L’OPPOSITION ET LES ELECTIONS (DEUXIEME PARTIE)
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Comment comprendre la non-participation du MRC aux prochaines élections municipales et législatives et que peut-il en tirer comme dividendes ? Déjà essoufflé et maintenant acculé au pied du mur par cette position du MRC que fera le SDF ? Que pourrait gagner la véritable opposition et le peuple camerounais avec cette nouvelle situation politique ?

MIEUX VAUT TARD QUE JAMAIS

Malgré ses multiples tergiversations et contradictions, le MRC a été contraint de faire marche-arrière et de renoncer à une participation au double scrutin du 09 février 2020. Réalisme politique ou simple aveu d’incapacité qui cache mal certaines insuffisances ? Dans l’un et l’autre cas, c’est une décision extrêmement difficile mais salutaire pour le MRC et, dans une certaine mesure, pour le pays au cas où cette démarche s’inscrirait réellement dans une dynamique populaire pour la fin immédiate de la guerre au Cameroun Occidental et la solution du Contentieux Historique.

Une décision qui pourrait permettre la véritable Renaissance de ce parti et ses retrouvailles avec les aspirations les plus légitimes de notre peuple dans sa lutte pour la conquête de sa Souveraineté.

Comme nous l’avons déjà affirmé sous d’autres cieux et à d’autres occasions, avec un code électoral discriminatoire financièrement, insultant et méprisant pour la jeunesse de notre pays, ces élections non seulement ne servent pas les intérêts de nos populations, mais aussi et surtout constituent une fuite en avant du pouvoir en place dans un contexte socio-politique dominé par la guerre au Nord-ouest et au Sud-ouest avec une exacerbation des replis identitaires.

Aucune raison ne peut donc expliquer la participation à des élections que le parti au pouvoir gagne déjà largement au moment de leur convocation à cause de l’impossibilité pour les autres formations politiques de subvenir aux paiements des différentes cautions obligatoires.

D’autre part, contrairement à des pays comme l’Angola où non seulement aucune caution n’est exigée et la participation électorale commence à 18 ans, la loi électorale de notre pays n’autorise de participation qu’à 20 ans, ce qui est méprisant et insultant pour une jeunesse qui verse son sang dans les différents champs de bataille de ce pays mais qui est exclue lorsqu’il s’agit de choisir ses dirigeants. Rien qu’avec cette manœuvre de limitation d’âge, environ deux millions de jeunes sont hors des élections !

UNE SITUATION DÉSAGRÉABLE ET EMBARRASSANTE POUR L’UC-UNC-RDPC

Le renoncement du MRC à participer aux élections municipales et législatives peut à première vue paraitre sans impact. On peut même y voir l’expression d’une certaine incohérence après que son leader ait annoncé sa participation au scrutin en octobre dernier, on peut également trouver des justifications dans les multiples contradictions de sa direction et son habituelle danse Bafia dans ses positions politiques etc… pour banaliser la portée de cette position. Il n’en demeure pas moins que, quelles que soient les raisons qui l’ont contraint à prendre une telle position, le MRC embarrasse sa famille aujoulatiste. En refusant la part du gâteau qui lui a été réservée, en rejetant les quelques strapontins qui lui auraient été accordés, le MRC met mal à l’aise la pseudo-démocratie dans notre enclos néocolonial. Les élections municipales et législatives au Cameroun faut-il le rappeler servent essentiellement à repartir les miettes du gâteau néocolonial laissées par la France.
Bien évidemment, par-ci par-là on fait allusion au boycott des législatives par le SDF en 1992 et des présidentielles en 1997. On oublie cependant que le pays vit aujourd’hui une situation inédite, extrêmement délicate et particulièrement dangereuse avec une sale guerre fratricide au parfum de sécession et de sérieuses velléités d’ingérences étrangères dans les affaires de notre pays.

Qu’on le veuille ou pas, l’attitude du MRC est une remise en question et une condamnation de la pseudo-démocratie de l’état UC-UNC-RDPC né du Contentieux Historique franco-camerounais.

QUE FERA LE SDF ?

Si l’UC-UNC-RDPC est mal à l’aise, le SDF l’est encore plus, puisqu’il avait décidé de participer à ces élections malgré la préoccupante situation de Guerre dans ses fiefs du Nord-Ouest et du Sud-Ouest !

La non-participation du MRC aux prochaines élections va complètement déshabiller une SDF acculée au pied du mur et qui avait sa mort programmée, puisque le régime avait choisi de l’écarter au profit du MRC.

Un cadavre n’ayant jamais peur de la mort, peut-être qu’il ne reste plus au SDF que de participer aux élections et de convaincre une fois pour toutes les populations du pays de ses compromissions avec le régime néocolonial qu’il a toujours essayées de cacher.

DE NOUVELLES PERSPECTIVES POUR LE MRC ET POUR L’OPPOSITION VÉRITABLE ?

Contrairement à ce qui se dit à gauche et à droite, cette décision du MRC a été prise dans des conditions extrêmement difficiles qui attestent la vitalité et la volonté de la base et de la direction de ce parti, qui en faisant ce premier pas, démontrent ainsi qu’elles croient et qu’elles sont acquises au Changement véritable dans notre pays.

En choisissant la non-participation aux élections, le MRC rejoint la position politique de l’Alliance Patriotique pour laquelle ces élections n’avaient pas d’intérêt pour notre peuple, la priorité des priorités du moment actuel grave pour notre pays étant la fin immédiate de la guerre au Cameroun Occidental et la solution du Contentieux Historique National qui en est la racine.

Malgré son appartenance au moule colonialiste, il faudrait reconnaître que cette position politique du MRC pourrait constituer une réelle opportunité pour le pays au cas où elle s’inscrirait dans une démarche pour constituer un Front commun de l’opposition avec pour buts la lutte pour la fin immédiate de la guerre au Cameroun Occidental et pour la solution du Contentieux Historique National !

Le MRC pourra-t-il transcender ses propres contradictions et œuvrer dans ce sens ? C’est l’avenir qui nous en dira.

Daniel Yagnye ce 27.11.2019
Président de l’Alliance Patriotique

Contact : apatriotique@gmail.com 

La première partie de cette réflexion sur ce lien

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