « font déjà leurs preuves dans plusieurs pays en ce moment. Par ces temps de crise, ils sillonnent, prennent des personnes dans les quartiers, font des relais avec les hôpitaux etc. Dommage qu’on n’ait pas encore ça ici au Cameroun. Mais c’est quelque chose qui reste à venir. C’est un projet auquel je suis attachée et j’espère le réaliser », soutient-elle. Et de regretter que « si on avait ces hôpitaux, c’est qu’actuellement on aurait un accès rapide aux gens et ceux-ci auraient en retour rapidement accès aux soins. C’était le moment idéal pour les rendre opérationnels ». Seulement, à l’immédiat, le rêve s’avère irréaliste, vu la situation d’urgence à laquelle le pays est confronté. Car « pour l’instant, avoue-t-elle, je pense que ça va être un peu difficile, puisque ça demande d’énormes budgets pour les faire venir ». Mais il n’est pas question de rester les bras croisés. « Il faut un confinement intelligent au Cameroun à travers des mesures d’accompagnement », propose Nourane Foster.

Argent

Concrètement, elle entend par-là « que l’État essaie de faire en sorte que les loyers, par exemple, soient gratuits en cette période, de même que les factures d’eau et d’électricité, etc., parce que, prévient-elle, l’économie va forcément de plus en plus diminuer. Ce qui veut dire moins d’entrées d’argent ». Autre proposition, elle a lancé « une caisse de solidarité financée aussi bien par le gouvernement que par les acteurs économiques majeurs de notre pays. Cet argent, explique-t-elle, devrait être redistribué à ceux qui ne peuvent vraiment pas subvenir à un confinement ».

Cette suggestion semble avoir trouvé un écho favorable auprès du président de la République qui a créé, le 31 mars dernier, « un fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus ». Dans son élan de solidarité envers ses compatriotes, Nourane Moluh Hassana a annoncé sur sa page Facebook le 05 avril, avoir reçu « un important stock de masques de protection ainsi que des pulvérisateurs pour désinfecter les lieux à risque ». Toutefois, son leitmotiv demeure : « Restez chez vous quand vous n’avez rien à faire dehors ! »

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