C’est l’avis éclairé de cet homme politique et expert en évaluation foncière et immobilière. Qui demande par ailleurs un meilleur encadrement des acteurs de la scène politique.

Quelle analyse faites-vous de l’attachement de plus en plus poussé des Camerounais à la chose politique ?
Lorsque le président Paul Biya prit le pouvoir, il dit qu’il le plaçait sous le signe de la démocratisation, la libéralisation. Si je m’arrête juste là-dessus, l’on retiendra que la démocratisation, c’est un mouvement, qui a un départ, il n’y aura peut-être pas de fin car plus le temps passe, plus des exigences se posent. Ce qui vient de se passer dans la dernière élection présidentielle, c’est la confirmation que le pays est de plus en plus libre et démocratique.

«Rien ne sera plus comme avant», lancent des jeunes. Une transmutation politique est en vue, on dirait…
Oui. Mais là aussi, il y a des exigences. Combien de jeunes détiennent-ils leur carte nationale d’identité ? Combien détiennent-ils une carte d’électeur ? Que les jeunes choisissent chacun un parti politique en fonction de leur conviction et qu’ils s’inscrivent sur les listes électorales !

Des jeunes, observent-on, vont commencer à demander les comptes à leurs élus. Cela doit-il faire peur ?
Pour demander un bilan, il faut fixer des objectifs, il faut une référence. Quelle est la vision des jeunes présentement ? On ne devient pas un président de la République en vrac. Il faut avoir un objectif à atteindre. Il faut donc encadrer les jeunes pour mieux contenir leur fougue. Le mouvement de la démocratie ne peut plus s’arrêter, il faut l’encadrer.