Faux ongles, jupe courte, faux cheveux…ces lois qui blâment la mode féminine
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En Tanzanie et au Liberia, des lois réprimandent des tenues de femmes jugées « extravagantes ». Ainsi, les faux ongles, faux cils ou les coiffures trop voyantes peuvent pénaliser celles qui les arborent. Une bataille contre les standards de beauté dominants ou une répression patriarcale des libertés féminines?

En Tanzanie, des lois contre les faux cils, faux ongles et jupes courtes

Les faux ongles et les faux cils ne sont plus autorisés dans l’enceinte du Parlement Tanzanien aussi bien pour les parlementaires que les visiteurs. En effet, le président de l’institution, Job Ndugai, en a officiellement informé ses collègues et le public. Cette interdiction a été imposée après que la ministre, Faustine Ndugulile, a exprimé des inquiétudes quant à leurs dangers sur la santé.

« En vertu des pouvoirs qui me sont conférés par la Constitution de ce pays, j’interdis dès à présent à toutes les parlementaires de pénétrer dans le Parlement avec de faux cils et de faux ongles », a déclaré Job Ndugai devant l’Assemblée Nationale.

L’annonce est parvenue après que Faustine Ndugulile, ministre adjointe de la Santé, a déclaré au parlement que les femmes utilisant de faux cils et de faux ongles encouraient de graves problèmes de santé. De plus, les parlementaires ont également interdits le port des robes et jupes courtes au sein de l’Institution.

Rappelons que le président tanzanien John Magufuli a récemment appelé les femmes à abandonner les méthodes de contraception, soulignant qu’il est important de se reproduire.

Le Liberia interdit les coiffures extravagantes

Le ministère des finances libérien emboîte le pas au parlement tanzanien. Ainsi, le Liberia bannit quant à lui les coiffures de cheveux colorés.

Les femmes employées au ministère des Finances et de la Planification du développement (MFDP) du Liberia doivent désormais préférer leurs cheveux naturels. Les perruques, cheveux colorés ou les mèches leurs sont prohibés. La résolution a été prise à la suite d’une réunion tenue le 9 octobre dernier entre le ministère et les employées. Ainsi, les femmes ne pourront plus se coiffer avec les cheveux rose, le bleu, ou autre couleurs jugées extravagantes.

Néanmoins, cette loi a été promulguée dès 2014, en début du second et dernier mandat de la présidente Ellen Johnson Sirleaf. La première femme élue démocratiquement chef d’Etat en Afrique avait promulguée cette loi qui n’était jusqu’alors pas appliquée.

« La section 7.4 du Manuel de l’employé déconseille l’utilisation de cheveux colorés non naturels (comme les cheveux verts, roses, etc.) et de coiffures extrêmes ».

Toute femme qui violerait l’arrêté ministériel n’aura non seulement plus accès à son bureau mais cette absence provoquera des sanctions financières.

Des lois pour briser les standards de beauté dominants?

Alors comment réagir face à ces contraintes?

D’une part, certaines femmes montent aux créneau arguant que leurs libertés individuelles sont directement visées et que de problèmes plus graves concernant les femmes devraient passer au premier plan. « Comment la couleur des cheveux d’une femme affecte-t-elle sa contribution à la réalisation de l’objectif général du ministère des Finances ? », s’est interrogée une femme auprès de la BBC.

« Les lois et les politiques élaborées dans notre pays sont vraiment influencées par notre système patriarcal qui tente de contrôler le corps d’une femme, son apparence, sa décision, c’est cela le problème principal », a-t-elle ajouté, s‘étonnant que cette mesure ne concerne que les femmes.

D’autre part, certains opposent le manque de sérieux qu’impliquent des coiffures rendues parfois extravagantes par la coloration. « Les cheveux roses, on les trouve dans un night-club, pas dans un environnement de travail », a déclaré un intervenant auprès de la BBC.

A l’heure où de plus en plus de femmes s’interrogent sur l’occidentalisation des standards imposés et la revalorisation de la beauté de la femme noire, ne doit-on pas féliciter ce genre d’initiatives? De surcroît, notons pas que pour le cas du Liberia, la loi a été proposée par un femme.

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