Le président Omar el-Béchir a démissionné
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Au pouvoir depuis 1989, le président soudanais a démissionné d’après plusieurs sources gouvernementales. Des milliers de manifestants sont rassemblés depuis six jours devant le siège de l’armée, qui abrite également la résidence officielle du chef de l’État.

Omar el-Béchir est tombé. Le président, au pouvoir depuis 1989, a démissionné après plus de trois mois de manifestations contre son pouvoir, et des consultations sont en cours pour former un conseil de transition, a appris Reuters jeudi auprès de plusieurs sources gouvernementales à Khartoum et d’un ministre d’un gouvernement provincial. De source soudanaise, on déclarait à Reuters que le président Béchir avait été assigné à résidence au palais présidentiel, tout comme un certain nombre de ses collaborateurs.

La télévision nationale a déclaré jeudi matin que l’armée s’apprêtait à faire une «annonce importante», et des unités militaires ont pris position sur les ponts enjambant le Nil et à des points stratégiques de la capitale, Khartoum. Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue, notamment à l’endroit où se tient depuis le week-end dernier un sit-in de protestation devant le siège du ministère de la Défense et la résidence officielle du président Béchir. Les manifestants sont rassemblés depuis six jours devant le siège de l’armée, à Khartoum, appelant les militaires à rejoindre leur mouvement de protestation contre le président Omar el-Béchir.

La foule avait défié le pouvoir toute la journée de mercredi, attendant de connaître les intentions de l’armée. «Les gens arrivent en masse», a indiqué jeudi matin un témoin présent sur les lieux à l’AFP. «Nous attendons de grandes nouvelles. Nous ne partirons pas d’ici tant que nous ne saurons pas ce que c’est», avait ajouté jeudi matin un manifestant à l’AFP. «Mais nous savons que Béchir doit partir. Nous avons eu assez de ce régime. Trente ans de répression, de corruption, d’abus de droits. C’est assez», a-t-il poursuivi.

49 morts dans les manifestations

Depuis trois mois maintenant, les Soudanais se révoltent contre le régime du président Béchir, 75 ans. La contestation a démarré après la décision du gouvernement de tripler le prix du pain le 19 décembre. La mobilisation s’est ensuite muée en mouvement de protestation contre le régime lui-même, des milliers de Soudanais réclament le départ du président. Omar el-Béchir a tenté de réprimer la contestation par la force, puis instauré le 22 février l’état d’urgence à l’échelle nationale. 49 personnes sont mortes dans des violences liées aux manifestations, de sources officielles.

Les rassemblements se sont encore multipliés depuis six jours, cette fois devant le quartier général de l’armée. Les manifestants ont organisé des sit-in, y compris de nuit. Depuis samedi, les manifestants ont essuyé à plusieurs reprises les assauts du puissant service de renseignement NISS, qui a tenté en vain de les disperser à coups de gaz lacrymogène, selon les organisateurs du rassemblement.

Mardi, 11 personnes dont six membres des forces de sécurité ont été tuées lors de manifestations à Khartoum, a rapporté mercredi le porte-parole du gouvernement Hassan Ismail, sans préciser les circonstances de leur mort, selon l’agence officielle Suna.

Mardi, des capitales occidentales ont appelé les autorités à répondre aux revendications «d’une façon sérieuse». Le pouvoir doit proposer «un plan de transition politique crédible», ont écrit les ambassades des États-Unis, du Royaume-Uni et de la Norvège dans un communiqué conjoint à Khartoum. Mercredi, Washington a exhorté le pouvoir à respecter le droit de manifester.

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