Entre perte de crédibilité et tension, l'ANC à  la croisée des chemins
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L’Afrique du Sud regarde s’entre-déchirer le Congrès national africain (ANC), parti historique du pays. Depuis quelques semaines, les guéguerres dans le parti de Nelson Mandela se sont amplifiées. Deux camps s’affrontent : celui de Jacob Zuma, président en exercice du pays et président déchu du parti, et son probable successeur, Cyril Ramaphosa, élu en décembre à la tête de l’ANC.

Dans les rangs du parti, les nouveaux tenants du pouvoir tentent d’obtenir au plus vite le départ de Jacob Zuma englué dans de nombreux scandales de corruption. Soutenu par une faction non négligeable, le leader de 75 ans refuse de céder au « chantage » de ses détracteurs. Mais l’injonction est d’autant plus pressante que le parti compte bien se refaire une jeunesse dans l’optique de la présidentielle de 2019.

À son arrivée à la tête du parti, Cyril Ramaphosa a très vite déployé sa stratégie : « d’agir fermement pour redorer [le blason de l’ANC] terni par des scandales. À titre d’exemple, la composition d’un nouveau conseil d’administration à la tête d’Eskom, l’entreprise publique d‘électricité, au centre de plusieurs enquêtes concernent des affaires de corruption.

Il a par ailleurs suggéré que Jacob Zuma ne bénéficierait d’aucun “passe-droit” dans les scandales de corruption qui lui sont reprochés, histoire de rassurer les marchés, devenus fébriles face aux différents développements politiques et judiciaires en Afrique du Sud.

S'il ne parvient pas à se débarrasser de Zuma maintenant, il va apparaître faible

L’histoire se répète

Mais cela suffira-t-il à redonner confiance aux électeurs qui ont déjà manifesté leurs réticences lors des municipales d’août 2016. Le parti avait alors enregistré son plus mauvais score depuis son accession au pouvoir à la fin du régime de l’apartheid en 1994.

En effet, ces tractations autour d’un départ anticipé du président Zuma ont des airs de déjà vu. En 2008, le parti s‘était engagé dans le même projet contre Thabo Mbeki,

Thabo Mbeki, successeur du premier président noir du pays Nelson Mandela, était alors en poste depuis dix ans. Son deuxième mandat l’a vu affronter des critiques de plus en plus ouvertes, tandis que montait en puissance le camp du nouveau chef de l’ANC, un certain Jacob Zuma, censé représenter les intérêts des plus pauvres.

À présent, l’histoire se répète. Mais le rapport de force entre Zuma et Ramaphosa est-il le même qu’en 2008, où Thabo Mbeki semblait impuissant face un Zuma incontournable ?

Le Congrès national africain (ANC), qui devait se pencher mercredi sur un départ anticipé du président Jacob Zuma, a reporté sa réunion extraordinaire à la suite de “discussions constructives” mardi soir entre le chef de l’Etat et son possible successeur, Cyril Ramaphosa.

Dans ce combat, Cyril Ramaphosa, de même que l’ANC jouent gros. “S’il ne parvient pas à se débarrasser de Zuma maintenant, il va apparaître faible”, prévient Ben Payton du centre d‘études britannique Maplecroft. Avec lui, c’est aussi l’ANC – qui se montre de plus en plus incapable à gérer ses crises internes et à trouver des leaders incontestables – qui joue son destin.

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